Réduire sa dépendance aux énergies fossiles : tel est l’objectif de la Nouvelle-Calédonie, engagée depuis 2016 dans une dynamique de transition vers une trajectoire énergétique bas carbone. Un véritable défi pour le territoire, dont l’électricité reste encore à 80 % d’origine thermique (fioul ou gaz) tandis que l’hydraulique, l’éolien, le solaire et la biomasse ne représentent, à l’heure actuelle, que 13 % des capacités de production installées. La Nouvelle-Calédonie espère néanmoins parvenir, d’ici 2030, à rééquilibrer entièrement sa balance énergétique au profit des énergies renouvelables.
Une première étape a été franchie le 27 novembre dernier avec l’inauguration, à Boulouparis, en province Sud, de la plus grande centrale photovoltaïque avec stockage de France. Élaboré par la société Helio Boulouparis 2, le dispositif devrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 22 160 tonnes de CO2 par an, tout en profitant à plus de 21 000 Calédoniens.
La construction de l’installation a également favorisé l’emploi local : au pic de son activité, le chantier a permis la création d’une centaine de postes, contribuant à l’insertion professionnelle et sociale des populations de la commune ainsi qu’à leur montée en compétence.
Réduire la vulnérabilité sociale et environnementale
En Nouvelle-Calédonie, les enjeux de cette transition énergétique sont multiples. Sur le plan économique, la sécurité de l’approvisionnement et les prix d’importation des produits pétroliers impactent directement la compétitivité des entreprises calédoniennes et donc l’ensemble du système économique du territoire.
Au plan social, l’exposition aux fluctuations des prix des produits pétroliers et du charbon peut également conduire à une forte augmentation des prix de l’énergie pour les Calédoniens, avec un impact non négligeable sur leur pouvoir d’achat.
Enfin, sur le plan environnemental, la préservation de la biodiversité terrestre et marine et la lutte contre le changement climatique imposent le basculement vers un mix énergétique plus faible en émission de gaz à effet de serre.
Autant de raisons motivant la structuration d’une « filière verte » s'inscrivant dans ces enjeux. C’est pourquoi depuis 2016, aux côtés de quatre partenaires financiers, l’AFD finance les investissements de Total Quadran en Nouvelle-Calédonie. Outre Hélio Boulouparis 2, trois autres centrales solaires ont ainsi été mises en service : Hélio Tamoa à Paita, Hélio Témala, première centrale construite en terre coutumière, et Hélio Boulouparis, plus grande centrale solaire de Nouvelle-Calédonie. La puissance totale installée des quatre projets est de 34,3 mégawatts-crête (MWc) permettant d’alimenter près de 49 000 Calédoniens ; avec une réduction de l’emprunte carbone estimée à 52 000 tonnes de CO2 par an.