Le 6 septembre 2019, une cérémonie à Qixian a marqué la clôture du projet de restauration des zones humides de Changyuanhe, en présence de représentants français (ambassade, AFD, bureaux d’étude) et chinois (ministères centraux, maîtrises d’ouvrage, gestionnaires d’autres parcs de zones humides).
Le district de Qixian, dans la province de Shanxi, une province occupant une partie du plateau de Loess au nord de la Chine, était historiquement riche en zones humides, mais celles-ci se sont dégradées en raison de fortes pressions anthropiques. Elles offrent pourtant une biodiversité remarquable et des ressources en eau douce extrêmement précieuses, le plateau du Loess étant l’une des régions les plus sèches et érodées de la planète.
Restaurer la nature par la nature
En 2011, les autorités du district ont réussi à inscrire en 2011 les zones humides de Changyuanhe parmi les trois parcs nationaux de zones humides de la province de Shanxi. Et en 2015, un ambitieux projet, financé notamment par un prêt de l’AFD d’un montant de 30 millions d’euros, a été lancé afin de soutenir la restauration de leur état écologique, la conservation des espèces menacées et le développement de l’éco-tourisme.
Des solutions innovantes ont été testées et mises en œuvre. Tout l’enjeu étant de restaurer la nature par la nature, dans la droite ligne du concept de Solutions fondées sur la nature (SFN). Renaturalisation des berges de rivière, traitement des eaux usées municipales par jardin filtrant ou encore création de corridor écologique reliant l’écosystème des zones humides et celui des forêts… Ces solutions ont pu être expérimentées grâce au design proposé par un groupe de 8 PME françaises emmenée par la société Phytorestore.
Pour les autorités chinoises comme pour l’AFD, cette restauration constitue un cas d’école pour la préservation des zones humides dans les régions de climat aride ou semi-aride du monde. C’est aussi une réponse concrète et opérationnelle au dérèglement climatique et à l’intensification des catastrophes naturelles. Elle permet en effet une meilleure résilience des écosystèmes locaux et du territoire.
L’intérêt croissant des collectivités
Le 6 septembre, la cérémonie de clôture a été suivie d’un forum sur la thématique de « zones humides et changement climatique ». Un événement labellisé « Année franco-chinoise de l’environnement », l’initiative conjointe visant à mettre en valeur et accentuer le partenariat franco-chinois en matière de développement durable.
La présence de nombreuses délégations issues des collectivités chinoises illustrent l’intérêt croissant pour les solutions vertes plutôt que grises : efficaces, résilientes, durable, moins coûteuses… Les SFN seront sans doute l’un des thèmes clés de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique que la Chine accueillera à l’automne 2020. La coalition présidée par la Chine sur ce thème lors du prochain sommet sur le climat à New York le 23 septembre prochain en témoigne déjà.