C’est le fonds multilatéral le plus important sur le climat. Officialisé en 2010 à la COP16 de Cancun, au Mexique, le Fonds vert pour le climat (FVC) est entré en service quatre années plus tard, avec une première capitalisation de 10,3 milliards de dollars (9,2 milliards d’euros) de promesses pour la période 2015-2018, et n’a depuis cessé de se renforcer.
Rattaché à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), son objectif est d’apporter des financements aux pays en développement pour lutter contre les effets du changement climatique, tout en promouvant la transition vers un développement bas-carbone et résilient. Gouverné par un conseil d’administration de 24 membres, à égalité entre pays développés et en développement, il fournit un accès aux financements internationaux aux entités accréditées, comme l’Agence française de développement (AFD).
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Le FVC a déjà alloué 5 milliards de dollars pour soutenir 111 projets dans 97 pays en développement. À l’occasion de sa reconstitution, organisée à Paris les 24 et 25 octobre prochains, retour sur les temps forts de l’année 2019 d’un mécanisme financier international pas comme les autres.
Un programme pour mettre la finance au vert
L’offre de financements dédiés à soutenir les investissements pour le climat est encore limitée aujourd’hui. Et ce malgré un besoin croissant des gouvernements de développer et d’appliquer des stratégies nationales de réduction d’émissions de CO2, ou de renforcement de la résilience des territoires aux effets du changement climatique.
Pour y contribuer, l’AFD a lancé le programme « Transformer les systèmes financiers pour le climat » (TSFC) au bénéfice de 17 pays, dont 16 africains. Pour permettre le déploiement de cet ambitieux programme de transformation des systèmes financiers locaux, l’AFD a sollicité des ressources financières auprès du FVC. Sa participation a été approuvée en octobre 2018 à hauteur de 240 millions d’euros. C’est la deuxième plus grande contribution du Fonds depuis son entrée en service.
C’est en ciblant des lignes de crédit à moindre coût vers des investissements climat (avec un objectif de 40 % des financements à destination d’activités d’adaptation) et en fournissant une assistance technique solide auprès des institutions financières locales, que le programme entend contribuer à la transformation progressive de la stratégie et des pratiques des acteurs financiers. Et ainsi favoriser l’émergence d’un système socio-économique plus durable, en comptant sur un effet levier important sur le secteur privé.
Les premiers transferts financiers sont prévus d’ici quelques mois. Les impacts attendus dépassent quant à eux le seul cadre de l’action climatique.
Un partenariat majeur pour le climat
Le 26 juin 2019, l’International development finance club (IDFC) – un important réseau de 26 banques de développement nationales et régionales – et le FVC ont signé un partenariat pour œuvrer côte à côte dans la lutte contre le changement climatique.
Ce partenariat promeut les initiatives conjointes telles que la mise en œuvre de l’Accord de Paris, la mobilisation du secteur privé, le partage de connaissances sur la finance climat et la prise en compte de l’enjeu climatique dans les institutions financières. Il vient aussi encourager l'accès aux ressources internationales du FVC pour les membres nationaux et régionaux de l’IDFC à travers les possibilités de cofinancement de projets pour le climat.
Les deux institutions se connaissent bien : 12 membres de l'IDFC sont accrédités au Fonds vert, tandis que près de 850 millions de dollars ont été mobilisés pour 12 projets par des membres de l’IDFC auprès du Fonds depuis sa création.
Une recapitalisation décisive pour l’avenir du Fonds vert pour le climat
La reconstitution du fonds, soit les nouvelles annonces des promesses de financement, a été décidée fin 2018 et aura lieu les 24 et 25 octobre à Paris.
Elle comporte plusieurs enjeux. Elle renseignera sur le niveau de confiance que le Fonds vert a suscité au cours de ces premières années d’opérations. Elle déterminera le niveau d’ambition des États contributeurs pour lutter contre le changement climatique dans les pays en développement. Et plus généralement, elle révélera qui sont les grands acteurs prêts à s’engager dans le jeu collectif, en confiant leurs ressources à un fonds multilatéral.
Le succès de la reconstitution se mesurera par le montant de la recapitalisation, espéré proche du montant recueilli il y a cinq ans (10 milliards de dollars). Les États-Unis avaient alors promis 3 milliards de dollars et versé le premier milliard, avant que l’administration Trump n’annule tout versement additionnel. La France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Norvège ont à l’inverse déjà annoncé le doublement de leur contribution initiale.