Facilité 2050
L’Accord de Paris invite chaque partie à formuler et communiquer des stratégies à long terme de développement à faible émission de gaz à effet de serre (GES). Chaque stratégie doit inclure une trajectoire à horizon 2050 prenant en compte les changements institutionnels, économiques, financiers, technologiques et sociaux nécessaires pour concourir à un développement durable et sobre en carbone dans un environnement plus résilient.
Accompagner les pays partenaires de l’AFD dans la mise en place de cette trajectoire, tel est l’objectif de la Facilité 2050, créée en 2018 dans le cadre des engagements français pris lors du One Planet Summit à Paris.
Dotée de 30 millions d’euros sous forme de subventions et mise en œuvre par l’AFD, cette nouvelle facilité finance des études et des programmes de renforcement de capacités. Elle est également conçue comme un outil de dialogue pour l’analyse de scénarios de long terme.
Sa création initie une démarche de coopération pluriannuelle avec une trentaine de pays que l’AFD accompagne dans leur stratégie de transition, dans le respect des objectifs fixés par l’Accord de Paris.
Contexte
Poursuivre un développement compatible avec la lutte contre le changement climatique
Les effets déjà constatés du réchauffement climatique (montée du niveau des mers, sécheresses, inondations ou catastrophes météorologiques) font peser de nouveaux risques sur les trajectoires de développement des pays les plus pauvres et fragilisent les progrès réalisés ces dernières décennies sur le plan socio-économique.
Souvent, faute de pouvoir quantifier le degré des impacts à venir, de nombreux gouvernements se voient freinés dans leur volonté de construire et financer des politiques de développement à la mesure de ces nouveaux enjeux.
Il est pourtant impératif de parvenir à diminuer les conséquences du réchauffement climatique en réduisant le plus rapidement possible nos émissions de GES. Les pays les plus émetteurs doivent fournir un effort particulier en fonction de leurs moyens et de ceux mobilisés par la communauté internationale.
Les acteurs du développement doivent, quant à eux, œuvrer à la diffusion de la prise en compte du climat à tous les niveaux de prise de décision, en mobilisant des financements de politiques d’adaptation au changement climatique et de réduction des émissions de GES dans les pays d’intervention, en particulier dans les investissements longue durée (énergie, agriculture, foresterie et autres affectations des terres, transports, bâtiments, industrie, aménagement du territoire).
Contributions déterminées au niveau national et stratégies à long terme : vers une approche intégrée
Les contributions déterminées au niveau national (CDN) sont une exigence de l’Accord de Paris. Chaque pays doit ainsi communiquer régulièrement sur les actions mises en place pour réduire ses émissions de GES. C’est tout l’objectif des plans climat, qui font l’objet de révisions régulières. Ceux-ci doivent fournir la preuve des efforts réalisés par chaque pays pour maintenir l’augmentation de la température mondiale nettement en dessous de 2 °C et d’efforts plus soutenus pour limiter cette hausse à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Si la définition des CDN est un exercice nécessaire, leur horizon à moyen terme ne permet pas, dans la plupart des cas, de repenser en profondeur les modèles de développement, ni d’intégrer des objectifs à la mesure de ceux fixés par l’Accord de Paris.
À l’inverse, l’élaboration de stratégies à long terme (SLT) permet d’explorer différents scénarios de décarbonation à l’échelle d’un pays, contribuant ainsi à guider les décisions de plus court terme, dont les objectifs révisés des CDN. Les SLT constituent ainsi une opportunité, pour les gouvernements, d’anticiper les coûts budgétaires et financiers de leurs actions et de définir les réformes politiques et les investissements prioritaires pour assurer un avenir résilient et sobre en carbone. Elles constituent également un guide précieux pour les acteurs de la finance et du développement désireux de soutenir un développement durable et inclusif.
Pour essentielles qu’elles soient, les SLT sont encore perfectibles. Une meilleure prise en compte, dès leur phase de conception, des Objectifs de développement durable, serait notamment souhaitable. La mobilisation de l’ensemble des parties prenantes à chaque étape de leur élaboration favoriserait également une meilleure compréhension par tous des transformations qu'elles entraînent, qui pourraient faire l’objet d’un nouveau contrat social.
La réponse de l'AFD
La Facilité 2050 a pour objectif de mener des actions de coopération technique et de renforcement des capacités. Pour cela, elle finance des études dont les recommandations ont vocation à contribuer aux réflexions des pays engagés dans l’élaboration de stratégies à long terme. La facilité peut œuvrer à la définition d’objectifs sectoriels et/ou à la redéfinition de politiques publiques permettant d’impulser la transition et/ou la mise en œuvre dans des secteurs à forts enjeux pour le climat.
L’appropriation est assurée par l’ancrage institutionnel des appuis, la participation d’institutions des pays partenaires (ministères, universités, centres de recherche, think tanks…), ainsi que par la concertation des parties prenantes et de différents acteurs (publics et privés, société civile) dans l’élaboration des scénarios et le partage des résultats.
Les possibilités d’interventions sont multiples et peuvent couvrir :
- la modélisation macroéconomique de la transition, notamment via le déploiement du modèle Gemmes de l’AFD ;
- la transition énergétique : modélisation sectorielle des trajectoires énergétiques, renforcement de capacités en lien avec des outils de modélisation, modélisation et optimisation des systèmes électriques, impacts macroéconomiques de la transition énergétique, risques de transition ;
- la mobilité et le développement urbain : feuille de route pour la décarbonation du secteur, schéma transport long terme, aménagement du territoire, politiques de mobilité, politiques de développement urbain, appuis à l’intégration des politiques climat ;
- la transition écologique et les ressources naturelles : stratégies long terme de protection et gestion des ressources forestières, des ressources en eau dans leurs usages multiples, de développement rural, d'aménagement du territoire, de couverture des besoins alimentaires ;
- la transition démographique et sociale : évaluation des impacts et développement de politiques en matière de protection sociale adaptative, schémas de redéploiement des ressources alimentant les subventions aux énergies fossiles, formation professionnelle et transition juste.
Les projets
- Étude prospective sur les scénarios de transition énergétique à l’horizon 2050
L’Algérie fait partie des principaux pays exportateurs de gaz dans le monde, avec un modèle économique fortement dépendant des hydrocarbures. Fort d’une volonté de réduction de ses émissions de GES, de 7 % à 22 % à l’horizon 2030, le ministère de l’Énergie algérien a sollicité la Facilité 2050 pour soutenir une coopération technique sur la modélisation de sa transition énergétique et de sa trajectoire de développement à l’horizon 2050.
Pour favoriser la transition énergétique en Afrique, l’AFD soutient la mise en place de services énergétiques accessibles à tous, efficients et décarbonés. Elle s’appuie sur trois atouts majeurs : des financements diversifiés, un accompagnement technique adapté et un large réseau de partenaires.
Dans ce cadre de coopération technique, l’appui financé par la Facilité 2050 vise le renforcement des capacités dans le domaine de la prospective du secteur de l’énergie (modélisation technico-économique et macroéconomique) avec un accompagnement de la Direction générale des études et de la prospective (DGEP). Cet appui renforce la capacité de l’Algérie à maîtriser les outils capables d’éclairer le développement des politiques publiques favorisant la transition vers une économie bas-carbone, tout en garantissant l’indépendance énergétique et l’équilibre des comptes publics.
- Appui à l’élaboration de trajectoires de développement bas-carbone et résilientes au Ceará (Nordeste)
L’État du Ceará dispose d’une politique climat avec un corpus législatif et institutionnel établi et des objectifs chiffrés par secteur, traduisant la volonté politique de cet État de lutter contre le changement climatique.
La région semi-aride du Nordeste brésilien, et en particulier l’État du Ceará, fait face à une grave sécheresse pluriannuelle qui, associée à l’augmentation des besoins dans les zones métropolitaines, a placé la question de l’eau au centre de l'agenda politique. La gestion des ressources hydriques doit ainsi être réalisée de manière intégrée, en tenant compte de ses liens directs avec le secteur de l'énergie, accrus par l'importance de l'hydroélectricité dans la matrice énergétique brésilienne, et avec le secteur agricole, qui tient un rôle de premier plan dans l'économie brésilienne.
Dans ce contexte, l’appui de la Facilité 2050 consiste à aider l’État du Ceará, à travers sa Fondation de météorologie et ressources hydriques (Funceme), à revisiter ses politiques publiques dans un contexte de restriction hydrique chronique et à élaborer une trajectoire de développement durable résiliente au changement climatique et limitant l’empreinte carbone.
Plus précisément, le projet vise à appuyer la Funceme et ses partenaires Cirad-IRD-Inera pour des actions de recherche et de renforcement de capacités, selon trois axes principaux :
- Développement de connaissances sur la ressource en eau (modélisation hydrologique), analyse des impacts du changement climatique sur le lien eau/énergie/agriculture et évaluation des effets des politiques publiques.
- Identification de trajectoires de développement agricole résilientes et moins émettrices, dans une perspective de transition agroécologique, et construction de trajectoires résilientes et bas-carbone sur les différents usages de la ressource en eau à long terme (projection de la demande et allocation entre les différents usages).
- Appui aux institutions du secteur hydrique à la définition d’outils (méthodologies d’analyses, dispositifs de concertation des acteurs, système d’intelligence territorial, mesures de politique publique incitatives et réglementaires) pour orienter les investissements et usages en cohérence, notamment dans l’alimentation en eau potable des agglomérations et les systèmes de production agricoles concernés.
- Appui à la formulation de la stratégie à long terme de développement bas-carbone et résilient
Le Burkina Faso, depuis au moins 2010, considère les questions du climat comme un enjeu central dans ses plans nationaux et ses nombreuses politiques en faveur de l’environnement et du développement durable.
Un financement de la Facilité 2050 a été accordé au ministère de l’Environnement, de l’Économie verte et du Changement climatique du Burkina Faso afin d’appuyer les autorités à conduire le processus d’élaboration d’une stratégie à long terme (SLT) de développement bas-carbone et résilient à l'horizon 2050, ou LT-LEDS en anglais (Long Term - Low Emission Development Strategy).
Cette SLT aura vocation à être soumise à la CCNUCC en 2023, pour répondre à l’invitation formulée dans l’article 4.19 de l’Accord de Paris.
La SLT va guider les priorités du pays en matière d’atténuation et d’adaptation, appuiera l’identification des projets et évaluera les besoins de financements. La dimension long terme est nécessaire pour appréhender les enjeux de transformation systémique de l'économie, pour repenser les trajectoires de développement et dépasser ainsi l’approche incrémentale des plans à moyen terme, comme les contributions déterminées au niveau national (CDN).
Cet appui de la Facilité 2050 souhaite renforcer le dialogue sur les enjeux climatiques et de développement au Burkina Faso, notamment dans des secteurs stratégiques pour l’AFD comme le développement rural et l’énergie. Avec l’appui de l’AFD et du GGGI, le Burkina Faso serait l'un des rares pays d’Afrique de l’Ouest à élaborer une stratégie à long terme. La réussite de cette initiative pourrait inciter ses voisins à faire de même.
- Modélisation des scénarios de transition énergétique à horizon 2050
Dans un contexte de forte croissance de l’économie cambodgienne, la demande en électricité est particulièrement soutenue avec des prévisions d’augmentation de 15 % par an en moyenne jusqu’à 2040. Les défis sont nombreux afin d’assurer un accès à l’électricité pour tous et abordable, ainsi que sécurité et indépendance énergétique à long terme tout en respectant les engagements de l’Accord de Paris. Le soutien de la Facilité 2050 au ministère de l’Économie et des Finances et à d'autres ministères vise à développer un outil de modélisation de trajectoire énergétique à long terme, pour déclencher et nourrir le dialogue politique multipartite dans le secteur de l'énergie.
Les objectifs de la coopération technique soutenue par la Facilité 2050 sont multiples :
- Définir une trajectoire à long terme du secteur de l’énergie conforme à l’objectif à long terme de l’Accord de Paris sur la base de scénarios d’évolution du secteur et de son impact sur la croissance économique.
- Définir une stratégie pour le secteur de l’énergie afin de soutenir la croissance du pays et de contribuer aux futures politiques nationales du secteur.
- Renforcer les capacités du personnel ministériel en matière de modélisation et d’analyse macroéconomiques et énergétiques.
Ce soutien se concrétisera en deux phases : d’une part par la création d’un modèle technico-économique du secteur de l’énergie au Cambodge, d’autre part à travers un modèle macroéconomique multisectoriel pour définir les conséquences de certaines politiques et priorités du secteur de l’énergie, en particulier lorsqu’elles affectent l’économie cambodgienne, du PIB à l’emploi.
De plus, les travaux produits dans le cadre de cet appui ont contribué à la stratégie de long terme multisectorielle communiquée lors de la CCNUCC en 2021 et commandée par le Premier ministre. La SLT propose une voie ambitieuse afin que le Cambodge puisse à la fois atteindre ses objectifs de développement et la neutralité carbone d'ici 2050. Ce document complète et précise les deux contributions déterminées au niveau national (CDN) remises par le Cambodge en 2015 et mises à jour en 2020.
- Dialogues de politique publique autour de la trajectoire de transition énergétique
La Facilité 2050 appuie la mise en œuvre de dialogues de politique publique engagés par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) avec les autorités chinoises, en finançant des études pour contribuer aux réflexions liées à l’élaboration d’une stratégie à long terme, la mise en œuvre d’un marché national d’émissions de GES et l’optimisation du système électrique dans la perspective d’intégrer davantage d’énergies renouvelables intermittentes dans le réseau.
La lutte contre le changement climatique et le développement durable constituent des axes stratégiques majeurs de la coopération franco-chinoise. La Chine a formulé une politique visant à décarboner progressivement son économie pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2060. Le 14e plan quinquennal (2021-2025) pose les premiers jalons de cette ambition avec comme objectifs une diminution de 13,5 % de l’intensité énergétique et de 18 % de l’intensité carbone, qui se traduisent par un rythme très soutenu d’installation de capacités d’énergies renouvelables.
En particulier, la Facilité 2050 a appuyé entre 2019 et 2021 la mise en œuvre de dialogues de politique publique engagés avec les autorités chinoises par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans le cadre de son programme de transition vers l’énergie propre. Le financement des études a contribué aux réflexions et publications associées sur les trois composantes suivantes :
- Soutien aux activités de formation du marché, en particulier le nouvel ETS (Emissions Trading Scheme) de manière à en améliorer la lisibilité et la tarification afin de favoriser la réduction des émissions de gaz à effets de serre.
Publications : China’s Emissions Trading Scheme (2020) et The Role of China’s ETS in Power Sector Decarbonisation (2021).
- Soutien aux principales réformes du marché de l’énergie via des échanges de bonnes pratiques avec les principaux acteurs chinois engagés dans l’optimisation de la chaîne de valeur de l’énergie, la transformation et la décarbonation du système électrique.
Webinaire : China’s Electric Power Sector Transformation Second Webinar.
- Appui à la modélisation des trajectoires de transition énergétique bas-carbone de long-terme, conformément au 14e plan quinquennal chinois et aux engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris.
Publication : An Energy Sector Roadmap to Carbon Neutrality in China (2021).
- Élaboration de la stratégie 2050 de développement bas-carbone et résilient
La Facilité 2050 a soutenu le ministère de l’Environnement et du Développement durable colombien entre 2019 et 2021 pour mener à bien différentes activités qui ont abouti à la publication de sa stratégie de long terme communiquée à la CCNUCC en 2021. Celle-ci constitue désormais la feuille de route de la transition du pays vers la décarbonation de son économie, tout en intégrant les enjeux d’adaptation au changement climatique et la gestion du risque de désastres.
Les différentes activités menées dans le cadre de l’appui financé par la Facilité 2050 se sont déclinées en quatre composantes :
- identification et évaluation des actions transformatives (investissements, modification du cadre légal, instruments économiques, projets sociaux…) contribuant à un développement sobre en carbone et résilient de la Colombie ;
- caractérisation détaillée et modélisation des trajectoires d'adoption et de déploiement des actions priorisées ;
- études complémentaires (notamment pour l’analyse des impacts économiques et financiers des actions et trajectoires préconisées) ;
- rédaction d'un document technique de consolidation et d'intégration des actions et trajectoires identifiées ainsi que des résultats du processus de consultation, rédaction d'un document de synthèse, plus politique, correspondant à la Stratégie 2050.
Ce projet est un exemple de l’approche groupe AFD, étant mis en œuvre par Expertise France.
- Comprendre l'impact sur l’économie et le système financier colombien du risque de transition climatique
Suite au premier appui fourni par la Facilité 2050, un deuxième financement est en cours au profit du ministère de l’Environnement et du Développement durable. L’étude cherche à démontrer aux pouvoirs publics colombiens, aux acteurs privés et aux parties prenantes de la société civile les impacts négatifs potentiels des transitions bas-carbone sur l’économie et le système financier colombiens, si elles ne sont pas bien gérées. L’analyse microéconomique menée par le Climate Policy Initiative-Willis Tower Watson(CPI/WTW) et l’université de Los Andes porte notamment sur l’impact sur les activités d’exploitation du charbon et du pétrole colombien, qui représentent 60 % des exportations du pays.
L’étude met en avant les conséquences sur la stabilité du système financier, l’équilibre des finances publiques et l'impact sur les travailleurs, communautés, entreprises et territoires particulièrement exposés. Elle propose également une série de recommandations pour atténuer ces risques et leurs impacts, ayant comme objectif final l'accélération de la transition bas-carbone.
- Appui à l’organisation, la gestion et le pilotage du plan national de décarbonation
En 2019, le gouvernement du Costa Rica a présenté son plan national de décarbonation (PND). Son objectif : faire du Costa Rica un pays neutre en carbone d’ici 2050. Ce PND a été déposé auprès de la CCNUCC en décembre 2019 en tant que stratégie à long terme en vertu de l’Accord de Paris. L’AFD et la Banque interaméricaine de développement soutiennent financièrement et techniquement la mise en œuvre du PND dans le cadre d’un dialogue avec l’État du Costa Rica portant sur les axes prioritaires du PND (transport, secteur Afolu - agriculture, foresterie et autres utilisations des terres) et sur les sujets transversaux de gouvernance climat comme le cadre institutionnel, réglementaire et financier.
Dans ce cadre, le projet soutenu par la Facilité 2050 vise à apporter des appuis de coopération technique pour aider les institutions à se structurer et à mettre en place des outils nécessaires à la mise en œuvre du plan long terme de décarbonation. Le renforcement de capacités comprend le soutien organisationnel au ministère de l’Environnement et de l’Énergie et en particulier à l’unité en charge de la lutte contre le changement climatique ; la consolidation du mécanisme de mesure/notification/vérification (MNV) créé en septembre 2019 pour accompagner la mise en œuvre du PND au niveau sectoriel et sa plateforme Sinamecc ; l’élaboration d’un mécanisme de suivi des résultats du PND et enfin le renforcement des capacités et le soutien à l’unité des changements climatiques du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MAG).
- Impact sur l'emploi de la transition bas-carbone
L’objectif du deuxième appui financé par la Facilité 2050 au Costa Rica est d’évaluer le contenu en matière d'emploi du Plan national de décarbonation (PND) en deux phases :
- Sur le premier volet de l’étude, il est proposé d’adopter une approche macro (analyse input-output) et d’analyser les impacts sur l’emploi avec une décomposition sectorielle, aux niveaux national et régional, en prenant en compte les 11 pôles de développement identifiés dans la Estrategia Económica Territorial Productiva para una Economía Inclusiva y Descarbonizada 2020-2050 publiée en 2021. Les résultats de cette première phase ont directement contribué à la formulation du Plan Estratégico Nacional 2050 publié quant à lui en 2022.
- Dans un second temps, il s’agira d’étudier au niveau micro, en se focalisant sur quelques secteurs économiques pertinents et identifiés à la première étape, les trajectoires des travailleurs dans une perspective de mutations sectorielles liées à la transition bas-carbone du pays. Dans le cadre de cette approche, l'objectif est d'identifier et de comprendre les besoins du marché du travail dans chaque région, les caractéristiques de chacune d'entre elles ainsi que les besoins de renforcement des capacités liés à la transition. Les modèles sectoriels et régionalisés que le pays a développés seront utilisés pour étudier les différentes voies de décarbonation au niveau local. Enfin, ces travaux aboutiront à des recommandations de politiques publiques formulées aux autorités, en particulier en matière de reconversion des emplois et de renforcement de capacités.
- Développement d’un outil de modélisation pour accompagner la définition de la stratégie de transition énergétique à horizon 2050
Dans le cadre du défi électrique auquel fait face la Côte d'Ivoire d’ici 2050, qui consiste à concilier développement économique et engagements climatiques, les objectifs de l’appui financé par la Facilité 2050 sont les suivants :
- Produire des outils d’aide à la décision permettant au ministère des Mines, du Pétrole et de l'Énergie de tenir compte des enjeux de lutte contre la pauvreté et contre le changement climatique dans sa politique de transition énergétique.
- Renforcer les capacités nationales (notamment au sein du ministère, de CI-Énergies, de l'Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny et de la Cellule d’analyse de politiques économiques du Cires - Capec) en modélisation du secteur de l’énergie et sur la compréhension des liens entre trajectoire de transition énergétique, lutte contre la pauvreté et lutte contre le changement climatique.
- Développer un modèle du secteur de l’énergie couplé avec un modèle macroéconomique permettant d’élaborer différents scénarios de transition énergétique avec leurs impacts sur les grands indicateurs macroéconomiques (emploi, PIB, balance commerciale, consommation, investissement) et en termes de lutte contre la pauvreté et contre le changement climatique.
- Appui à l'élaboration d'une stratégie nationale de décarbonation à 2050 (Planmicc)
Le projet DDPLAC (Deep Decarbonization Pathways in Latin America and the Caribbean), cofinancé avec la Banque interaméricaine de développement et clôturé fin 2020, avait pour double objectif de renforcer les capacités des six pays (Argentine, Pérou, Équateur, Colombie, Mexique, Costa-Rica) pour la construction des scénarios de long terme de décarbonation et de créer une communauté de pratique au niveau régional autour des enjeux de modélisation de la transition bas-carbone, avec l’ambition d’alimenter le processus de définition des politiques climatiques de ces pays.
Dans le sillage de cette dynamique, l’appui financé par la Facilité 2050 prévoit d’accompagner le gouvernement équatorien pour l’élaboration de son plan national d’atténuation à l'horizon 2050, à travers la mise en œuvre d’une approche de modélisation. Cette collaboration répond à une demande du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de la Transition écologique et cherche à capitaliser sur le modèle Elena développé dans le cadre du DDPLAC.
Le projet financé garantira l’intégration de la science dans les processus de décision et de planification nationale de décarbonation. Les éléments d’analyse issus de travaux de modélisation seront inscrits dans le cadre d’un dialogue interministériel et d’un processus participatif impliquant les principales organisations équatoriennes du secteur privé, du monde académique et de la société civile. Les activités de modélisation porteront sur la définition des trajectoires d’émission possibles et optimales visant la neutralité carbone en 2050 et sur l’analyse coût-bénéfice de la trajectoire de décarbonation choisie pour le pays.
- Appui à la formulation de la stratégie à long terme de développement bas-carbone et résilient (LT-LEDS)
L'Éthiopie est très vulnérable aux impacts négatifs du changement climatique, notamment les secteurs de l'agriculture, de l'eau et de l'énergie. C'est aussi un pays moins avancé (PMA) pionnier dans la lutte contre le changement climatique. Dès 2010, avec l’appui du Global Green Growth Institute (GGGI), l'Éthiopie a adopté une stratégie de croissance verte et résiliente au changement climatique traitant à la fois d’adaptation et d’atténuation. En 2015, le gouvernement a adopté des objectifs ambitieux dans sa CDN visant notamment à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 64 % d'ici 2030, par rapport au scénario tendanciel (BAU), objectif rehaussé à 69 % dans la CDN actualisée en 2021.
En 2020, le gouvernement éthiopien a formulé une requête auprès du GGGI pour l’appuyer dans l’élaboration de sa stratégie de développement bas-carbone et résiliente (LT-LEDS) en vue d’une publication à la CCNUCC en 2022.
Ce projet, soutenu par la Facilité 2050 consiste à appuyer tout le processus d’élaboration de la LT-LEDS, de la mise en place de l’organisation institutionnelle à l'élaboration du document final et à son approbation par le gouvernement, en assurant l’appropriation par le gouvernement et l’engagement des parties prenantes, via :
- La mise en place de groupes thématiques (cinq groupes sectoriels et deux groupes transversaux) comprenant des agents des ministères sectoriels et du Plan (qui a mandat sur l’environnement et le climat), et des experts recrutés par le GGGI.
- La conduite d’ateliers nationaux aux différentes étapes du processus pour la concertation et la participation des différents acteurs, et la tenue de comités de pilotage présidés par le ministère du Plan.
- Des appuis en renforcement de capacités ciblés sur la modélisation sectorielle (établissement des scénarios sectoriels BAU et des scénarios atténuation), la macroéconomie (Green Economic Model) et l’incorporation de l’adaptation.
- La priorisation des investissements basée sur une analyse coût-bénéfice des actions identifiées, pour la planification des investissements.
- L'identification des sources potentielles de financement pour la mise en œuvre de la LT-LEDS, notamment pour mobiliser la finance climat.
- Des recommandations pour le renforcement du système de rapportage suivi et évaluation.
- Énergie et émissions pour une qualité de vie souhaitée pour tous
Afin d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) et sa contribution déterminée au niveau national (CDN), l’Inde a besoin d’une planification stratégique lui permettant de découpler la réalisation des objectifs de développement de sa dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles.
La Facilité 2050 a financé entre 2020 et 2021 une étude menée par le Center for Study of Science, Technology and Policy (CSTEP, l'un des think tanks les plus influents d'Asie du Sud) qui a examiné les questions de recherche suivantes :
- Quelles seraient les implications pour l'Inde en termes de matériaux, d'énergie et d'émissions si elle parvenait à atteindre un niveau de vie souhaité pour tous ?
- Comment le niveau de vie souhaité pour tous peut-il être quantifié en termes d'objectifs nationaux de développement ?
- Dans quelle mesure les besoins énergétiques futurs de l'Inde peuvent-ils être couverts par des sources d'énergie non fossiles afin d'être compatibles avec les aspirations mondiales visant à limiter le réchauffement à moins de 1,5 °C ?
Ces questions sont abordées dans la publication « Energy and Emissions Implications for a Desired Quality of Life in India via Safari » (2021).
Les résultats ont permis de :
- Développer le modèle de simulation dynamique de système appelé « Sustainable Alternative Futures for India (Safari) » qui sert de banc d'essai pour l'évaluation des politiques, en articulant des options autour de la résilience au changement climatique et des stratégies à long terme compatibles avec l’Accord de Paris pour l'Inde.
- Enrichir le débat sur les trajectoires futures de l’Inde et apporter des éléments essentiels à la stratégie nationale à l’horizon 2050.
- Créer une base de connaissances permettant des discussions informées sur les stratégies d'approvisionnement, les matériaux et combustibles alternatifs, les technologies, etc.
Deux articles abordant les aspects urbains et de (l'in)sécurité alimentaire ont été produits dans le cadre de l’appui : « Avenir alternatif durable pour l’Inde urbaine : les implications des scénarios urbains sur les ressources, l’énergie et les émissions » et « Avenir alternatif durable pour l’agriculture en Inde, les implications sur l’énergie, les émissions et les ressources ».
- Étude sur l’efficacité énergétique dans le cadre d’une initiative sur la transition bas-carbone
La politique nationale de l’énergie indonésienne a pour objectif de réduire l’intensité énergétique du pays de 1 % par an jusqu’à 2025. Afin de définir les modalités de mise en œuvre d’une politique renouvelée et plus ambitieuse en matière d’efficacité énergique, notamment en réfléchissant à la mise en place d’éventuelles incitations financières et d’un cadre réglementaire plus adapté, le ministère indonésien du Plan souhaite renforcer ses outils de modélisation. Il souhaite également disposer de données actualisées pour définir des objectifs plus réalistes d’efficacité énergétique.
La Facilité 2050 soutient ainsi le développement d’un modèle permettant de formuler des recommandations en termes de politiques sectorielles, de réglementation et d’investissement, et contribue à l’élaboration d’un plan d’action d’efficacité énergétique pour le secteur industriel.
- Étude prospective sur les scénarios d’adaptation au changement climatique à l’horizon 2050
La Facilité 2050 appuie le ministère de l’Économie et des Finances marocain sur l’analyse des impacts de différents scénarios climatiques sur l’économie marocaine à travers le développement d’un modèle Gemmes (outil de modélisation développé par l’AFD), adapté à la réalité du pays. Une attention particulière est portée aux impacts du stress hydrique, notamment sur l’économie marocaine via le secteur agricole. Il s’agit d’interroger la viabilité du modèle de développement agricole axé sur l’irrigation dans un contexte d’aridification croissante, sur plusieurs décennies.
De façon plus générale, cet appui de modélisation permettra au pays de disposer d’un nouvel outil pour alimenter les travaux d’élaboration de la politique économique du royaume, et ce dans une perspective de long terme. Ce projet est complémentaire d’un appui mis en œuvre par la plateforme 2050 Pathways (P2050) pour accompagner le Maroc dans la formulation de sa stratégie à long terme.
- Appui à la formulation de la stratégie à long terme de développement bas-carbone et résilient (LT-LEDS)
Le Royaume du Maroc prépare une stratégie nationale bas-carbone à l’horizon 2050 (LT-LEDS Maroc 2050). Ce plan envisagera la contribution du pays aux objectifs mondiaux afin de limiter l’augmentation de la température en dessous de 2 °C et d’atteindre zéro émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) dans la deuxième moitié du siècle.
La LT-LEDS vise à créer une stratégie multisectorielle de décarbonation jusqu’en 2050 s’inscrivant dans la vision du nouveau modèle de développement (NMD). Avec l’appui de l’alliance internationale NDC Partnership, à travers son Programme de renforcement de l’action climatique (CAEP), le plateforme 2050 Pathways a accompagné le département de l’environnement du ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement dans l’élaboration d’une « Vision Maroc 2050 ». Cette vision, déposée à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) fin 2021, constitue le socle des efforts pour élaborer une stratégie de développement à faible émission de GES à long terme quantitative et adossée à des plans sectoriels de décarbonation à long terme.
Le ministère a sollicité l’AFD pour l’assister à modéliser des scénarios d’émissions faibles à long terme au Maroc, développer une LT-LEDS quantitative, élaborer des plans sectoriels de décarbonation et apporter une formation aux parties prenantes. Ces travaux seront effectués en consultation avec différents partenaires marocains et d’autres parties prenantes qui seront organisées selon un schéma de gouvernance défini par le royaume et coordonné par la P2050.
- Appui à l’élaboration de la « Vision 2050 » de l’économie mauricienne résiliente aux effets du changement climatique
Le projet financé par la Facilité 2050 consiste à appuyer les autorités mauriciennes dans l’élaboration de trajectoires de décarbonation et d’adaptation à long terme pour constituer une « Vision 2050 » tant de la cible à atteindre que des transitions à réaliser. L’ambition est de permettre, dans le cadre de la révision périodique de la contribution déterminée au niveau national (CDN), de rehausser régulièrement les ambitions de Maurice et de permettre au pays de présenter une stratégie long terme (SLT) au secrétariat de la UNFCCC d’ici 2025.
Un accompagnement de secteurs clés pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (énergie et transport) ou particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique (agriculture et tourisme) est prévu.
L’appui a été conçu en lien avec les ministères sectoriels et validé par eux, sous l’égide du ministère de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique qui assurera la maîtrise d’ouvrage locale et sera pour cela renforcé dans ses fonctions de pilotage stratégique, coordination de projet et exécution financière.
L’objectif est de créer un cadre de dialogue multi-acteurs sur les impacts à long terme du changement climatique et les trajectoires possibles d’atténuation et d’adaptation, de faciliter l’émergence d’un consensus sur les objectifs de long terme, de renforcer les capacités des ministères et des parties prenantes et enfin d’élaborer des scénarios climatiques à long terme qui pourront dans un deuxième temps contribuer à l’élaboration proprement dite d’une LT-LEDS.
- Construire une trajectoire de résilience des municipalités les plus vulnérables au changement climatique
Dans le contexte de sa contribution déterminée au niveau national (CDN), dont l’adaptation constitue une partie très importante, le Mexique s’est engagé à réduire de 50 % le nombre de municipalités en situation de haute vulnérabilité au changement climatique, à mettre en place des actions pour la protection et la restauration des écosystèmes, à atteindre un taux zéro de déforestation et à générer un système de prévention des évènements hydrométéorologiques extrêmes dans tout le pays. Une ambition qui requiert un effort de long terme.
Le gouvernement mexicain a identifié 319 municipalités particulièrement vulnérables au changement climatique, ce qui représente environ un quart de la population nationale. C’est dans ce contexte que la Facilité 2050 l’aide à appuyer, dans un premier temps, cinq municipalités prioritaires de l’État de Oaxaca pour la réduction de la vulnérabilité climatique à long terme.
Le projet vise à accompagner le Mexique pour atteindre ses objectifs d’adaptation au niveau des municipalités, en mettant l'accent sur la planification de l’adaptation (priorités, investissements) dans les villes les plus vulnérables au changement climatique. L’AFD mobilisera également la Facilité 2050 afin de préparer la stratégie nationale d’économie circulaire du Mexique très prochainement.
- Modélisation de la dynamique territoriale pour une gestion durable des terres (outil Landsim)
Le secteur des terres (forêt, changement d’affectation des terres et agriculture) constitue la source principale d’émission de gaz à effet de serre (GES) du Mozambique. Le pays affiche aussi des objectifs ambitieux de réduction des émissions du secteur, faisant l’objet de nombreux projets. Cependant, des écarts significatifs d’estimation de GES existent, soulignant la nécessité pour le pays de renforcer ses capacités méthodologiques dans ce domaine.
L’appui financé par la Facilité 2050 vise à créer un pôle de compétences locales en modélisation et analyse des dynamiques territoriales sur le secteur des terres au sein des institutions mozambicaines en charge (Fonds national du développement durable - FNDS, universités), en développant l’outil prototype Landsim (données spatialisées et simulations de dynamiques).
Le projet permettra :
- de poursuivre le développement du prototype Landsim pour construire l’outil Luccia (Land Use and Climate Change Impact Assessment) en intégrant de nouvelles données et en l’opérationnalisant afin d’évaluer et d’orienter les investissements impactant l’évolution de l’usage des terres au travers de simulations spatiotemporelles ;
- de calibrer Luccia avec l’étude de cas sur une région ;
- de l’utiliser à l’échelle nationale pour appuyer l’élaboration d’une trajectoire bas-carbone et résiliente du secteur agriculture, forêt et autres utilisations des terres (en lien avec les travaux de la stratégie long terme en cours) ;
- et de renforcer les capacités nationales en matière de modélisation et d’analyse des dynamiques territoriales au service d’une trajectoire de développement bas-carbone et résiliente.
- Appui scientifique et technique au gouvernement pour lutter contre la sécheresse
La Namibie est le pays le plus sec d’Afrique australe. Dans l’objectif de mieux préparer le pays à la gestion des sécheresses de plus en plus critiques dues au changement climatique, la Facilité 2050 finance la formation des cadres ministériels et l’élaboration de documents directement interprétables pour des décisions de gestion intégrée des ressources en eau.
Le développement des compétences est proposé sous la forme :
- d’un projet de formation adapté aux besoins de l’administration namibienne visant à faire monter en compétences les équipes (techniciens, hydrogéologues, géomaticiens, géochimistes, etc.) des ministères de l'Agriculture, de l’Eau et de la Réforme territoriale et du ministère de l’Environnement, de la Foresterie et du Tourisme ;
- de la participation à un projet de recherche appliquée mené par le Bureau français de recherches géologiques et minières (BRGM) et d’acteurs scientifiques locaux (comme le service géologique de Namibie) visant à identifier des terrains susceptibles d’accueillir des projets de stockage souterrain d’eau par recharge artificielle.
Le BRGM propose également de contribuer à la réflexion en cours sur la planification et la gestion des épisodes de sécheresse en développant une carte de planification des ressources en eau pour les provinces d’Omusati et de Kunene, régions sur lesquelles le gouvernement namibien porte une attention particulière en raison de leurs caractéristiques physiques et socio-économiques.
- Modélisation des émissions de gaz à effet de serre (GES)
La Facilité 2050 a été mobilisée dans la continuation d’une prestation financée par l’AFD et la GIZ en 2016 et 2017, au cours de laquelle Enerdata a développé un outil de modélisation des émissions de GES provenant du secteur de l’énergie au Pakistan.
L’objectif de ce nouvel appui financé par la Facilité 2050 prévu entre 2020 et 2022 destiné au ministère du Changement climatique est de compléter, au-delà du secteur de l'énergie, la modélisation des émissions des secteurs de l’agriculture, des forêts et de l’usage des sols, encore non couverts ou de façon imprécise par le modèle existant. Cet appui vise également à développer un ensemble de scénarios de réduction compatibles avec les politiques publiques actuellement envisagées, voire plus ambitieuses. À terme, l’analyse menée par le ministère avec l’appui technique d’Enerdata et Solagro identifiera les efforts d’abattement potentiels du niveau de GES par secteur et leur coût.
- Impacts climatiques futurs et plans d’adaptation valorisant les savoirs écologiques locaux
La République de Vanuatu, archipel de plus de 80 îles situé en Mélanésie, au sud de l'océan Pacifique, est l’un des quatre pays les moins avancés (PMA) de l’Océanie et l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique à l’échelle mondiale.
L’appui financé par la Facilité 2050, porté en partenariat avec Météo France et l’Institut de recherche pour le développement (IRD) français, vise à faciliter la formulation de plans d’adaptation au changement climatique au Vanuatu, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Wallis-et-Futuna, ainsi qu’à accroître leur résilience grâce au développement de nouvelles données du climat futur, fiables et précises (d’ici 2100), qui n’existent pas à ce jour.
Dans le cadre de cette coopération technique, il s’agit de produire des projections du climat futur à haute résolution sur le Pacifique Sud (à une échelle de 20 km, puis de 2 km) pour capturer l’évolution du climat sur les îles hautes. De telles données inédites offriront aux décideurs des analyses d’impact du dérèglement climatique dans différents secteurs tels que les ressources en eau, l’agriculture ou le développement des maladies à vecteur pour orienter les politiques publiques locales. L’élaboration des plans d’adaptation comprendra une étape de collecte des savoirs traditionnels, en particulier des savoirs écologiques locaux, pour qu’ils puissent être valorisés et fassent l’objet d’une transmission intergénérationnelle.
- Composantes d’adaptation de la stratégie à long terme de développement bas-carbone et résilient (LT-LEDS)
L’objectif de cet appui financé par la Facilité 2050 est d’intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans la stratégie de développement à long terme du Vanuatu (LT-LEDS), en cours d’élaboration avec l’aide technique du Global Green Growth Institute (GGGI).
L’appui cherche à améliorer la façon dont les décideurs abordent les synergies et les compromis en matière d’atténuation et d’adaptation. Les leçons apprises au Vanuatu peuvent s’appliquer à d’autres Petits États insulaires en développement (PEID), en particulier dans le Pacifique.
L’appui cherche à répondre au besoin mondial croissant d’intégrer systématiquement l’adaptation au climat dans les processus de planification et de mise en œuvre du développement à faibles émissions, en particulier dans le contexte des pays vulnérables et des PEID. À l’heure actuelle, il n’existe pas d’approche ou de cadre systématique pour intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans les LT-LEDS. Identifier les synergies, ainsi que les conflits, entre les politiques et les mesures d’atténuation et d’adaptation, pourrait aider à améliorer la prise de décisions pour la planification et l'implémentation des stratégies bas-carbone et résilientes compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris.
- Analyse des impacts socio-économiques du changement climatique et des stratégies d’adaptation à moyen et long terme
Le Vietnam est l’un des cinq pays au monde les plus vulnérables au changement climatique. Dans ce contexte, l’objectif de l’outil de modélisation Gemmes Vietnam développé par l’AFD est de proposer une étude intégrée des différents aspects des impacts socio-économiques du changement climatique et des stratégies d’adaptation possiblement mises en œuvre dans le pays, pour l’accompagner dans la construction d’une trajectoire de développement résiliente. Cet appui financé par la Facilité 2050 est réalisé en collaboration avec la Direction du changement climatique du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement vietnamien et l’IRD.
- Intégration du changement climatique dans les plans de développement socio-économiques nationaux
L’AFD accompagne le Vietnam vers une trajectoire de développement bas-carbone et résiliente. Elle déploie ainsi dans le pays la palette d’activités climat qui compte parmi les plus larges de tous ses pays d’intervention.
L’appui de la Facilité 2050 au ministère du Plan entre 2019 et 2022 s'est concentré sur l'intégration des enjeux du changement climatique sur les documents de stratégie socio-économique du Vietnam pour 2021-2030, son plan de développement pour 2021-2025, ainsi que son plan d'investissement à moyen terme pour 2021-2025. Les secteurs concernés présentant des potentiels d'intégration importants pour l'adaptation et l'atténuation du changement climatique sont : industrie et commerce, agriculture et foresterie, construction, transport, gestion des ressources en eau et environnement.
La nouvelle stratégie de développement socio-économique du Vietnam pour 2021-2030 (SEDS) promulguée en juin 2021 stipule, comme l'un de ses principaux objectifs, que « le Vietnam réduira de 9 % ses émissions totales de gaz à effet de serre par rapport à celles du BAU national, soit l'équivalent de 83,9 millions de tonnes eqCO2 utilisant les ressources domestiques d'ici 2030 ».
Enfin, le plan de développement socio-économique du Vietnam pour les cinq premières années de la prochaine mise en œuvre du SEDS comprend une obligation pour le ministère vietnamien de l’Environnement et des Ressources naturelles de surveiller l’objectif général de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et se concentre principalement sur les actions d'adaptation au changement climatique.
L’appui achevé a permis au gouvernement d’assurer la cohérence de ses corpus réglementaires nationaux par rapport à ses engagements climat internationaux.
- Mise en œuvre du programme d'appui à la réponse au changement climatique (SP-RCC) et proposition de recommandations pour le développement du NDC-ISP
En vue de la mise en œuvre de ses engagements internationaux sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, tels qu’ils sont déclarés dans sa contribution déterminée au niveau national de 2020, le Vietnam souhaite mettre en place un mécanisme de coordination efficace auprès du comité de pilotage national pour les engagements climat.
Dans la continuité des appuis déjà fournis et en cours, la Facilité 2050 finance l’étude de l’Institut de stratégie et de politique sur les ressources naturelles et l'environnement (Isponre) qui cherche à évaluer l’ensemble des programmes d’appui à la lutte contre le changement climatique (SP-RCC) produits entre 2009 et 2020. L’étude cherche aussi à produire des recommandations sur une feuille de route efficace, sur un mécanisme de coordination, du monitoring et du reporting, ainsi que sur la mobilisation des ressources en faveur des objectifs climat nationaux.
- Trajectoires de décarbonation profonde (Deep Decarbonization Pathways)
Portée par l’Iddri, l’initiative Deep Decarbonization Pathways (DDP) a pour objectif d’aider les États et les acteurs non étatiques à élaborer des scénarios de décarbonation. La Facilité 2050 soutient des appuis au Nigéria et au Sénégal, où la discussion d’objectifs climatiques de sobriété carbone et de résilience nécessite de s’inscrire d’emblée dans la perspective plus générale des trajectoires de développement visant à répondre aux urgences économiques, sociales et environnementales de court terme, et à satisfaire les besoins sur le long terme.