Le regard fixe et terriblement dur d’un djihadiste en captivité, les silhouettes fantomatiques de futurs réfugiés s’enfonçant dans le désert pour fuir le chaos d’une ville assiégée, un enfant perdu dans un océan de voiles noirs… Autant de fragments capturés sur le vif par le reporter de guerre Patrick Chauvel lors du siège de Baghouz, ultime fief de l’Etat islamique en Syrie, durant l’hiver 2019.
Pour ce témoignage au plus près de la violence du conflit opposant Daech aux forces antidjihadistes en Syrie, le photojournaliste a remporté, le 12 octobre dernier, le Prix du jury et le Prix du public de la 26e édition du Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre.
Un rôle d’alerte et de sensibilisation
Comme chaque année, cet événement a permis de mettre en lumière le travail exceptionnel des nombreux correspondants de guerre qui, à l’instar de Patrick Chauvel, par leurs reportages de terrain au plus près de l’horreur vécue par les populations civiles, jouent un rôle d’alerte essentiel pour la communauté internationale. Ils fournissent également aux acteurs du développement des informations précieuses sur les besoins des populations les plus vulnérables.
C’est pourquoi, depuis six ans, l’Agence française de développement (AFD) parraine le Prix du public à travers le versement d’une bourse de 3 000 euros remise au vainqueur. Cette année, 170 habitants de Bayeux ont pu voter pour leur reportage photo préféré parmi les dix sélectionnés ; ils ont choisi de récompenser Patrick Chauvel pour son travail effectué à Baghouz.
Découvrez une sélection issue de son reportage en Syrie.
© Patrick Chauvel