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Créé en 2010, l'Institut des finances publiques de Palestine (IFPP) a vocation à accompagner l'administration fiscale dans la collecte de l'impôt auprès de la société civile. Un défi majeur dans un État encore en construction, où la majorité des transactions financières circulent encore de manière informelle. Catherine Bonnaud, directrice de l'agence AFD à Jérusalem, revient sur l'expertise apportée par la France à l'IFPP.

Pourquoi l’Institut des finances publiques de Palestine (IFPP) a été créé ?

Catherine Bonnaud : Il faut savoir que la Palestine est, encore aujourd’hui, engagée dans un processus de construction de ses institutions. Pour que celles-ci fonctionnent, il est essentiel d’avoir un système de finances publiques solide, qui permette d’abonder le budget de l’État via les impôts et les taxes. D’où la création de cet institut en 2010, qui répondait à trois objectifs : augmenter la collecte de l’impôt, accompagner la mise en œuvre des réformes du ministère des Finances et la restructuration des organisations publiques.

À la demande du ministère des Finances palestinien, l’institut a été accompagné dès sa création par l’ADETEF, un opérateur technique français (NDLR : qui a depuis rejoint Expertise France) qui lui a apporté son expertise en matière de gestion des finances publiques, s’inspirant ainsi du modèle français de gestion des finances publiques.

Comment l’ADETEF et aujourd’hui Expertise France accompagnent cet institut ?

Le financement de l’AFD, alloué en 2018, appuie la stratégie de l’IFPP pour la période 2017-2022 en mettant l’accent en priorité sur la formation des agents des administrations fiscales (douanes et impôts), des entreprises et organisations publiques. L’objectif est d’étoffer le catalogue de formations à destination de l’ensemble des fonctionnaires du ministère des Finances palestinien en accompagnement de la réforme de l’élaboration budgétaire et de l’exécution du budget de l’État mais aussi d'anticiper l’augmentation envisagée du nombre de contribuables, par la formation du nombre d’agents nécessaire.

À terme, nous aimerions également faire de l’institut une institution régionale : son ambition est de devenir une plateforme régionale de formation pour les administrateurs des finances publiques de la région, au-delà du seul État palestinien.

L’un des principaux défis auquel l’État palestinien est confronté est d’éduquer les populations à la nécessité de l’impôt…

Effectivement, et c’est la raison pour laquelle Expertise France accompagne également l’IFPP dans l’élaboration de campagnes de sensibilisation aux finances publiques à destination du secteur privé d’une part, et des jeunes d’autre part, en étroite collaboration avec le ministère de l’Éducation palestinien.

C’est un enjeu majeur dans la mesure où, en Palestine, une grande partie des flux financiers circulent encore de manière informelle. Pour ce faire, l’institut prévoit de mettre en place des formations sur le civisme fiscal et la présentation des dépenses budgétaires ainsi que des outils pour la formation des entreprises dans leur relation avec l’administration fiscale.

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