Depuis 2014, la région de l’Extrême-Nord est durement éprouvée par les affrontements avec le groupe terroriste Boko Haram, qui ont causé la mort de plus de 1500 civils et militaires. Plus de 250 000 Nigérians et Camerounais ont été contraints de fuir leur foyer pour se réfugier dans des camps ou des villages épargnés par la guerre. Ces mouvements de masse, dans une région sèche déjà frappée par le changement climatique, constituent un facteur de tensions supplémentaire.
Une approche nouvelle pour relancer l'emploi des jeunes
Depuis 2015, l’AFD s’engage au côté du Cameroun pour permettre aux populations de l'Extrême-Nord de reconstruire leur région et de renouer avec l’emploi. Grâce aux fonds du Contrat de désendettement et de développement (C2D), elle a déployé dans onze communes des chantiers à haute intensité de main d’œuvre (HIMO). Cette approche simple et relativement nouvelle au Cameroun consiste à mobiliser des populations marginalisées – les jeunes et les femmes – sur des chantiers de première nécessité (forage de puits, tracé de pistes rurales) dans leur commune. En parallèle, l’ONG CARE les accompagne afin de définir un projet d’insertion durable et leur permettre ainsi de conserver une activité rémunératrice une fois les chantiers achevés.
Repartir de zéro
Un tiers du salaire des ouvriers est directement versé sur un compte d’épargne ouvert dans un établissement de microfinance.
L'objectif : leur permettre de reconstituer une partie du capital qu’ils ont perdu durant le conflit.
Aller plus loin avec l'appui de l'UE
Pour prolonger cette dynamique, le Cameroun et l’AFD ont obtenu en décembre 2016 un financement supplémentaire de 10 millions d'euros de l’Union européenne via le Fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique. Cet accord va élargir l’approche HIMO à 20 nouveaux projets communaux. Ces chantiers emploieront 3500 jeunes et contribueront, à leur échelle, à solidifier le redressement de l’Extrême-Nord. Et permettront à la jeunesse d'échapper à la précarité.