
Le cadre d’intervention transversal (CIT) Biodiversité fait partie des documents de référence décrivant la manière dont le groupe AFD décline ses interventions dans un domaine précis. Ces cadres d’intervention, qu’ils soient sectoriels (CIS) ou transversaux (CIT), visent à permettre à l’AFD de communiquer sur une thématique ou un secteur donné et de se positionner sur un sujet phare de l’aide au développement.
Lancée dans une double logique de redevabilité et d’apprentissage, l’étude a visé à :
- élaborer une analyse évaluative et des conclusions permettant d’apprécier la pertinence, la mise en œuvre, l’efficacité, et l’impact du second objectif du CIT, incluant également une analyse de son cadre de redevabilité
- établir des recommandations en lien avec les conclusions générales formulées et tirer les enseignements de la mise en œuvre du CIT en vue de l’élaboration des futurs documents stratégiques de l’AFD (un nouveau plan d’orientation stratégique intitulé « Pour un monde en commun » a été publié en août 2018 pour la période 2018-2022, et devrait s’accompagner de stratégies par « transitions » sectorielles en cours de définition à la date de l’évaluation).
Cette évaluation ne concerne pas un projet mais un document à caractère stratégique et a donc nécessité une méthodologie adaptée et spécifique à cet objet évalué. L’évaluation considère le CIT selon deux dimensions principales :
- le « discours stratégique » (ou narratif) et son processus d’élaboration
- puis la gestion et l’évolution du portefeuille de projets financés par l’AFD et le suivi de leurs effets.
L’évaluation a été confiée au consortium EY-Biotope et a suivi une démarche structurée autour de trois étapes déployées entre avril 2018 et février 2019 incluant : une phase de lancement et de cadrage, une phase de collecte de données – notamment avec des enquêtes auprès de 800 personnes (chefs de projets, agents AFD en support, partenaires et contreparties du groupe AFD), des études de cas et des entretiens complémentaires – et une phase d’analyse et de jugement et de construction des recommandations. PROPARCO a de plus été intégré à l’ensemble de la collecte des données.
L’approche transversale promue par le deuxième objectif du CIT, de même que son processus d’élaboration, est cohérent et pertinent vis-à-vis des enjeux internationaux et des dernières évolutions des discussions et engagements de la communauté internationale. L’efficacité de la mise en œuvre est partielle, avec peu d’actions de promotion et de diffusion spécifiques du document et de son contenu. Les agents et chefs de projets connaissent peu et se sont faiblement approprié le document. L’évaluation souligne de nombreuses limites dans la méthodologie de redevabilité du CIT.
Les engagements financiers listés dans le CIT ont par contre été largement atteints sur la période 2013-2017 mais ils ne traduisent pas nécessairement une évolution dans les objectifs et le contenu des projets.
Malgré les progrès accomplis dans le prise en compte de la biodiversité dans les projets, la biodiversité n’est pas perçue comme prioritaire dans les politiques sectorielles du groupe AFD, en particulier en interne. De plus, l’évaluation n’a pas été en mesure de déterminer l’impact final des projets transversaux sur la biodiversité car ces impacts ne sont pas suivis lors de la mise en œuvre des projets.
Cinq recommandations ont été élaborées sur la base des conclusions de l’évaluation. En matière d’organisation et de gouvernance, l’évaluation recommande de garantir le portage managérial de l’intégration de la biodiversité dans l’ensemble des opérations du groupe AFD.
Dans le futur, il est recommandé de veiller à ce que la prochaine stratégie précise et affirme l’ambition d’intégration de la biodiversité dans l'ensemble des opérations du groupe AFD, en veillant à sa déclinaison dans les stratégies sectorielles et géographiques. D’autre part, des efforts plus importants sont à déployer pour mobiliser les partenaires de l’AFD, en engageant et en mobilisant plus activement les maîtrises d’ouvrage et les clients sur l’intégration de la biodiversité.
Dans le même temps, l’AFD doit renforcer les instruments et outils à disposition des agents pour assurer la mise en œuvre opérationnelle des ambitions d’intégration de la biodiversité au sein du groupe.
Enfin, la redevabilité du groupe AFD sur l'intégration de la biodiversité dans ses opérations (y compris le suivi des impacts et la méthodologie de comptabilisation) devrait être améliorée.
Contact :
Julien Calas, chargé d’évaluation
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