Play, sport, ONG
Depuis 2009, l’Agence française de développement (AFD) soutient des projets de développement et de solidarité internationale à travers le dispositif Initiatives-OSC, pour le bénéfice de plusieurs millions de personnes. Retour sur un partenariat singulier et nécessaire.

Leur association ne coulait pas forcément de source. En 2009, au moment de la création d’une division consacrée aux partenariats avec les Organisations de la société civile (OSC) à l’Agence française de développement (AFD), les deux parties ont pu « se regarder en chiens de faïence », de l’aveu même de ceux qui ont vécu la naissance du dispositif au sein de l’AFD. 

Habituée à travailler avec les gouvernements, à accorder des prêts pour des infrastructures ou pour l’accompagnement de politiques publiques, l’AFD innovait avec sa nouvelle équipe dédiée au financement de projets bien plus modestes et dans lesquels l’AFD n’était pas à la commande. De leur côté, les ONG, associations d’utilité publique, fondations et syndicats redoutaient d’être broyés par la machine bancaire que représentait à leurs yeux l’AFD. Dix ans plus tard, ces deux pans essentiels de l’aide au développement nourrissent un dialogue permanent et travaillent de concert. Comment ? On vous dit tout, en dix fois trois :  

10 choses à savoir


C’est qui le patron ?
Les OSC sont à la manoeuvre. Elles présentent chaque année leurs initiatives de développement pour répondre aux besoins des populations les plus démunies. Elles identifient les projets, fixent les objectifs et les indicateurs de suivi et définissent les activités. Si leur projet est sélectionné, un dialogue s’engage avec l’AFD pour l’enrichir.

Civiles mais musclées
Hors de question d’agir à la place des acteurs locaux dans les pays d’intervention. L’objectif principal, c’est de renforcer les capacités des organisations de la société civile locale. C’est aussi de s’enrichir de leurs expertises et compétences.

Qui veut gagner 93 millions ?
En dix ans, avec l’appui renouvelé du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le budget consacré aux initiatives des OSC n’a cessé d’augmenter, passant de 40 millions d’euros en 2009 à 93 millions d’euros en 2019.

ONU va ? 
Les organisations s’engagent dans toutes les voies pour atteindre les Objectifs de développement durable : l’éducation, la santé, les droits humains et la gouvernance, la biodiversité et le climat, la réduction des inégalités de genre, l’agriculture familiale, la jeunesse…

À vos marques ? 1, 2, 13 !
L’AFD encourage la diversité des initiatives et reste ouverte à tout nouveau partenaire. Sautez le pas : en moyenne treize nouvelles OSC sont financées chaque année !

Tout en souplesse
Du projet de terrain au partenariat stratégique pluriannuel, les différents types de financements accordés s’adaptent à toutes les tailles de projets et d’OSC. Objectif : favoriser des partenariats adaptés à chacun, accroître le rôle des OSC françaises, tout en renforçant les compétences et la visibilité des OSC partenaires.

Liberté, égalité, solidarité internationale
En 2018, 20 % des initiatives appuyées agissent en France : elles s’adressent aux citoyens français et les sensibilisent à la solidarité internationale ou soutiennent le milieu associatif français. C’est aussi le rôle de l’AFD de renforcer l’influence des OSC sur le territoire national.

Esprit d’équipe es-tu là ?
Derrière le dispositif Initiatives-OSC se cachent les équipes de l’AFD et du ministère des Affaires étrangères et de l’Europe. Certains vous raconteront que, dans une vie antérieure, ils ont compté des oeufs de tortue aux îles Galápagos, fondé une AMAP, été au plus près de la révolution du printemps arabe, pêché le saumon dans le Pacifique nord, obtenu une ceinture rouge de taekwondo, commencé une thèse sur les directeurs de théâtre à Paris entre 1830 et 1870, ou encore croisé le regard du Dalaï-Lama et d’autres leaders internationaux.

Un « top 6 » pas comme les autres
Et les pays majoritairement soutenus en 2018 sont :

  • Madagascar
  • Burkina Faso
  • Mali
  • Sénégal
  • Maroc
  • Haïti

Trois ans et toutes ses dents
Pour être soutenu par le dispositif Initiatives-OSC, il faut être une organisation de la société civile française constituée depuis au moins trois ans sous l’un de ces trois statuts :

  • Une association loi 1901 à but non lucratif
  • Un syndicat de droit français
  • Une fondation française reconnue d’utilité publique
10 chiffres et des lettres


1950 
C’est le nombre d’OSC locales soutenues durant l’année 2018.

215
C’est le nombre d’OSC françaises soutenues depuis 2009 par le dispositif.

1,2 milliard d’euros 
C’est le budget total des 816 projets d’OSC auxquels l’AFD a apporté son soutien depuis 2009.  L’AFD les a cofinancés à hauteur de 550 millions d’euros pour porter haut la solidarité internationale.

8,8 millions
C’est le nombre de personnes ayant bénéficié des actions financées par le dispositif Initiatives-OSC à travers le monde en 2018. Soit l’équivalent des habitants de la Bretagne, de la Normandie et de la Corse réunis.

850 000 euros
C’est le montant moyen alloué aux 100 projets soutenus en 2018. 

+ 224 %
C’est la croissance des montants alloués au dispositif en dix ans. 

30 %
C’est le pourcentage des OSC françaises soutenues par l’AFD qui ont un budget annuel inférieur à 1 million d’euros. Seulement 20 % ont un budget supérieur à 15 millions d’euros. L’AFD ne soutient donc pas que les OSC XXL !

99 %
C’est le pourcentage des initiatives soutenues qui contribuent à la réalisation des Objectifs du développement durable fixés par l’ONU.

78 %
C’est la part de financement allouée à des projets s’attaquant aux inégalités de genre, à leurs effets mais aussi à leurs causes. Et il y a de quoi faire car aujourd’hui encore, ne serait-ce qu’en France, 78 % des emplois non qualifiés sont occupés par des femmes.

70 %
C’est, en 2018, la proportion de projets de développement qui sont mis en oeuvre sur le continent africain.

10projets OSC


On met de l’énergie dans l’emploi des jeunes
Avec IECD

L’objectif
Donner des perspectives d’avenir aux jeunes touchés par le plus fort taux de chômage au monde au Maroc, en Égypte et au Liban, en les formant aux métiers de l’énergie et de l’industrie.

Ça donne quoi ?
3 600 jeunes sont formés aux métiers de l’énergie. Au Liban, 98 % des jeunes diplômés des écoles partenaires ont obtenu un emploi ou poursuivent leurs études.


On défend la santé et les droits des femmes
Avec Équilibres et populations

L’objectif
Renforcer le pouvoir d’agir et le pouvoir d’action des femmes dans six pays d’Afrique de l’Ouest.

Ça donne quoi ?
Des actions de mobilisation politique et sociale sont menées pour favoriser l’accès à la contraception, l’éducation des filles, pour lutter contre l’excision et les mariages précoces et forcés.


On protège les enfants
Avec Ecpat France

L’objectif
Réaliser le droit des enfants à vivre à l’abri de toute forme d’exploitation sexuelle.

Ça donne quoi ?
Dans dix pays d’Afrique, plus de 8 000 enfants acquièrent les connaissances et réflexes utiles à leur
protection. 1 600 victimes sont accompagnées pour réintégrer durablement la société.


On ne joue plus à cache-cash dans la forêt
Avec Transparency international

L’objectif
Renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption dans la gestion des forêts du bassin du Congo, second poumon de la planète.

Ça donne quoi ?
2 500 acteurs de la société civile locale sont formés à la lutte anti-corruption et travaillent en réseau ; les politiques anti-corruption sont renforcées et les victimes et témoins peuvent enfin porter plainte pour dénoncer les abus.

On écorne la réputation du rhinocéros
Avec le WWF

L’objectif
Lutter contre le braconnage des rhinocéros en changeant les comportements des consommateurs vietnamiens particulièrement friands de la poudre de leur corne pour ses supposées vertus.

Ça donne quoi ?
L’objectif est de réduire la demande de corne de rhinocéros de 50 % au Vietnam d’ici 2020. La poudre de corne étant un cadeau très apprécié dans le monde des affaires, les entreprises sont sensibilisées et mobilisées pour appliquer une tolérance zéro à l’égard de cette pratique.

On retourne sur les bancs après l’ouragan
Avec Solidarité Laïque

L’objectif
Relancer les activités éducatives dans le Grand Sud d’Haïti touché par le cyclone Matthew en 2016.

Ça donne quoi ?
21 000 enfants ont pu regagner les bancs de l’école grâce à la réhabilitation, l’équipement, la végétalisation et l’électrification de 44 établissements scolaires. Pour faire face aux risques climatiques, 80 % des écoles réhabilitées répondent maintenant aux normes anticycloniques.

On sème mieux en famille
Avec Agrisud international

L’objectif
Soutenir les exploitations agricoles familiales pour développer des techniques respectueuses de l’environnement dans les pays du Sud.

Ça donne quoi ?
Plus de 8 000 exploitations familiales sont formées et intègrent l’agroécologie dans leurs pratiques.
Elles ont modifié leurs pratiques agricoles au Sénégal, en Haïti, au Laos, à Madagascar, et dans six autres pays. Non seulement les terres sont protégées mais les rendements et les revenus agricoles sont meilleurs.

On est solidaires de concert
Avec CRID

L’objectif
Organiser un rendez-vous annuel pour promouvoir la solidarité auprès de tous les citoyens : le Festival des solidarités.

Ça donne quoi ?
Depuis vingt ans, 300 000 citoyens et acteurs du développement répondent à l’appel et participent aux 4 400 animations conviviales et engagées.

On marche dans les pas d’Abraham
Avec : Afrat

L’objectif
Faire du développement local grâce à l’écotourisme et générer des revenus pour les villageois palestiniens par l’accueil de randonneurs sur un itinéraire mythique : le sentier d’Abraham.

Ça donne quoi ?
Près de 250 km d’itinéraire balisés, des jeunes formés au métier de guide, des habitants formés à l’accueil, des communes impliquées, l’artisanat féminin encouragé… L’itinéraire est aujourd’hui reconnu par les plus grands voyagistes et a accueilli 8 000 marcheurs en 2018 !

On n’oublie personne
Avec : Humanité & Inclusion

L’objectif
Améliorer les conditions de vie et l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap et/ou souffrant de déficience mentale.

Ça donne quoi ?
9 000 adultes et 14 000 enfants et jeunes en situation de handicap sont accompagnés dans leurs parcours d’apprentissage social et professionnel. Ça se passe au Liban et dans huit pays d’Afrique.