La succession des crises sociopolitiques a profondément affecté et dégradé le système éducatif et de formation ivoirien pendant de nombreuses années. Sur la base d’un diagnostic et d’un cadrage de la politique sectorielle, les autorités nationales ont élaboré une politique de l’éducation et de la formation pour accélérer le développement du capital humain, l’un des cinq axes de la nouvelle stratégie de développement de la Côte d’Ivoire. Elle pose les bases d’une organisation rénovée du premier cycle de l’enseignement secondaire et prend la forme de la politique publique des collèges. Cette dernière vise, dans le contexte d’une scolarisation obligatoire portée à 16 ans et d’une augmentation des effectifs, à donner à ce cycle des finalités plus larges que la préparation à l'entrée au lycée et à permettre l'implantation de collèges viables de petite taille en milieu rurale, les collèges de proximité, et de collèges de plus grande taille en milieux urbain et périurbain.
La politique publique des collèges comprend quatre volets qu’il convient, sur la période 2016-2025, de mettre en œuvre de manière coordonnée et séquencée : la construction/réhabilitation des établissements scolaires y compris l’implication et le rôle des communautés, le recrutement, la formation et la gestion des enseignants bivalents, la fourniture des matériels pédagogiques et didactiques, la sensibilisation des acteurs éducatifs et la communication autour de cette politique. De nature formative, l’évaluation de cette politique vise à porter un jugement intermédiaire et daté sur sa pertinence, son efficacité et efficience par la mise en perspective des effets attendus et obtenus. Cet exercice permet de rendre compte de sa mise en œuvre, d’en tirer les premiers enseignements pour, le cas échéant, l’ajuster. D’autre part, le Système intégré d’information et de gestion de l’éducation (SIIGE) actuel a été conçu avant la définition de la nouvelle politique publique en éducation et formation. Son organisation et son fonctionnement ne semblent pas avoir été questionnés en dépit de l’identification d’un certain nombre de faiblesses. La réalisation d’un état des lieux complet du SIGE permet d’apprécier sa capacité à rendre compte, de façon régulière, de la politique d’éducation et de formation et de l’atteinte de ses objectifs dont, en particulier, celle des collèges. La conjugaison des conclusions de l’évaluation intermédiaire et de l’état des lieux permettra de recueillir des éléments susceptibles d’apprécier la faisabilité d’une évaluation ultérieure de la politique publique des collèges de nature plus quantitative et qui pourrait prendre la forme d’une Évaluation scientifique d’impact (ESI).
Contact : Pascal Thiais, chargé d’évaluation (thiaisp@afd.fr)
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