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Stress hydrique en Afrique du Nord : L’Agence Française pour le Développement et l’Observatoire du Sahara du Sahel signent un nouveau partenariat
Signature d’un nouveau partenariat entre l’AFD et l’Observatoire du Sahara et du Sahel pour la mise en place d’une initiative régionale : « Stress hydrique et changement climatique en Afrique du Nord ».

L’Afrique du Nord, dotée d’un climat naturellement aride ou semi-aride, subit d’ores et déjà les effets du changement climatique comme le stress hydrique exacerbé, la baisse des rendements agricoles ainsi que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes. Selon un récent rapport du Réseau méditerranéen des experts en environnement et changements climatiques (MedeCC), la zone subit une augmentation de températures à un rythme 20 % plus élevé que les moyennes mondiales, qui pourrait, sans action supplémentaire, atteindre +2,2°C dès 2040 et aller jusqu’à +3,8 °C dans certaines régions en 2100. 

Le groupe Agence française de développement place la résilience des économies et des territoires au cœur de ses priorités stratégiques dans la région Afrique du Nord avec une volonté de poursuivre et de renforcer ses interventions en faveur de la préservation des ressources en eau et du développement de ressources non conventionnelles, pour faire face à une situation de stress hydrique amenée à s’aggraver, du fait des effets combinés des activités humaines et du changement climatique. 

Le stress hydrique actuel, amené à s’aggraver, pourrait accroître les tensions entre les usages et les ressources conventionnelles renouvelables. Il apparaît dans ce contexte particulièrement opportun de s’interroger sur la potentielle contribution des ressources en eau non conventionnelles (en particulier la réutilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture, le dessalement ou la déminéralisation des eaux et les eaux fossiles transfrontalières) et de détailler les conditions et les meilleures pratiques associées, ainsi que les éventuels risques, notamment environnementaux. L’approche régionale apparaît très complémentaire des programmes déjà historiquement financés sur ce secteur par l’AFD dans les pays d’Afrique du Nord, notamment au Maroc et en Tunisie.  

C’est pour ces raisons que l’AFD et l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), organisation intergouvernementale à vocation africaine établie à Tunis et disposant d’une expertise reconnue sur le sujet des ressources en eau et de changement climatique en zone aride et semi-aride, ont décidé de construire ensemble l’initiative « Stress hydrique et changement climatique en Afrique du Nord ». 

Cette initiative intervient dans le cadre de la Facilité d’appui au dialogue de politiques publiques et citoyen financée par l’AFD et pour laquelle une convention de recherche et de partenariat a été signée le 5 novembre avec l’OSS à Tunis. 

L’objectif de cette initiative régionale sera d’alimenter pour une durée de 18 mois le dialogue de politiques publiques dans la région (Algérie, Egypte, Libye, Maroc et Tunisie) et d’encourager le partage de connaissances à une échelle régionale sur les enjeux et solutions permettant de faire face à ces défis. L’initiative permettra la création d’espaces de dialogue sur le sujet avec la production de documents de synthèse par pays et à l’échelle régionale et la publication de documents de recherche dans les collections de l’AFD. 

Un atelier d’échange de haut niveau sera également organisé à Tunis en juin 2021. Il ciblera et impliquera principalement les décideurs des pays concernés ainsi que les fonctionnaires aux niveaux décisionnels élevés travaillant au sein des ministères sectoriels mais aussi transversaux, ainsi que la communauté scientifique, la société civile et le secteur privé.

Julie Gonnet en charge du programme à la direction régionale de l'AFD en Afrique du Nord : « Ces sujets sont particulièrement pertinents pour les pays de la région. L’augmentation des températures et la baisse relative des précipitations attendus selon les modèles climatiques de la région devraient conduire à une aggravation de la situation de stress hydrique alors que tous les pays affichent déjà des niveaux de disponibilité de la ressource largement en-deçà du seuil de pénurie défini par l’ONU (1000 m³/hab./an) et inférieurs à 650m3/an/hab. En travaillant sur des enjeux partagés, l’initiative devrait favoriser les échanges, le partage de connaissances, la diffusion de bonnes pratiques et de solutions innovantes favorables à l’atteinte des objectifs de développement durable comme l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la préservation des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques. Elle utilisera les canaux de dialogue déjà existants en s’articulant avec les autres initiatives déjà déployées sur ces thématiques ».

Khatim Kherraz, secrétaire exécutif de l’Observatoire du Sahara et du Sahel : « Les cinq pays concernés par ce projet sont tous en situation de stress hydrique ou de pénurie d’eau, que le changement climatique ne va pas améliorer, loin de là. Il est donc nécessaire d’explorer toutes les voies qui permettraient, soit une meilleure gestion des ressources conventionnelles disponibles, soit la mobilisation de ressources non conventionnelles additionnelles, dans le plus grand respect possible de l’environnement. Je suis par ailleurs heureux que la coopération entre l’AFD et l’OSS soit en train de se développer, dans des domaines encore trop peu abordés, pour le plus grand bénéfice de nos pays membres. »


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