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Le Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) et l’Agence française de développement viennent de signer un partenariat portant sur les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) qui auront lieu à Dakar en 2026. Laëtitia Habchi, responsable adjointe de la cellule Lien social et conseillère Sport & développement à l’AFD, en détaille les enjeux.
Laetitia Habchi AFD sport lien social développement
© Alain Goulard / AFD

 

C’est la première fois que les Jeux olympiques de la jeunesse sont organisés en Afrique. À quelles retombées peut-on s’attendre pour le Sénégal et le continent ?

Le sport représente aujourd’hui 2 % du PIB mondial, et seulement 0,5 % de celui de l’Afrique. Ces JOJ sont l’occasion de mettre en lumière l’Afrique dans sa diversité, de montrer qu’elle peut organiser ce type d’événements internationaux, mais aussi d’y faire grandir les opportunités d’investissement dans le secteur du sport.

Ces Jeux rentrent pleinement dans la stratégie de développement économique et social du Sénégal : le pays bénéficiera des retombées de la consommation générée par l’événement, de nouvelles opportunités d’emplois pour les jeunes, mais aussi d’infrastructures réhabilitées pour l’occasion, et qui pourront être utilisées par les Sénégalais par la suite.

Le gouvernement sénégalais a par exemple choisi de rénover le stade historique Iba Ba Mar Diop dans le quartier de la Médina, à Dakar, plutôt que de construire de nouvelles infrastructures dans une autre ville. Il veut en profiter pour transformer les lieux de vie aux abords du stade et y renforcer le lien social, par la création d’emplois et d’activités socio-éducatives liées au sport. Les organisateurs des JOJ de Dakar 2026 souhaitent laisser un « héritage populaire ».

Forte de son expérience en matière d’organisation de grands événements sportifs et des objectifs fixés pour les Jeux olympiques de Paris en 2024, la France accompagnera le Sénégal pour ces JOJ. L’Agence française de développement sera l’un de ses interlocuteurs privilégiés.


Quel est l’objectif du partenariat signé entre l’AFD et le Comité national olympique et sportif sénégalais ?

Il s’agit de formaliser l’intention de faire de ces JOJ un événement durable et qui bénéficie à la jeunesse. Le but est d’inscrire pleinement cet événement dans la lignée des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations unies en 2015. Nous y travaillerons avec le CNOSS, qui est aujourd’hui l’acteur clé dans l’organisation de ces Jeux.

Plus concrètement, l’AFD s’engage à soutenir à la fois le secteur public et le secteur privé au Sénégal, mais aussi la société civile locale, afin de financer des équipements sportifs et des projets qui bénéficieront à la cohésion sociale dans les quartiers et les villes.

Nous voulons profiter de cet événement pour accompagner la dynamique créé à cette occasion dans le secteur du sport au Sénégal, et plus largement en Afrique, à travers le développement de la pratique sportive pour tous, l’appui à la structuration de la filière sport et la formation des coaches et des encadrants sur des activités d’éducation par le sport. Ce sont les trois piliers des actions que nous menons à l’AFD dans le cadre de notre activité Sport & développement.


Pourquoi le sport est-il important pour l’AFD ?

Le sport, pour nous à l’AFD, c’est une discipline qui permet de toucher au moins 12 des 17 Objectifs de développement durable (ODD). Nous avons démarré cette activité avec des initiatives fortes comme le partenariat avec la NBA (National Basketball Association, la ligue américaine de basket-ball) favorisant l’éducation par le sport dans six pays africains. Il y a ensuite eu un soutien à des microprojets dans le domaine du sport portés par des organisations de la société civile, avec l’appui  de la Guilde européenne du Raid. Puis un accord signé en juin dernier avec la FIFA visant notamment à encourager la pratique du football féminin à l’école. Nous poursuivrons sur cette lancée avec les JO de Paris en 2024, pour qu’ils soient exemplaires sur le plan environnemental et social.

La communauté internationale s’intéresse de plus en plus au sport et à ses impacts positifs pour le développement des pays. Nous invitons les acteurs du monde du sport, ainsi que ceux du développement, à nous rejoindre au sein de la plateforme « Sport & développement » que nous lancerons en juin 2020. Il s’agit de voir comment, ensemble, nous pouvons aller plus loin.