Malgré l’excellente santé de la pêche au Sri Lanka, le secteur souffre d’un important manque à gagner : les pertes après capture - soit la dégradation du produit entre le moment où le poisson est pêché et sa vente aux consommateurs - sont actuellement estimées à 40%. Sans augmenter l’effort de pêche, déjà considérable, l’amélioration de la qualité des produits constitue le principal levier pour assurer de meilleurs revenus et un emploi durable aux quelques 600 000 acteurs personnes vivant de la pêche sur l’île.
C’est pourquoi le Ministère des pêches et l’AFD prévoient d’investir dans deux à quatre ports de pêche situés au Sud-Ouest de l’île, dont celui de Galle, ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
En raison de son fort potentiel économique, la filière d’exportation des produits issus du thon a été identifiée comme celle devant bénéficier de financements prioritaires. Les investissements couvriront la réhabilitation des infrastructures et des équipements portuaires, la réorganisation des ports, la réduction de leur consommation énergétique et l’amélioration de la gestion des déchets liquides et solides.
Le projet contribuera également à améliorer la gestion des ports et de leurs impacts environnementaux, à renforcer les contrôles et à soutenir la gestion durable des ressources halieutiques, par la mise en place de méthodes de suivi des populations marines, l’amélioration de la traçabilité des prises et le renforcement des capacités des institutions sri-lankaises.
Ces activités représentent un investissement estimé à environ 120 millions d’euros, dont 8 millions pourraient être financés par une subvention de l’Union Européenne.
Les objectifs attendus sont l’amélioration de la qualité des produits pêchés, en priorité ceux destinés à l’export, et la pérennité des ressources halieutiques, ce qui aura comme impact l’augmentation du revenu des hommes et des femmes du secteur de la pêche à Sri Lanka, ainsi que le maintien et le développement de l’emploi.
Une modernisation des équipements et une gestion plus efficace des ports permettront aussi de fournir un cadre de travail adapté aux pêcheurs, armateurs, détaillants, grossistes, ainsi qu’aux autorités portuaires et aux acteurs du secteur en général.
Une étude de faisabilité pour identifier les ports prioritaires
L’étude de faisabilité du projet a été lancée le 15 février 2019 dans le port de pêche de Galle, en présence de MM. Eric Lavertu, Ambassadeur de France à Sri Lanka et aux Maldives, Martin Parent, Directeur de l’Agence AFD de Sri Lanka et de M. Ruwanchandra, Secretaire du ministère en charge des pêches.
Cette étude de neuf mois permettra de confirmer les ports qui bénéficieront de ce programme d’investissement, son coût, sa structuration et son calendrier. Pendant les cinq premiers mois, le consultant effectuera un audit approfondi de l’état des infrastructures existantes en mobilisant des spécialistes en génie civil portuaire, des techniciens et des plongeurs afin d’inspecter en détail les brise-lames, les digues, les quais, les halles de première vente et tous les équipements existants dans les quatre ports présélectionnés.
Cette première mission livrera un diagnostic précis des dégâts causés par le tsunami de 2004 et de l’état de l’existant, ainsi qu'un plan de réhabilitation et de maintenance garantissant que les futurs équipements financés par l’AFD soient construits sur des fondations robustes et durables. Le projet participera à fournir un cadre de travail adapté aux acteurs de la pêche et pérennisera les emplois liés au secteur.