La révolution numérique est en effet à l’œuvre à l’échelle planétaire : plus de 5 milliards de personnes disposent d’un téléphone portable et adoptent des usages numériques dans tous les domaines de leur vie. L’innovation, l’efficacité ou encore l’ouverture promise par cette transition numérique représente dans tous domaines, de la santé à l’accès à l’énergie, un potentiel d’accélération de l’atteinte des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030. Cependant, là-bas comme ici, elle prend souvent de vitesse les institutions et sociétés et lève de nombreuses questions sur les enjeux sociétaux et éthiques de la révolution numérique.
L’Agence française de développement a souhaité éclairé ces questions en s’associant au cycle de réflexion « Ethique et Algorithmes » mené par CNIL. Pendant la matinée du vendredi 29 septembre, deux tables rondes seront organisées autour des thèmes suivants :
1ère table ronde: Profiling et credit scoring, quand l’algorithme remplace le banquier : risques et opportunités
Des backoffices des groupes bancaires jusqu’aux zones rurales d’Afrique de l’Est où des startup kenyanes proposent leurs services de credit scoring, les opportunités d’utilisation des algorithmes sont nombreuses pour établir efficacement des profils de clients et accélérer l’accès aux services bancaires. Mais comment mesure-t-on l’efficacité d’un algorithme de profiling et de scoring ? Quels sont les biais de ces outils et quelle place l’humain doit-il garder dans les décisions ? Quelles exigences peuvent s’exprimer vis-à-vis de ces algorithmes ? Et dans quel cadre doit se réaliser l’exploitation de nouvelles sources de données, issues par exemple des médias sociaux ou des données de téléphonie ?
2ème table ronde : Données personnelles au service de l’intérêt général et transparence algorithmique
Les données produites à travers l’utilisation des média sociaux, des téléphones portables, des services en lignes, des objets connectés, collectées par les opérateurs de services ou l’administration constituent un vaste réservoir d’informations dont l’exploitation est susceptible de servir l’intérêt général. Alors que la loi Lemaire crée la notion de « données d’intérêt général », des organismes privés ont déjà choisi de mettre à disposition une partie de leurs bases de données à l’appui de projets humanitaires ou de développement. Au travers d’exemples concrets, dont le projet OPAL (Open Algorithms) soutenu par l’AFD, seront appréhendés les conditions d’exploitation de ces données, en termes technique, juridique, ou encore éthique.
Quel équilibre définir pour permettre à la fois ces utilisations innovantes sans renoncer au respect de la vie privée ? Quel cadre juridique en France, en Europe et ailleurs ? Ces questionnements éthiques sont-ils universels ou s’appréhendent-ils à travers un prisme culturel ? Quelles exigences d’ouverture ou d’explicabilité peuvent-elles s’exprimer envers les algorithmes traitant nos données ?
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Introduction par Jérôme GRUBER, Directeur du numérique de l’AFD
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Modération Amandine DELSUC, Correspondant Informatique et Liberté, et Gwenael PRIE, Chef de projet AFD