À l’est de l’Australie, dans l’océan Pacifique, le milieu naturel est propice au développement de maladies épidémiques comme celle liée au virus Zika, la dengue ou le chikungunya. 819 cas de dengue ont ainsi été détectés en 2017 selon la direction de la Santé en Polynésie française. Suivre efficacement l’évolution de ces maladies et mieux en contrôler les vecteurs (insectes, acariens) passe par une plus grande coopération régionale.
C’est l’objectif du ROSSP. Ce réseau de santé couvrant le Pacifique est coordonné par la Communauté du Pacifique (CPS). Il complète et appuie les politiques nationales des 22 États membres, de la Papouasie Nouvelle-Guinée à la Polynésie française, en proposant un panel de services intégrés de surveillance de la santé publique. Ce réseau a été créé en 1996 sous l'égide commune de la CPS et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ses priorités sont les maladies épidémiques mais le ROSSP accentue désormais la coopération sur la lutte anti-vectorielle, l’antibiorésistance et la surveillance des impacts sanitaires du changement climatique.
Un réseau sanitaire couvrant 30 millions de km2
Ce nouveau programme prévoit la formation de 80 professionnels de santé chargés de la surveillance sanitaire et du suivi des épidémies sur le terrain. Il œuvre également au renforcement des capacités de la recherche, via une consolidation des compétences des laboratoires.
Le réseau intégrera aussi les facteurs environnementaux et climatiques pour améliorer son suivi épidémiologique. À terme, grâce à ce nouvel outil perfectionné, la Communauté du Pacifique devrait être mieux préparée en cas de crise sanitaire. Elle comblera également le manque de capacités des petits États isolés du Pacifique, au bénéfice de l’amélioration de la santé des habitants de la région.
Aux côtés de la Communauté du Pacifique
Pour soutenir le ROSSP, l’AFD a mis trois millions d’euros à disposition de la Communauté du Pacifique sur une durée de trois ans. Une convention a été signée le 7 mars 2018 par le directeur général adjoint de la CPS, Cameron Diver, et le directeur de l’agence AFD de Nouméa, Philippe Renault. Avec la santé, l'AFD élargit son champ de collaboration avec la CPS, jusque-là davantage centré sur le climat et la préservation de la biodiversité.
« Ces financements participent également à la consolidation des relations entre la France et la CPS, qui travaillent actuellement à la mise en place d’un partenariat pluriannuel. »