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Vue de la plaine de Ninive, dans le nord de l'Irak © Levi Clancy
Comment relancer une activité économique bénéfique à toutes les communautés dans le nord de l’Irak ? Financé par l’AFD, le projet PERMA répond à cette ambition. Il a été présenté dans le cadre du Paris Peace Forum organisé dans la capitale française du 11 au 13 novembre.

La plaine de la Ninive, au nord de l’Irak, est historiquement le grenier à blé du pays. Depuis toujours, les communautés de la région vivent de cette activité. Mais le groupe terroriste Daech a occupé le territoire pendant trois ans, jusqu’en 2017. « Ils ont détruit tout ce qui pouvait l’être. Les fermiers se sont retrouvés sans rien », explique Bertrand Effantin, représentant de l’ONG Mercy Corps pour la France et la Suisse. De plus, l’absence de capital et d’accès au financement dans la région empêche les petits exploitants agricoles de redémarrer leurs activités. 

Pour répondre à ce besoin, et en réponse à un appel à projets lancé en 2018 par l’Agence française de développement (AFD), Mercy Corps propose le projet PERMA (Promoting Economic Revival For Microbusiness and Agriculture) via un consortium avec les ONG Triangle génération humanitaire (TGH) et Public Aid Organisation (PAO). À la clé : un financement de l'Initiative Minka de 10 millions d’euros sur trois ans. 

Cohésion sociale 

Le projet PERMA ambitionne le redémarrage d’une activité agricole dans le district d'Al-Hamdaniya, dans la plaine de la Ninive. « Il ne s’agit pas de donner des semences aux agriculteurs mais de faciliter leur acquisition grâce à des outils financiers leur permettant de se fournir sur le marché local en matériels et intrants agricoles », explique Bertrand Effantin.

« La subvention de l’AFD vise également à renforcer la capacité et les compétences des institutions financières dans la région, lesquelles viendront financer les agriculteurs », abonde Frédéric Turlin, chargé de mission Irak pour l’AFD. Un deuxième volet du projet concerne la réhabilitation de périmètres irrigués et d'autres services et infrastructures collectifs détruits par Daech ou en déliquescence, faute d'entretien.  

Mais tout cela n’est possible qu’à une condition : que toutes les communautés du territoire (Kurdes, sunnites, chiites, yézidis, chrétiens…) bénéficient du projet. C’est le dernier volet du projet PERMA, axé sur la cohésion sociale. « Ce soutien doit opérer de manière équitable et transparente, de sorte qu’il n’y ait pas de tensions entre communautés. Le consortium travaille pour cela avec elles », explique Frédéric Turlin.  

Objectif : soutenir plus de 2 000 agriculteurs 

La première phase d’études lancée en 2019 a pris du retard du fait du contexte (difficultés administratives pour se déplacer, troubles au Kurdistan, épidémie du Covid-19). Malgré cela, « suite aux études préalables et grâce à l’engagement des parties prenantes en 2019, le projet est en œuvre depuis six mois, s’enthousiasme Bertrand Effantin. Et des agriculteurs ont déjà été sélectionnés. » Au total, PERMA prévoit d’en soutenir plus de 2 000. 

« Une fois le projet terminé, le développement des systèmes de marché maintiendra les dynamiques commerciales et créera de nouvelles richesses », précise le représentant de Mercy Corps. Avant de conclure : « Les agriculteurs et les acteurs économiques sont motivés, les autorités publiques sont aidantes. Avec ces ingrédients, nous sommes confiants. »