Moyen de transport peu polluant, le téléphérique révolutionne la ville et connaît un regain d’intérêt partout dans le monde. Saint-Domingue, avec ses 4 millions d’habitants, fait face à un essor démographique fulgurant. Mais la capitale peine à désenclaver ses banlieues et à régler les problèmes de circulation et de pollution qui perdurent.
Pour changer la donne, les autorités locales misent sur la modernisation des transports et la mise en place d’une offre innovante et plus durable. Après la création et l’extension du métro, place à cette ligne aérienne qui permettra de désengorger la circulation sur les différents ponts qui permettent de survoler la rivière Ozama.
D’une longueur de 5 km, la ligne surplombe des quartiers fortement peuplés et dessert 4 stations, reliant trois municipalités de l’est et du nord au centre-ville de Saint Domingue. Un téléphérique ultra-moderne : les 195 cabines de 10 places assises sont accessibles aux personnes en situation de handicap et équipées de panneaux solaires pour limiter la consommation d’énergie.
Inauguré le 22 mai 2018 par le président Danilo Medina, il est mis à disposition du public gratuitement chaque jour dans des plages horaires spécifiques jusqu’à fin juin et sera mis en service dès le 1er juillet 2018. Et connaît déjà un succès fulgurant.
Un transport intégré pour relier les habitants à la ville
D’une capacité d’accueil de 3000 passagers par heure et par sens (soit 54 000 passagers par jour), le téléphérique va changer la vie des 250 000 habitants de ces quartiers précaires. Pour la population, fini les heures perdues dans les embouteillages et un accès facilité au bassin d’emploi principalement situé en centre-ville. L'intégration de cette ligne aérienne se traduit par le développement intermodal du réseau de transport en commun : la correspondance sera assurée avec une station de la ligne 2 de métro (et ce avec le même billet de transport) et avec le réseau de bus de la compagnie nationale OMSA.
La technologie française au service de la ville durable
Financé en partie par un prêt de l’AFD, le téléphérique a été réalisé par le constructeur français Poma en consortium avec un groupe de génie civil dominicain, sous la maîtrise d’œuvre de l’Unité pour la réhabilitation de La Barquita et des alentours (URBE) pour un montant total d’environ 61 millions d’euros.
La construction du téléphérique fait partie d’un projet plus large d’aménagement territorial de Saint-Domingue Est, lui aussi financé par l’AFD via un prêt de 210 millions de dollars signé en 2014. Un programme global qui inclue également le relogement des habitants du quartier précaire de La Barquita et l’extension de la ligne 2 du métro. Avec à la clé, de meilleures conditions de vie pour les populations locales, enfin intégrées dans leur environnement socio-économique.