De quoi s’agit-il ?
L’Urban 20 a été officiellement lancé en marge du One Planet Summit de décembre 2017 à Paris, à l’initiative des villes de Buenos Aires et de Paris et avec l’appui du réseau C40. Son objectif : créer un espace de dialogue des villes afin de formuler des messages collectifs pour contribuer aux réflexions du G20 sur les enjeux globaux.
Le sommet de la fin octobre réunira les maires de plusieurs grandes métropoles comme Berlin, Londres, Los Angeles, Mexico, Moscou, Rio de Janeiro, Sydney ou Tokyo autour d’enjeux communs de développement. Ensemble, elles formuleront un message collectif des villes à destination des chefs d’États du G20 qui doivent se réunir dans la capitale argentine un mois plus tard, les 30 novembre et 1er décembre.
Les maires, à travers une déclaration commune signée en avril 2018 et un plan d’actions qui sera lancé lors du sommet, s’engagent conjointement en faveur du climat, de l’inclusion sociale, de la construction de villes durables, inclusives et résilientes. Ils s’engagent tout autant à préparer leurs habitants aux évolutions du marché du travail et à promouvoir le rôle des femmes, en espérant recevoir l’adhésion et l’engagement des pays du G20 sur l’ensemble de ces points.
Dans un contexte où les métropoles prennent de l’importance – depuis 2010, les personnes vivant en ville sont désormais plus nombreuses que celles vivant à la campagne – et se mobilisent sur des sujets globaux, « les villes se positionnent comme un acteur complémentaire pour proposer des solutions », observe Juliette Grundman. L’U20, c’est aussi une douzaine de conférences ouvertes au public sur les grands enjeux liés au développement durable des villes.
Quels sujets préoccupent les villes ?
L’Urban 20 est l’occasion pour les grandes métropoles d’attirer l’attention des chefs d’État des principales puissances mondiales sur les problèmes auxquels elles sont confrontées. Et ils sont nombreux : accès aux financements, mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat, inclusion des minorités, place des femmes dans l’espace public, évolution du marché du travail, partage des données…
Certaines grandes villes font aujourd’hui le pari d’une transformation spatiale, économique et sociale pour intégrer davantage les populations défavorisées et promouvoir une forme urbaine plus résiliente et moins émissive en gaz à effet serre. Mais elles portent aussi la voix des collectivités auprès des Etats pour que ces derniers accompagnent davantage ces transformations en leur donnant les moyens humains et financiers indispensables, via des cadres nationaux adaptés.
En avril 2018, les maires de 25 villes membres de l’U20 ont signé une déclaration commune appelant à renforcer la coopération avec les dirigeants du G20 sur des questions clés du développement durable, comme le changement climatique et l’insertion sociale. En sus du plan d’actions déjà évoqué, l’adoption d’un communiqué par les maires de l’U20 lors du sommet précisera l’agenda des solutions urbaines à mettre en œuvre face aux défis identifiés.
Quelle est l’implication de l’AFD ?
L’AFD soutient l’initiative U20 depuis ses débuts en tant que partenaire stratégique, avec un appui financier à hauteur de 120 000 euros. Elle a également contribué à la rédaction des White Papers, livre blanc sur le financement des villes et la mise en œuvre de l’Accord de Paris, déjà publié sur la page Web de l’initiative.
Cette initiative rejoint de nombreuses thématiques auxquelles nous nous intéressons. L’AFD a d’ailleurs été la première banque de développement à y avoir apporté son soutien.
Une délégation de l’AFD sera ainsi présente au sommet de Buenos Aires. Elle intégrera un panel d’experts sur l’accès au financement des villes, aux côtés notamment de la Banque mondiale, de la Banque interaméricaine de développement, de la Corporation andine de développement (CAF), de l’adjointe argentine du G20 Finance et du maire de Nairobi.
Un U20, et après ?
Les chefs d’États du G20 tiendront-ils compte du message des mégalopoles ? L’U20 deviendra-t-il un rendez-vous incontournable ? D’autres villes rejoindront-elles l’initiative ? Autant de questions qui se poseront dès la clôture de ce premier Sommet des villes du G20.
« On ne sait pas encore si l’U20 sera institutionnalisé et évoluera vers un groupe d’engagement du G20, s’interroge Juliette Grundman. En revanche, il est déjà prévu que Tokyo prenne le relais après Buenos Aires en 2019. » De quoi conforter l’importance des villes sur la scène politique mondiale et les enjeux de développement qui leur sont liés.
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