L'évaluation a porté sur les projets d’appui au développement local, la décentralisation et l’aménagement des territoires ruraux en Afrique subsaharienne et Madagascar réalisés au cours des 15 dernières années.
Contexte

Cette évaluation porte sur un panel de 23 projets concernant 13 pays d’Afrique subsaharienne et Madagascar, dont les financements ont été octroyés entre 2000 et 2014 par l’AFD et/ou le FFEM à des gouvernements ou des ONG.

Ces projets accompagnent les processus de décentralisation et soutiennent une approche territoriale holistique pour des avancées coordonnées sur l’ensemble des facteurs limitants du développement. Ils traitent de la gouvernance, des infrastructures sociales et du développement économique en passant par le renforcement de capacité des acteurs ou encore la gestion du foncier et des ressources naturelles.

Objectifs

L’évaluation se concentre sur les bonnes pratiques, les méthodes mises en œuvre, propose un focus sur les expériences en matière de gestion de biens communs et définit des besoins d’évolution.

Deux objectifs ont été fixés pour l’évaluation : (i) un objectif de redevabilité en rendant compte de ce qui a été réalisé dans les projets et dans quelles conditions, au travers d’un bilan quantitatif et qualitatif ; (ii) un objectif d’apprentissage en identifiant des enseignements à la lumière des évolutions des contextes territoriaux et des leçons d’expériences vécues « sur le terrain ». Outre l’évaluation des projets du panel selon les critères du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’attention a été portée sur plusieurs thématiques clés des projets, pour lesquelles l’AFD souhaitait une analyse plus approfondie et des recommandations à portée stratégique et opérationnelle. Il s’agissait notamment du développement économique, de la gestion des ressources naturelles et du foncier, de l’articulation urbain/rural, des communs et de la prise en compte des situations de fragilité, de crise et de conflit.

Méthode

Le Groupement IRAM-CIEDEL-SOUTHRESEARCH a réalisé cette évaluation. Il s’agit d’une évaluation qualitative. La méthodologie utilisée pour l’évaluation a associé : (i) une revue documentaire, notamment des évaluations de projets existantes ; (ii) des entretiens en France avec les chargés de projet de l’AFD ; (iii) des visites de terrain dans six pays (Mali, Sénégal, Guinée, Burkina Faso, Cameroun et Madagascar).

Un groupe de référence, présidé par une personnalité indépendante, le Dr Camilla TOULMIN de l’IIED (Royaume-Uni), a été constitué pour le suivi et l’appréciation des travaux réalisés. Ce groupe a réuni des représentants des différentes divisions de l’AFD concernées, du FFEM, du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD).

Résultats

La pertinence des projets au regard des besoins des territoires d’intervention est satisfaisante pour tous les projets de l’échantillon. L’ensemble des projets témoigne d’un lien évident avec les politiques publiques en cours ou en préparation. La cohérence avec les interventions des autres bailleurs de fonds est mitigée, sans que cela soit reprochable à l’AFD souvent très active au sein des coordinations existantes. La cohérence externe avec les autres interventions de l’AFD dans le domaine agricole et pastoral est jugée faible. La cohérence interne est mitigée, avec des maîtrises d’ouvrages pas toujours directement en charge des processus de décentralisation, des durées de projets trop courtes et des dispositifs de suivi-évaluation peu aboutis.

L’effectivité et l’efficacité sont bonnes pour la mise en place de nombreux investissements diversifiés, les outils et le renforcement de capacité de la planification territoriale et de la gestion des fonds par les acteurs locaux. Des limites persistent sur la qualité et l’entretien des investissements, avec des faiblesses sur les investissements à vocation économique. L’efficience est globalement satisfaisante. Concernant la durabilité et les impacts, les actions proposées offrent la possibilité d’enclencher une dynamique de meilleure maîtrise du développement local à travers le renforcement de capacité de maitrise d’ouvrage des acteurs locaux, de leur légitimité et l’évolution du cadre réglementaire. Les impacts sont plus faibles sur le développement économique et la gestion du foncier.

Enseignements

L’évaluation recommande à l’AFD d’inscrire l’appui au développement des territoires dans une approche programmatique de moyen à long terme (10-15 ans), d’améliorer la cohérence avec les autres interventions de l’AFD, d’investir réellement l’appui à la gestion des ouvrages, des équipements et des services publics réalisés par les projets en vue de leur durabilité, de soutenir plutôt les actions de gestion de ressources naturelles à l’échelle des bassins de ressources (intercommunales souvent) plutôt que des échelles individuelles et dispersées, de renforcer les systèmes de gouvernance territoriale innovants, adaptés au contexte, de continuer à soutenir le renforcement des capacités comme facteur de durabilité et d’impacts, et particulièrement l’ingénierie territoriale et de mettre en place à l’AFD une organisation interne permettant de tirer les leçons de l’expérience.

15/06/2016
Date de début du projet
15/12/2017
Date de fin du projet
1 an et 6 mois
Durée du programme
Afrique subsaharienne
Localisation
Achevé
État

Contact : Julien Calas, chargé d'évaluation (calasj@afd.fr)