À l’origine, un projet : celui du traitement des eaux usées du nord de Gaza (soit « NGEST » pour North Gaza emergency sewage treatment project). Son objectif ? Aménager et mettre en service un dispositif d'assainissement couvrant de manière satisfaisante l'ensemble des besoins de la zone.
Après la construction d’une nouvelle station de pompage achevée en 2010, destinée au transfert des eaux usées vers des bassins d’infiltration, le projet concerne désormais la construction d'une station d’épuration de traitement biologique.
Celle-ci pourra traiter 35 000 mètres cubes d’eaux usées par jour et desservira près de 250 000 habitants. L’eau recyclée sera également utilisée pour l’irrigation afin de réduire la pression sur les eaux souterraines de la zone côtière, déjà surexploitées.
L'eau, un besoin pressant à Gaza
Dans la bande de Gaza, l'eau claire est de plus en plus rare et précieuse. La ressource principale se trouve dans les réservoirs naturels de stockage d'eau souterraine de la côte méditerranéenne : l'aquifère côtier. Mais avec l'augmentation croissante de la population de Gaza, l'extraction excède la capacité actuelle de l'aquifère. Et l'eau est lentement infiltrée par l'eau de mer et le sel.
Mauvais approvisionnement, pénurie d'installations sanitaires, eau impropre à la consommation voire dangereuse pour la santé (salinité, pollution des nappes phréatiques), restriction de l'électricité qui fait tourner les usines de traitement... Pour les Gazaouis, la quête d'eau potable s'avère complexe.
Un parcours du combattant
Faillite de l’entrepreneur international début 2014, guerre de Gaza cette même année qui a endommagé plusieurs installations… Ces dernières années, les retards dans la construction de la station d’épuration dans le nord de la bande de Gaza ont été nombreux, menant à l’interruption des travaux.
Après deux années de négociations juridiques puis commerciales, un groupement d’entreprises s’est formé entre Termomeccanica Ecologia (Italie) et Masoud et Ali Contracting Co (contractant local). Avec à la clé deux contrats :
- l'un pour achever les travaux du site de la station d’épuration ;
- et l’autre qui inclut deux années d'opération et de maintenance pour transférer le savoir-faire opérationnel aux Palestiniens.
Les signatures ont eu lieu le 13 novembre 2016, pour un montant total de 12 millions de dollars, co-financés par la Banque mondiale et l'AFD.