« Il faut tout un village pour élever un enfant », dit un célèbre proverbe africain. Et dans ce village, il faut une école. Le Sénégal a bien compris les enjeux induits par l’éducation avec un gouvernement qui y consacre en moyenne 24 % des dépenses publiques. Mais, en dépit des progrès réalisés dans l’accès des enfants à l’école, seuls 6 élèves sur 10 achèvent le primaire, moins de 5 élèves entrent au collège et seuls 3 le terminent.
Si d’importantes ressources publiques sont consacrées à l’éducation, elles couvrent à peine les besoins en fonctionnement courant. Les capacités d’accueil ne progressent pas non plus en fonction des besoins. Quant à l’équité et à la qualité de l’enseignement, elles sont encore insuffisantes.
Dans ce contexte, l’AFD soutient depuis le début des années 2000 la mise en œuvre de la politique de l’éducation et de la formation du Sénégal. Aujourd’hui, nous poursuivons cet engagement, notamment autour de Dakar et en Casamance, une région sous tension depuis trois décennies.


Enseigner ou apprendre dans des classes de collège aux effectifs surchargés et des bâtiments délabrés aux équipements vieillissants, voire inexistants, ne peut favoriser un apprentissage de qualité. L’AFD a ainsi accordé une subvention de 12 millions d’euros au ministère de l’Éducation du Sénégal pour améliorer les conditions d’accueil et de réussite des élèves des trois académies de Dakar. Concrètement, il s’agit :
- d’améliorer les capacités et les conditions d’accueil : 8 nouveaux collèges à construire et neuf collèges existants à réhabiliter, pour 20 000 élèves bénéficiaires. Les 17 collèges concernés par le projet seront équipés en mobilier et en matériel pédagogique et informatique.
- d’améliorer les conditions de réussite des élèves : l’accent est mis sur les acteurs en charge du pilotage de l’enseignement (inspecteurs, chefs d’établissement, membres des comités de gestion des établissements, formateurs de formateurs). Les capacités ont été renforcées pour un pilotage et un encadrement de proximité plus efficace, un enseignement des sciences rénové et une prise en charge accrue des élèves en difficultés. Autant de facteurs déterminants pour l’amélioration de la réussite des élèves.
- d’appuyer les acteurs en charge de la maintenance des collèges afin d’éviter les fortes dégradations des bâtiments et d’assurer la pérennité des infrastructures.

Dans une région de la Casamance marquée par un conflit identitaire depuis trente ans, le projet porté par l’AFD fait écho à une politique publique volontariste et pérenne. Le gouvernement sénégalais entend ainsi créer dans cette langue de terre située entre la Gambie et la Guinée-Bissau les conditions permettant « la construction d’une paix durable, la justice et la sécurité humaine ».
L’AFD participe à ce chantier de réconciliation et de reconstruction socio-économique de la région en aidant à compenser le retard pris dans l’éducation de base — l'enseignement élémentaire et moyen — au cours des dernières décennies.
Le premier objectif du programme est d’améliorer les conditions d’accueil et d’enseignement des élèves dans les régions de Sédhiou et de Ziguinchor. Il s’agit également de faire progresser la qualité des apprentissages et les compétences courantes des élèves. Troisième but : améliorer le pilotage académique ainsi que la gestion de l’école avec la pleine implication des collectivités et communautés.
Le projet doit aussi permettre de lutter contre les disparités de conditions de scolarisation des élèves, ou encore améliorer les apprentissages des élèves dans les disciplines fondamentales. Tout en renforçant les capacités des enseignants, grâce à un dispositif d’encadrement de proximité.