Quand le secteur privé investit dans la santé
Contrairement aux idées reçues, le rôle joué par le secteur privé dans l’offre de soins en Afrique est non négligeable... Surtout au Kenya, où il est même reconnu par le ministère de la Santé. Son action constitue ainsi un appui efficace à une politique publique contrainte au niveau budgétaire.
Dans ce contexte, un acteur se détache du lot : le Réseau de soins de santé Aga Khan (Aga Khan Health Service Kenya – AKHS-K). Celui-ci comprend les hôpitaux de Nairobi (300 lits), Kisumu (61 lits), Mombasa (82 lits) ainsi que plusieurs centres de santé primaire. Avec une telle présence, l'AKHS-K joue un rôle décisif dans l’amélioration de l’offre de soins.
Et l'AKHS-K ne s'arrête pas là : en Afrique de l’Est, sa stratégie régionale couvre, outre le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda pour offrir un continuum de soins allant des centres de santé primaires à des hôpitaux dits « de référence » sur toute la région.
Des pôles de référence pour une meilleure offre de soins
Forte d'un partenariat qui dure depuis près de 20 ans, l’AFD accompagne à nouveau la fondation Aga Khan dans sa volonté de moderniser les hôpitaux de Kisumu et Mombasa.
Le projet, d’un montant total de 28 millions de dollars et financé à hauteur de 19,5 millions de dollars par l’AFD, entend améliorer la santé des populations kenyanes en faisant de ces deux hôpitaux de véritables pôles de référence dans leurs comtés respectifs.
Kisumu et Mombasa se refont une santé
Lutter contre le SIDA et le paludisme à Kisumu
À Kisumu, troisième plus grande ville du Kenya, notre action permettra d’accroître les capacités de l’hôpital, de renforcer le plateau technique diagnostique (mise en place d’un IRM) et l'offre de soins sur les maladies infectieuses dans une région où les taux de VIH/SIDA et de paludisme sont encore très élevés.
Focus sur l'oncologie et la cardiologie à Mombasa
Parce que l’offre en matière d'oncologie et de cardiologie est limitée et la demande en forte croissance, c’est dans ces deux spécialités que l’hôpital de Mombasa, au sud du pays, développera ses services. L’hôpital verra son plateau diagnostique et interventionnel renforcé avec la création d’une salle de cathétérisme et l’équipement d’une IRM.
Un projet structurant pour la région
En articulation avec ces hôpitaux de référence, l’AKHS développera des centres de santé périphériques, un concept d’e-santé pour mettre en réseau ces centres périphériques et les hôpitaux, et des partenariats avec les centres de soins publics. L’amélioration de l’offre dans les régions de Kisumu et Mombasa constitue un projet structurant pour le système de santé kenyan. Et permettra d’accompagner le développement des deux régions.
L'accès aux soins pour tous
Et l'accessibilité des soins, aussi bien géographique (centres de santé périphériques) que financier, reste l'une des priorités du projet. Pour les patients les plus pauvres, un programme de soutien sera mis en place (Patient Welfare Program ou PWP). Financé par les recettes des deux hôpitaux, il subventionnera la prise en charge d’une partie de leurs soins.
En outre, des unités de santé maternelle et infantile seront créées dans 8 des centres de santé périphériques selon un modèle de partenariat public-privé. Les patientes pourront ainsi bénéficier gratuitement de trois services de prévention en santé de la reproduction et infantile.
À la clé également, la formation de personnel local sur des spécialités encore peu développées dans ces régions.
Un partenariat solide et renforcé
Cette intervention de l’AFD s’inscrit dans le partenariat entre la France et le Réseau Aga Khan de développement -AKDN (signature d’un protocole d’accord en 2008). Celui-ci avait débuté par le financement du Centre Cœur Cancer de l’hôpital universitaire Aga Khan de Nairobi, suivi du financement des hôpitaux de Karachi et de Dar-es-Salaam.
What's next ?
Afin d’accompagner le réseau Aga Khan en Afrique de l’Est dans sa montée en compétence sur la prise en charge des soins palliatifs, un accord d'un montant de 250 000 euros a également été signé. Il sera mis en œuvre par Expertise France en tant qu’ensemblier de l’offre française, avec l’appui de l’Institut Curie. Objectif ? Développer les compétences en formant des référents en soins palliatifs à Kisumu, Mombasa, Nairobi et Dar-es-Salaam pour l’introduction de cette spécialité dans le réseau. Et l'occasion de valoriser et partager l'expertise française.
L’AFD ambitionne de jouer un rôle d’amorçage de ce partenariat appelé à durer.