L'Asie du Sud-Est est confrontée à un double défi en termes d'infrastructures. Si ce secteur reste l'épine dorsale de la croissance économique dans les pays de l’ASEAN, son coût environnemental – dégradation des ressources naturelles, pollution de l'air et de l'eau, augmentation des émissions de gaz à effet de serre – reste élevé. En parallèle, l’investissement actuel dans ce domaine n’est pas suffisant pour couvrir les besoins. Selon une étude de la BAsD, ces derniers sont estimés à 210 milliards de dollars par an en incluant les coûts représentés par l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Il est donc urgent d'investir davantage dans des infrastructures respectueuses de l'environnement, climato-compatibles et socialement inclusives en Asie du Sud-Est.
Le secteur privé : un acteur indispensable
Les investissements publics ne seront pas suffisants pour combler l’écart entre les besoins et le volume nécessaire d’investissements, alors que les acteurs privés ont la capacité d’investir des ressources considérables pour faire face aux enjeux actuels de développement de la zone. Pourtant, à l’heure actuelle, une grande majorité des projets d’infrastructures vertes ne sont pas considérés comme « finançables » car jugés trop risqués.
Une dizaine de bailleurs a donc décidé de s’unir et de participer activement à l’initiative ASEAN Catalytic Green Finance Facility. Celle-ci vise à améliorer l'attrait financier des investissements dans les infrastructures vertes en atténuant les risques associés et à promouvoir la mobilisation de fonds privés.
Cette facilité, portée par un nombre important de bailleurs, permettra collectivement de lever les freins à l’investissement par les acteurs privés.
Atteindre les objectifs de l’Accord de Paris
Alors qu’en 2016, l’Asie représentait un peu plus de 47 % des émissions mondiales de CO² selon le Global Carbon Atlas, la structuration de la finance verte et des projets accompagnés est une nécessité.
Au-delà des financements, la facilité prévoit ainsi la mise en place d’un accompagnement technique pour aider les pays à identifier et à concevoir ces projets, notamment en lien avec les engagements pris lors de l’Accord de Paris par tous les pays de l’ASEAN. L’objectif est de financer les seuls projets d’infrastructures liés à des objectifs verts et climat mesurables.
Un accompagnement en phase avec la stratégie de l’AFD dans la région : « L’AFD entend mettre l’accent dans ses financements de projets sur les questions du changement climatique. Dans les pays de l’ASEAN, nous souhaitons que 70 % de nos financements présentent un co-bénéfice sur le climat », précise Yazid Bensaïd.
C’est pourquoi la France, à travers l’AFD, soutient dès à présent cette initiative via une subvention d’un million d’euros. Demain, le soutien de l’Agence française de développement prendra la forme d’une participation au financement de certains de ces projets. Cette subvention permettra notamment de financer la préparation de projets, tout en renforçant les exigences climat sur ce type d’investissement.
La BAsD et l’AFD, un partenariat de longue date
L’AFD est partenaire de la BAsD depuis 1997. Les deux institutions ont cofinancé plus de soixante projets ; la BAsD a accompagné la montée en puissance des activités de l’AFD en Asie en facilitant son implantation dans de nouveaux pays d’intervention et de nouveaux secteurs. Ce partenariat a été renouvelé pour six ans en octobre 2016, autour d’objectifs concrets de collaboration sur des thématiques majeures : les villes durables, le transport urbain et le changement climatique.
La participation française à cette initiative qui réunit également la BAsD, la Banque européenne d'investissement, la KfW, l'Overseas Private Investment Corporation (OPIC), le centre de finance et d’investissement vert de l’OCDE et le Global Green Growth Institute illustre la logique partenariale forte promue par l’AFD.
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