Quel bilan pour le One Planet Summit neuf mois après ?

One Planet Summit ceremony Paris
France
One Planet Summit
Quel bilan
neuf mois après ?
Neuf mois après le premier sommet organisé à Paris, les membres de la coalition One Planet se réunissaient à nouveau ce mercredi 26 septembre à New York pour faire le point sur l’avancée de leurs engagements. L’occasion pour l’AFD de rendre compte des siens.

En décembre 2017, au One Planet Summit de Paris, États, entreprises et acteurs non étatiques s’engageaient à lancer de nouvelles actions concrètes pour enrayer le changement climatique et la dégradation de l’environnement. Ce mercredi 26 septembre, ces acteurs se retrouvent, cette fois à New York, pour rendre compte de l’avancée de leurs engagements pris neuf mois plus tôt. « C’est une démarche très intéressante, constate Charlotte Cristofari, spécialiste des politiques climatiques à l’AFD. Ce qu’on observe d’habitude, c’est que la mobilisation des acteurs se concentre sur les annonces d’engagements nouveaux. Là, il y a aussi une réelle volonté politique de réaliser le suivi des initiatives dévoilées en décembre et montrer qu’elles portent leurs fruits. »

L’enjeu de ce mini-sommet est donc, au-delà de la mise en avant des initiatives déjà lancées, d’entretenir la mobilisation des différents acteurs en faveur du climat. Du moins jusqu’en 2020, date de mise en œuvre officielle de l’Accord de Paris. « On a besoin de s’assurer que la lutte contre le changement climatique aille crescendo, parce que les actions et les politiques entreprises aujourd’hui restent insuffisantes au regard des enjeux et des objectifs de l’Accord de Paris », souligne Charlotte Cristofari. 

Qu'en est-il des neuf engagements pris par l'AFD en décembre 2017 ? Premier constat : tous sont déjà mis en œuvre. Moins d’un an après, certains sont déjà réalisés, d’autres ont été revus à la hausse, et la plupart sont en bonne voie d’atteindre leurs objectifs. « On a bien avancé, tant au niveau des initiatives prises en tant qu’institution française que de celles menées à l’international avec d’autres partenaires », résume Charlotte Cristofari.

Pour savoir où en sont les grands engagements de l’AFD, visionnez notre vidéo et faites défiler le diaporama présenté sous cette dernière :

 

Climat
Terre dégradée désert
Enrayer la dégradation des terres : revu à la hausse
« L’AFD s’engage non plus à hauteur de 30 mais de 40 millions d’euros pour le premier tour de table des investisseurs du fonds Land Degradation Neutrality, un fonds public-privé géré par la société Mirova visant à financer la restauration des terres dégradées dans plusieurs régions. Cette révision à la hausse constitue une première étape importante dans l’atteinte de l’objectif annoncé l’année dernière de 300 millions de dollars US, qui devrait être atteint dans les années qui viennent. »
Coucher de soleil assez dingue sur une rivière
Aligner les autres banques de développement sur l’Accord de Paris : en bonne voie
« 30 banques de développement des réseaux IDFC et MDB se sont engagées à rendre tous leurs financements compatibles avec l’Accord de Paris. L’AFD, qui préside le réseau des 23 banques de développement d’IDFC, joue un rôle important dans la réalisation de cet engagement.

Concrètement, ça veut dire augmenter les volumes financiers consacrés au climat (196 milliards de dollars en 2017 pour les membres d’IDFC, en augmentation de 23 % par rapport à 2016), soutenir les politiques publiques dans ce domaine, mobiliser encore davantage le secteur privé, sortir progressivement des investissements dans les énergies fossiles pour privilégier le renouvelable. »
Bill Gates à l'AFD
Engager des philanthropes en faveur du climat : revu à la hausse
« En décembre dernier, Emmanuel Macron appelait les philanthropes à mobiliser leurs financements dans trois domaines clés pour le climat : les énergies renouvelables en Asie du Sud-Est, la qualité de l’air et l’agriculture.
Neuf mois après, une coalition de 16 philanthropes et quatre États (France, Canada, Royaume-Uni et Allemagne) a vu le jour. L’AFD y joue un rôle actif comme coprésident ou contributeur des différents groupes de travail.

Des instruments financiers, des projets pilotes et des programmes de collaboration sont d’ores et déjà lancés sur ces thématiques. Un nouveau fonds public-privé, reflet de cette collaboration inédite entre philanthropes et gouvernements, sera bientôt annoncé. Il visera à faire effet de levier à hauteur d’un milliard de dollars (850 millions d’euros). »
paysage sud d'Haïti, Cayes
1,5 milliard d’euros par an pour l’adaptation des pays au changement climatique : en bonne voie
« Cet engagement débutera en 2020. L’objectif que nous nous étions fixé a été revu à la hausse à l’occasion du One Planet Summit. Il est ambitieux, et on peut dire que nous sommes aujourd’hui en bonne voie pour l’atteindre.

Nos financements consacrés à l’adaptation ont en effet augmenté de 41 % entre 2016 et 2017, pour atteindre 1,1 milliard d’euros l’an dernier. La progression est nette, et nous ne sommes plus loin de l’objectif. Les besoins des pays partenaires l’exigent. »
Engagements de l'AFD
Appliquer la Charte des investisseurs publics français en faveur du climat : réalisé
« Cette charte engage l’AFD, Bpifrance, la Caisse des Dépôts, le Fonds de réserve pour les retraites et l’Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique à appliquer six principes en faveur du climat.

Actifs depuis plusieurs années au sein de diverses initiatives visant à intégrer davantage le climat dans nos opérations, à l’image de la Mainstreaming Climate Action in Financial Institutions, nous sommes déjà inscrits dans cette démarche. »
Train chemin de fer
Accompagner 15 pays et régions dans la mise en œuvre de leurs plans climat nationaux (facilité Adapt’Action) : en bonne voie
« À travers la facilité Adapt’Action, dotée de 30 millions d’euros sur quatre ans, nous fournissons à 15 pays et organisations régionales particulièrement vulnérables aux impacts du dérèglement climatique une assistance technique pour définir et déployer leur programme d’adaptation.

Les quatre premiers financements ont été signés au One Planet Summit de 2017 avec la République de Maurice, le Niger, les Comores et la Tunisie. Cinq autres bénéficiaires sont venus s’y ajouter depuis, marquant le début des activités sur le terrain : Madagascar, la République Dominicaine, la République du Congo, la Commission de l'océan Indien (COI) et l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO). On est donc aujourd’hui à mi-chemin. »
Eoliennes
Soutenir le développement bas-carbone à long terme de 25 pays (Facilité 2050) : en bonne voie
« Ces trajectoires à long terme, exigées par l’Accord de Paris aux pays signataires d’ici 2020, sont cruciales pour guider un développement à la fois bas-carbone et résilient au changement climatique. La facilité 2050, dotée de 30 millions d’euros, permet d’accompagner au moins 25 pays.

Une quinzaine d’entre eux ont déjà été identifiés et une première tranche de 10 millions d’euros de subvention a été débloquée en juillet pour alimenter ce nouvel outil, qui contribue à mettre en cohérence l’action de l’AFD avec les objectifs de long terme de l’Accord de Paris. »
Îles du pacifique
Financer l’adaptation au changement climatique dans les îles du Pacifique : revu à la hausse
« L’initiative Adaptation-Biodiversité dans le Pacifique a été lancée pour permettre à plusieurs îles souveraines du Pacifique de s’adapter aux effets du changement climatique.

Nous avons triplé notre participation initiale à ce programme : ce sont désormais 10 millions d’euros que nous allons y consacrer. La Commission européenne contribuera à la même hauteur. La Nouvelle-Zélande et l’Australie ont également rejoint l’initiative, et y contribueront respectivement à hauteur de 1 million de dollars NZ et 1 million de dollars AUD. »
AFD 100% Accord de Pairs
Une agence 100 % Accord de Paris : réalisé
Charlotte Cristofari : « L’ambition est de s’assurer que tous les financements de l’AFD soient compatibles avec un développement bas-carbone et résilient au changement climatique, au sens de l’Accord de Paris. Il s’agit aussi d’orienter l’investissement public et privé dans cette direction.

Cet engagement a été transposé à deux niveaux : dans notre stratégie climat adoptée en novembre dernier, et dans notre stratégie globale pour la période 2018-2022. Le 1er janvier 2018, nous sommes devenus une agence 100 % Accord de Paris : toutes nos interventions passent désormais au crible d’un questionnement climat. Ce n’est pas simple mais c’est un cadre qui guide notre action. »