À Bouaké, on soigne le système de santé

Brouettes, sacs de ciment, ballets d’ouvriers mais aussi refonte des programmes de formation : l’INFAS de Bouaké est en chantier. Objectif : améliorer les conditions de travail et d’études offertes par le site ainsi que la formation des infirmiers, sages-femmes et techniciens biomédicaux en Côte d’Ivoire.
Ces deux actions s’inscrivent dans le cadre d’un programme lancé en 2013 avec le soutien de l’AFD et qui a déjà permis, en amont, de renforcer les compétences du personnel encadrant, notamment en pédagogie, gestion et administration. Un appui est également apporté dans le champ de la recherche (méthodologie, techniques de recherche, de rédaction de publications scientifiques…).
Les parcours de formation sont eux aussi revisités. « Auparavant, le programme se constituait de maquettes. Les maquettes se déclinent désormais en unités d’enseignement, détaille Sévérin Kramo, premier responsable à l’INFAS de Bouaké. Avec des cours magistraux, des travaux dirigés et des travaux pratiques. Sur le terrain, concernant le suivi des étudiants, le cahier de stage a également été revu, afin d’assurer une formation pratique plus adéquate pour une meilleure prise en charge des malades. »
Pas de formation efficace sans infrastructures de qualité pour accueillir les étudiants. C’est pourquoi leur amélioration constitue un axe d’intervention majeur du programme.
« L’école a été construite pour recevoir tout au plus 240 étudiants, soit 80 par cycle de formation. Pour le moment, seuls 200 peuvent être logés sur place, note Sévérin Kramo. Mais, au fil des années, nos effectifs vont croissant. Pour la seule année 2018, nous comptabilisons 1 032 apprenants effectivement inscrits, tous niveaux confondus. »
Les besoins déjà nombreux de l’établissement se sont accrus avec la décennie de crise traversée par la Côte d'Ivoire. Restées fermées sur presque toute la période, les infrastructures se sont dégradées. De même que les équipements.
Des travaux de réhabilitation et d’extension ont donc été engagés au début de l’année 2019. Le chantier devrait être terminé au premier trimestre 2020, avec une capacité d’accueil de l’école doublée.
En plus de la réhabilitation des infrastructures existantes (internat, bibliothèque, foyers polyvalents, administration, infirmerie, réfectoire…), le programme prévoit la construction d’un amphithéâtre de 300 places, d’une vingtaine de classes et salles de TD et TP et d’un foyer central de 580 m². Il abritera un student center comprenant des commerces, un guichet automatique de banque, une pharmacie, etc. « Nous revenons de loin. Dès l’année prochaine, nous allons travailler dans des conditions satisfaisantes », se réjouit déjà le chef d’antenne.
À la rentrée prochaine, un nouveau cycle de formation s’ajoutera au programme des INFAS : celui des auxiliaires de santé. Pendant trois ans, 1 500 jeunes entre 18 et 30 ans, titulaires d’un BEPC ou d’un CAP sanitaire et recrutés par voie de concours, seront formés au métier d’auxiliaire de soins infirmiers, auxiliaire de soins obstétricaux, auxiliaire des techniques sanitaires spécialisé en hygiène et assainissement, mais aussi au métier de préparateur et gestionnaire en pharmacie, biologie médicale ou imagerie médicale.
Acteurs pivots du système sanitaire, les auxiliaires de santé assurent l'accompagnement et les soins quotidiens des malades. Ils prennent en charge les soins de base et mettent à disposition des patients leurs compétences et leurs qualités humaines. Ils sont placés sous la supervision du personnel soignant diplômé (infirmiers, sages-femmes, techniciens biomédicaux).