Ce projet est réalisé avec le soutien de l’Union européenne
Le développement rural reste un vaste chantier au Cameroun. Dans un pays où près de la moitié de la population ne vit pas en zone urbaine, difficile de concilier tous les aspects du développement en dehors des grands centres urbains, tant les acteurs sont divers.
En 2004, avec la mise sur pied du Programme national de développement participatif (PNDP), la donne change. Mécanisme de financement décentralisé du développement local mis en place par le gouvernement camerounais sous la maîtrise d’ouvrage du ministère de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT), le PNDP coordonne la réalisation de milliers de projets mis en place de concert avec les communes, sur tout le territoire national.
Dispositif évolutif, le PNDP en est à sa troisième phase. Accompagné par plusieurs partenaires techniques et financiers (AFD, UE, Banque mondiale, KfW), le programme bénéficie de plusieurs financements, notamment du Fonds européen de développement (FED) qui cible prioritairement les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord pour la mise en place, entre autres, d’infrastructures socio-économiques et d’investissements en appui aux filières de production.
Dans la région administrative de l’Est, essentiellement rurale, le FED permet ainsi la réalisation de projets multiformes, fruits d’une approche participative et d’un déploiement à petite échelle de technologies adaptées aux réalités locales pour répondre de manière efficace aux besoins des populations.
Le Programme national de développement participatif (PNDP) assure la maîtrise d’ouvrage de l’essentiel des projets de développement rural financés au Cameroun par l’Union européenne et l’Agence française de développement. Son déploiement dans les 360 communes du pays en fait un programme décentralisé d’accompagnement fonctionnant sur un mode participatif.
Financé par la Banque mondiale qui lui alloue le gros de ses financements, le PNDP bénéficie dans sa troisième phase de l’accompagnement technique et financier de plusieurs autres bailleurs intervenant dans des domaines spécifiques : l’AFD à travers les fonds C2D, l’Union européenne à travers le Fonds fiduciaire d’urgence et le Fonds européen de développement.
En résonance avec ses objectifs d’appui au développement local, de renforcement et d'accompagnement du processus de décentralisation, le PNDP mise sur une approche participative qui vise à l'autonomisation des communes et des villages. Dans cette logique, ces entités deviennent des acteurs de leur propre développement.
Qu’il s’agisse d’écoles, de ponts, de points d’eau, d’infrastructures agro-pastorales, les besoins des communes font ici l’objet d’un diagnostic participatif au niveau communal et au niveau des villages. La planification qui en résulte débouche sur une programmation selon une échelle de priorités. Frédéric Bandon, coordonnateur technique chargé des infrastructures, le répète à l’envi : « Le PNDP est une démarche didactique, de construction et de capacitation, un processus qui inclut la maturation, la réalisation et l’entretien du projet réalisé. »
Au-delà des ponts, écoles, forages et autres infrastructures agro-pastorales qui constituent les priorités du développement local des zones rurales au Cameroun, certains financements favorisent des approches spécifiques. C’est le cas du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne.
Des projets financés par ce fonds dans le Septentrion (nord du pays) ont ainsi permis à l’État du Cameroun et à l’AFD de développer des programmes d’investissement local favorisant l’emploi des jeunes selon l’approche Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO).
Ce dispositif consiste à mobiliser des populations marginalisées (jeunes, femmes) sur des chantiers de première nécessité (forage de puits, tracé de pistes rurales). En mobilisant massivement la main-d’œuvre locale dans le cadre des chantiers, cette approche concourt, au-delà de la réalisation du projet, à l’accompagnement de ces jeunes par des activités de formation et d’insertion professionnelle.
Dans certains cas, une partie du salaire est versée sur un compte d’épargne ouvert dans un établissement de micro-finance, ce qui permet au bénéficiaire de se constituer un capital. C’est le cas d’Angeline Mebouskua, 28 ans. Mère de cinq enfants, sans qualifications, la jeune femme au foyer est engagée sur le chantier de construction de la mare de Ndoukoula, dans le département du Diamaré. Durant environ cinq mois, elle réalise des travaux de manutention. Rémunérée, elle réalise des économies réinvesties dans l’achat d’une machine à coudre.
Le chantier terminé, Angeline suit une formation de couturière qui lui permet maintenant de se lancer à son propre compte, avec beaucoup d'ambition : « L’argent gagné me permet de m’occuper de la santé de mes enfants, de leur éducation et de leur habillement. Je suis déjà en train de faire de nouvelles économies pour construire un petit atelier et ensuite acquérir une deuxième machine à coudre. »
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