Poursuivre un développement compatible avec la lutte contre le changement climatique
Les effets déjà constatés du réchauffement climatique (montée du niveau des mers, sécheresses, inondations ou catastrophes météorologiques) font peser de nouveaux risques sur les trajectoires de développement des pays les plus pauvres et fragilisent les progrès réalisés ces dernières décennies sur le plan socio-économique.
Souvent, faute de pouvoir quantifier le degré des impacts à venir, de nombreux gouvernements se voient freinés dans leur volonté de construire et financer des politiques de développement à la mesure de ces nouveaux enjeux.
Il est pourtant impératif de parvenir à diminuer les conséquences du réchauffement climatique en réduisant le plus rapidement possible nos émissions de GES. Les pays les plus émetteurs doivent fournir un effort particulier en fonction de leurs moyens et de ceux mobilisés par la communauté internationale.
Les acteurs du développement doivent, quant à eux, œuvrer à la diffusion de la prise en compte du climat à tous les niveaux de prise de décision, en mobilisant des financements de politiques d’adaptation au changement climatique et de réduction des émissions de GES dans les pays d’intervention, en particulier dans les investissements longue durée (énergie, agriculture, foresterie et autres affectations des terres, transports, bâtiments, industrie, aménagement du territoire).
Contributions déterminées au niveau national et stratégies à long terme : vers une approche intégrée
Les contributions déterminées au niveau national (CDN) sont une exigence de l’Accord de Paris. Chaque pays doit ainsi communiquer régulièrement sur les actions mises en place pour réduire ses émissions de GES. C’est tout l’objectif des plans climat, qui font l’objet de révisions régulières. Ceux-ci doivent fournir la preuve des efforts réalisés par chaque pays pour maintenir l’augmentation de la température mondiale nettement en dessous de 2 °C et d’efforts plus soutenus pour limiter cette hausse à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Si la définition des CDN est un exercice nécessaire, leur horizon à moyen terme ne permet pas, dans la plupart des cas, de repenser en profondeur les modèles de développement, ni d’intégrer des objectifs à la mesure de ceux fixés par l’Accord de Paris.
À l’inverse, l’élaboration de stratégies à long terme (SLT) permet d’explorer différents scénarios de décarbonation à l’échelle d’un pays, contribuant ainsi à guider les décisions de plus court terme, dont les objectifs révisés des CDN. Les SLT constituent ainsi une opportunité, pour les gouvernements, d’anticiper les coûts budgétaires et financiers de leurs actions et de définir les réformes politiques et les investissements prioritaires pour assurer un avenir résilient et sobre en carbone. Elles constituent également un guide précieux pour les acteurs de la finance et du développement désireux de soutenir un développement durable et inclusif.
Pour essentielles qu’elles soient, les SLT sont encore perfectibles. Une meilleure prise en compte, dès leur phase de conception, des Objectifs de développement durable, serait notamment souhaitable. La mobilisation de l’ensemble des parties prenantes à chaque étape de leur élaboration favoriserait également une meilleure compréhension par tous des transformations qu'elles entraînent, qui pourraient faire l’objet d’un nouveau contrat social.