Aujourd’hui, la Banque mondiale, par le pilotage d’une assistance technique globale, financée à hauteur d’1 million d’euros par l’AFD, se positionne comme partenaire de premier ordre du Royaume du Maroc dans le cadre de l’Initiative Triple A.
Depuis 2015, la COP21 puis la COP22 ont mobilisé de nombreux acteurs étatiques, financiers et issus de la société civile dans la lutte contre le changement climatique. Aujourd’hui, de nouveaux moyens d’intervention émergent pour accompagner les pays les plus vulnérables au changement climatique vers des trajectoires de développement résilientes.
Alors que le continent africain n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales de gaz à effets de serre, l’Afrique est particulièrement touchée par le changement climatique. S’agissant du secteur agricole, les prévisions estiment qu’à l’horizon 2025, deux tiers des terres arables africaines seront dégradées en raison de la désertification et qu’en 2050, la baisse des rendements agricoles pourrait atteindre 20 %. Malgré l'importance de l’agriculture pour l'économie africaine et la vulnérabilité des systèmes agricoles aux changements climatiques, l’Afrique n'a attiré à ce jour que 5 % de l’ensemble des financements liés au climat, avec seulement 4% alloués à l’agriculture.
Dans ce contexte, le défi à relever pour le continent africain est double : adapter son agriculture tout en augmentant sa production agricole.
L’initiative Triple A du Royaume du Maroc s’inscrit dans cette trajectoire et a pour vocation de constituer un pôle d’expertise au service des pays africains. Elle affiche les objectifs suivants :
- plaider pour la croissance du financement public et privé pour l’Adaptation, l’Agriculture et l’Afrique et pour un accès facilité des projets africains aux fonds climat ;
- promouvoir des solutions innovantes pour répondre aux besoins prioritaires de l’Afrique en mettant en avant des projets et bonnes pratiques africaines dans des domaines tels que la maîtrise de l’eau agricole ou encore la gestion des risques climatiques ;
- positionner l’agriculture au centre des négociations-climat en mettant en exergue une augmentation durable de la productivité et des revenus agricoles, l’adaptation et le développement de la résilience de l’agriculture face aux changements climatiques en positionnant l’agriculture comme partie de la solution aux changements climatiques ;
- œuvrer à un renforcement des capacités africaines en matière de définition et/ou mise en œuvre de politiques agricoles, de montage et de gestion de projets agricoles durables et résilients face au climat.
En signant un accord de financement d’1 million d’euros, l’AFD s’engage, aux côtés de la Banque mondiale et du Royaume du Maroc, en faveur de l’adaptation des agricultures africaines aux changements climatiques.