La biodiversité au coeur de l'action
L’AFD et le ministre mozambicain de la Terre, de l’Environnement et du Développement rural ont lancé le 9 mars 2017 le projet d’appui aux aires protégées et à la préservation des éléphants au Mozambique (APEM).
Forts de 10 années de coopération totalisant plus de 31 millions d’euros en faveur de la biodiversité, la France et le Mozambique ont élevé ce secteur au rang de priorité du dernier contrat de désendettement et de développement (C2D) liant les deux pays depuis 2015.
C’est dans le cadre du C2D qu’est financé le projet APEM, via un don de 6 millions d’euros sur 4 ans. Au menu : la lutte anti-braconnage et l'appui au financement des aires protégées.
La chasse aux braconniers est ouverte
Doté d'une diversité biologique exceptionnelle, le Mozambique a déployé d’importants efforts pour préserver son patrimoine naturel : près de 25 % de son territoire terrestre est classé en aire de conservation, sans compter les aires protégées marines. Or, pour que l’impact de ces efforts soit durable, le pays fait aujourd’hui face à des défis majeurs. Parmi eux, l'éternelle menace du braconnage, notamment celui lié au commerce de l'ivoire .
Car il refait surface dans la région. Et de manière intensive. Les éléphants, espèce emblématique tant sur le plan culturel que touristique et environnemental, sont en première ligne. Si la tendance actuelle n’est pas inversée, les 10 000 spécimens vivant dans le pays sont menacés d’extinction d’ici à 2030.
Pour sauver ces mammifères, le Mozambique a décidé de partir à la chasse aux braconniers. Et dans ce contexte, le projet APEM entend renforcer – avec 4 millions d’euros – les moyens de lutte anti-braconnage de l’Administration nationale des aires de conservation et des deux aires protégées les plus touchées par ce phénomène.
Tous ensemble pour financer les aires
L'autre grand défi du pays est financier : comment couvrir de manière pérenne les besoins courants des aires protégées, qui dépendent aujourd’hui à 80 % de l’aide internationale ?
En innovant : voilà comment est née l’idée de la fondation Biofund, soutenue depuis ses débuts en 2015 par l'AFD. Son rôle : mobiliser et gérer des fonds utilisés au profit des aires de conservation du Mozambique. Avec le projet APEM, Biofund va bénéficier d'une aide de 2 millions d'euros pour financer ses premières activités opérationnelles. Et mettre en route la machine !
La fondation est le fruit d’un important travail de coordination entre agences de développement, secteur privé et société civile. L’AFD, la Banque mondiale, KfW, USAID et les ONG Peace Park Foundation et Wildlife Conservation Society sont en effet partenaires pour assurer un meilleur impact sur le terrain, et des actions plus complémentaires.