Birmanie : face aux aléas climatiques, les agriculteurs s'organisent

Le long de la route qui mène à Myin Kun, au cœur de la Birmanie, le paysage est aride. Bien que la saison des pluies s’achève à peine, la terre est déjà sèche. Avec moins de 600 mm de pluie par an contre 2 400 en moyenne, en plus d’un sol sableux, la Dry Zone porte bien son nom. Cette « zone sèche » couvre 10 % du pays et abrite près de 18 % de sa population, qui dépend majoritairement de l’agriculture pour subsister.
Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les événements météorologiques extrêmes (sécheresses et pluies intenses) sont, dans cette zone, d'ores et déjà largement aggravés par le changement climatique. L’accès à l’irrigation est donc un facteur déterminant pour la sécurité alimentaire des populations… et pas seulement à Myin Kun.
Face à ce défi, le ministère de l’Agriculture birman met en œuvre, avec le soutien de l’AFD, un projet alliant rénovation de structures d’irrigation et développement de méthodes d’agriculture plus économes en eau, avec de meilleurs rendements. Objectif : renforcer durablement la sécurité alimentaire et les revenus des agriculteurs.
Afin de déléguer une partie de la gestion et de la maintenance des périmètres irrigués, le projet a également accompagné la création d’une association des usagers de l’eau. Son but est simple : former et mobiliser les usagers à l’entretien du canal et des pompes pour assurer leur durabilité après la fin du projet.
Les membres de l’association – dont U Koko Maung et U Hla Myo Oo font partie – sont également formés aux aspects administratifs, juridiques et légaux liés à leurs fonctions. Il s'agit de la première structure du genre à être officiellement enregistrée en Birmanie.
« L’eau est une ressource précieuse, que nous devons utiliser du mieux que nous pouvons. Si l’association des usagers de l’eau est encore en phase de structuration, ses membres démontrent leur volonté de trouver des solutions par eux-mêmes et de gérer cette ressource au mieux… Ce qui est de très bon augure pour la suite, se réjouit Marie-Cécile Thirion, directrice de l’AFD en Birmanie. J’espère que, d’ici quelques années, c’est dans ces deux périmètres irrigués que seront organisés les voyages d’étude, et que leur fonctionnement servira d’exemple pour étendre ce projet à d’autres régions. C’est en tout cas très bien parti ! »