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Il y a quatre ans, un parasite, la mouche des fruits, décimait les cultures de mangues en Afrique de l’Ouest, où la filière représente pourtant un enjeu économique majeur. Soutenu par l’Union européenne et l’AFD, un projet de surveillance régional original, piloté par la CEDEAO, devrait à terme venir à bout du fléau.

Il aura fallu quatre années de lutte intense pour que la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest, la CEDEAO, ses États membres et les producteurs et exportateurs d’Afrique de l’Ouest viennent partiellement à bout de la mouche des fruits. Derrière ce joli surnom, un redoutable parasite s’attaquant à 50 à 80 % des productions fruitières de la région, notamment les mangues, dont il est particulièrement friand. De quoi très sérieusement menacer les cargaisons du fruit en partance pour l’Europe.

Les dégâts causés par le parasite s’enregistrent à toutes les échelles : les rendements des productions comme les revenus des petits producteurs ou la sécurité alimentaire des populations.

Afin de faire face à ce fléau, la CEDEAO a mis en place, dès 2015, un plan de riposte à travers le projet de soutien au plan régional de lutte et de contrôle contre les mouches des fruits en Afrique de l’Ouest.

Financé à hauteur de 16,7 millions d'euros par l’UE, de 1,5 million d'euros par l’AFD et de 3 millions d'euros par la CEDEAO et ses États membres, il repose sur la mise en place d’un dispositif d’environ 300 vergers répartis dans toute la région, qui permet de suivre le niveau d’infestation des mouches et d’émettre des alertes précoces par SMS à destination des producteurs et services de protection des végétaux des États. Ces alertes sont également accompagnées de conseils permettant de prendre les mesures efficaces de traitement contre les mouches des fruits.


Une réduction de 57 % des pertes

Entre 2014 et 2018, ce système de surveillance original a permis de réduire de 57 % le volume de cargaisons de fruits abîmées par ces parasites et, en parallèle, d’augmenter de 40 % les exportations de mangues de l’espace CEDEAO vers l’Europe et relancer l’activité des petits producteurs locaux.

La coordination inédite des acteurs régionaux et nationaux de la filière, publics comme privés, a notamment permis de former ces acteurs sur le plan des techniques de lutte intégrée, ainsi que de les sensibiliser au nouveau règlement phytosanitaire européen, plus restrictif sur les exportations. Il a aussi favorisé l’émergence d’un pool d’experts sur lequel la région peut dorénavant s’appuyer.

Enfin, le projet a contribué au renforcement de plusieurs laboratoires de la région, à commencer par le Centre national de spécialisation fruits et légumes (CNS-FL) de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, qui a vocation à devenir le centre d’excellence régional dans ce domaine.


Des acquis à consolider

L’AFD et l’UE, suite à la sollicitation de la CEDEAO, ont lancé l’instruction d’une seconde phase de ce projet. Elle se donne pour objectif de favoriser l’accès et l’appropriation des petits producteurs aux innovations et aux nouvelles technologies de lutte contre les mouches, ainsi qu’un système de surveillance et d'alerte performant. Il s'agit aussi d’étendre les mesures à l’ensemble des pays de la CEDEAO.


Ce texte relève de la seule responsabilité de l’AFD et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.