Une convention de financement a été signée ce 25 juillet au musée océanographique de Monaco. L’Agence française de développement (AFD) va contribuer au capital du fonds à hauteur de 4 millions d’euros.
Créé à l’initiative de la Tunisie, de Monaco et de la France, The MedFund est un fonds fiduciaire environnemental : l’argent du capital est placé sur les marchés financiers suivant une stratégie d’investissement responsable et les intérêts générés sont consacrés au financement des activités des aires marines protégées (AMP) de Méditerranée.
L’AFD rejoint ainsi d’autres donateurs : la Fondation Prince Albert II de Monaco, le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM), le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) et le gouvernement de Monaco.
Une mer menacée
La mer Méditerranée est l’un des 35 hotspots recensés par l’ONG Conservation International et rassemble, sur moins de 1 % de la surface des océans, près de 10 % de la biodiversité marine mondiale, avec un fort niveau d’endémisme.
Première destination touristique mondiale avec 30 % du tourisme international, la façade maritime des pays riverains de la Méditerranée connaît une forte concentration démographique et un développement économique qui engendrent des pollutions et une importante pression sur les écosystèmes marins et côtiers.
Les évolutions climatiques pourraient de plus entraîner de très fortes perturbations au niveau des mers et du littoral avec des impacts majeurs sur les écosystèmes et les activités humaines associées.
Les aires marines protégées, un outil essentiel
Les aires marines protégées permettent d’encadrer les activités humaines et de définir des règles d'usages en matière de prélèvements et de fréquentation.
Elles représentent un outil pertinent et efficace pour protéger les écosystèmes marins. De plus, des bénéfices en matière de protection de la biodiversité, de gestion durable des ressources naturelles et de fourniture de services environnementaux en découlent.
La Méditerranée compte à ce jour plus de 1 200 AMP et AMSC (autres mesures spatiales de conservation), qui couvrent environ 180 000 km², soit 7,14 % de sa surface.
Vers une gestion plus pérenne
L’efficacité des AMP méditerranéennes est néanmoins globalement défaillante faute de ressources durables pour financer leurs coûts récurrents de gestion (frais de personnel, d’équipement, de maintenance), de suivi scientifique, de surveillance, de sensibilisation et de bonne gouvernance.
La capitalisation par l’AFD de The MedFund se fixe donc comme objectif premier de contribuer à la durabilité et à l’efficacité des AMP des pays méditerranéens éligibles à l’aide publique au développement (APD) en pérennisant leur financement, principalement pour les activités qui sont peu ou pas financées à l’heure actuelle et qui correspondent à la mise en œuvre de leur plan de gestion.
Ainsi, une vingtaine d’aires marines protégées en Tunisie, au Maroc, en Albanie, en Algérie, au Monténégro, au Liban et en Turquie seront soutenues dans les prochaines années dans leurs missions de préservation des écosystèmes marins.
Biodiversité & climat
En lien avec son engagement en faveur du climat, la contribution de l’AFD implique que les actions mises en œuvre favorisent l’adaptation des écosystèmes et des communautés aux effets du changement climatique et permettent, dans certains cas, d’augmenter la séquestration de carbone (en protégeant les herbiers de posidonie par exemple).
Le groupe AFD accroît par ailleurs son activité en faveur de la préservation de la biodiversité. Sur la période 2013-2017, le volume moyen d’engagements financiers en la matière s’est élevé à 252 millions d’euros par an. En 2018, cette activité a atteint 446 millions d'euros.