Remettre les jeunes au travail
À Diffa, au sud-est du Niger, les tensions sont vives : la région vit au rythme des exactions de la secte Boko Haram et des mesures d'urgence prises par les autorités. Et les conséquences pour les jeunes sont là : face à la crise et au manque d'opportunités économiques, le désoeuvrement et l'inquiétude grandissent. Un constat d'autant plus préoccupant que 70 % des habitants de la région ont moins de 25 ans.
Pour le gouvernement, la question de l'emploi des jeunes est un enjeu majeur. Avec le soutien de l'AFD, il veut changer la donne. De cette volonté est né le projet « Jeunesse Diffa » qui entend lutter contre le sentiment d’exclusion des jeunes et améliorer leurs perspectives. Le projet favorisera ainsi cohésion sociale, création de revenus et insertion socio-professionnelle.
être à la fois innovant et flexible
Grâce aux réflexions de l'AFD sur les contextes de crise, nous avons développé un mode opératoire adapté pour ce projet. Il est innovant car il permet de mobiliser le savoir-faire d’opérateurs de terrain tout en optimisant l’appropriation par les acteurs publics. Mais il est aussi flexible car basé sur un dispositif de co-construction entre les autorités locales et les ONG, et s'accompagne d'un suivi renforcé qui permettra des adaptations au fil de l’eau.
Le projet mise aussi sur le collectif : ce sont les ONG françaises Care, Aide et action et Plan International qui seront à l'oeuvre sur le terrain, associées à trois ONG nigériennes (Nigetech, AREN et Karkara)
Le soutien de l'AFD, qui s'élève à 10 millions d'euros, s’inscrit dans le cadre de l’Initiative lac Tchad annoncée par le président de la République François Hollande au sommet d’Abuja en mai 2016 et dans le Plan Sahel de l’AFD. L'accord a été signé le 7 février 2017.
Électricité : en finir avec la pénurie
Au cours des dernières années, l’alimentation en énergie électrique du Niger a connu d’importantes perturbations, fruit de la tension entre une demande en forte augmentation (+ 9 % par an depuis dix ans) et des capacités de production ou de transport qui arrivent à saturation.
Une situation qui coexiste avec des sécheresses à répétition et la baisse du débit du fleuve Niger. De quoi menacer le développement agricole et la sécurité alimentaire des habitants.
Pour remédier à ces maux, les autorités nigériennes ont lancé Kandadji, un programme ambitieux et complet qui mêle environnement et sécurisation énergétique. C'est dans le cadre de cette initiative que l’AFD a confirmé le 7 février 2017 via un nouvel accord son engagement à cofinancer la centrale hydroélectrique de Kandadji, aux côtés de la Banque mondiale.
Kandadji, pour faire le plein d'énergie
Le Niger a fait de la sécurisation énergétique le facteur clé pour permettre le développement d’une économie compétitive et diversifiée.
Le programme Kandadji, cofinancé pour environ 1 milliard de dollars par de nombreux bailleurs et lancé depuis 2008, est prioritaire. Il comprend :
- la construction d’un barrage multi usages, situé sur le fleuve Niger
- la construction d’une centrale hydro-électrique de 130 MW
- la construction d’une ligne haute tension d’évacuation de 132 KV
- l’aménagement de terres agricoles pour l’irrigation.
Sans oublier le côté environnemental : face à la dégradation des ressources du bassin du fleuve, le projet vise à réguler le débit du fleuve pour préserver et régénérer les écosystèmes.
Plus concrètement, l'AFD contribuera donc à financer la centrale hydroélectrique pour 50 millions d'euros (prêt) mais financera aussi les plans de développement locaux (14 millions d'euros via une subvention accordée en 2014) et des périmètres irrigués pour 25 millions d'euros (prêt prévu en 2018).
Une centrale pour booster Niamey
La centrale hydro-électrique contribuera à augmenter et sécuriser les capacités de production électrique du pays. Elle produira près de 630 GWh par an : l'électricité approvisionnera la capitale Niamey et pourra également, en cas de surplus lors de la saison des pluies, être exportée vers les pays voisins.