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Après la France en 2017 et les États-Unis en 2018, la coalition One Planet se réunissait pour la troisième fois le 14 mars au Kenya. Passage en revue des particularités de ce sommet qui doit contribuer à mettre l'Afrique au cœur des enjeux et des solutions face au changement climatique.

chiffre 1 C’est le troisième sommet One Planet

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© Mike Bloomberg / Flickr

 

La coalition One Planet a vu le jour le 12 décembre 2017 lors du sommet éponyme organisé à Paris à l’initiative de la présidence de la République française, du secrétariat général des Nations unies et de la Banque mondiale.

Des chefs d’État, grandes entreprises, banques de développement, ONG, philanthropes, think tanks et acteurs de la société civile y ont lancé des dizaines d’initiatives pour accélérer la transition vers une économie bas carbone et soutenir les pays émergents face aux impacts du dérèglement climatique. Il s'agissait notamment de mobiliser les acteurs financiers publics et privés, deux ans après la signature de l’Accord de Paris à la COP21.

Cette coalition s’est ensuite réunie à New York le 26 septembre 2018 pour rendre compte des progrès réalisés et présenter de nouveaux projets. La Banque mondiale s'est par exemple engagée à investir 1 milliard de dollars pour accélérer le déploiement de batteries de stockage de l'énergie dans les pays en développement.

La troisième édition du One Planet Summit se tiendra cette année à Nairobi, la capitale du Kenya. L’événement, organisé sur le campus des Nations unies, s’étalera sur une journée, comme la première édition. Il mêlera prises de parole de chefs d’État, présentations de nouvelles initiatives, ateliers thématiques et bilans des initiatives déjà lancées.

 

chiffre 2 Il est centré sur l’Afrique

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© Erwan Rogard / AFD

 

Le One Planet Summit de Nairobi se présente comme une édition Afrique de la dynamique One Planet. Elle vise à mettre en lumière les problématiques du continent au regard de l’action contre le changement climatique et à présenter de nouvelles initiatives pour la défense de l’environnement dans la région, tout en favorisant le dialogue entre les acteurs locaux : États, banques, entreprises, ONG.

Objectifs ? Accélérer la mobilisation en faveur d’un développement bas carbone des pays africains et améliorer la résilience de long terme des populations, notamment les plus vulnérables.

En effet, le continent se trouve en première ligne des conséquences du réchauffement planétaire – sécheresses, inondations, érosion côtière – alors qu'il n'est responsable que de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

« L’Afrique est une région incontournable lorsqu’on parle du changement climatique. D’un côté les pays africains ont besoin de s’adapter aux impacts, de l’autre ils ont l’opportunité de prendre le chemin d’un développement bas carbone », souligne Charlotte Cristofari, experte climat à l’Agence française de développement (AFD).

 

chiffre 3 On n’y parle plus seulement climat, mais aussi biodiversité

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© Pierre Terdjman / AFD

 

À Nairobi, les objectifs environnementaux de la coalition One Planet s’élargissent à d’autres facettes de la crise écologique : la déforestation et le déclin de la biodiversité.

« On ne peut pas se contenter de parler du changement climatique sans tenir compte de la crise que connaît la biodiversité. Car ces problèmes soulèvent la même question : comment utiliser nos ressources naturelles de manière durable ? », pointe Charlotte Cristofari.

À Nairobi, l’AFD annoncera la création d’une nouvelle Facilité biodiversité en 2019, en collaboration avec les ONG spécialisées dans la protection du vivant WWF et UICN. Cet instrument financier permettra de soutenir 16 pays dans l’élaboration de leurs contributions nationales volontaires pour la 15e Conférence des parties (COP) de la Convention sur la diversité biologique (CDB), qui se tiendra à Pékin en 2020. Un événement qui devrait déboucher sur un accord d'ampleur équivalente à l’Accord de Paris, cette fois au profit de la biodiversité.

 

chiffre 4 De nouvelles initiatives y seront annoncées

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© Mike Bloomberg / Flickr

 

De nouvelles annonces sont attendues au One Planet Summit de Nairobi, en particulier sur le développement des énergies renouvelables et la protection de la biodiversité.

Le gouvernement kenyan doit notamment y présenter son appel à l’action pour la préservation des forêts. Ce texte politique, à l’initiative du Kenya et de la France, vise à engager les pays africains pour stopper la déforestation et mettre en place des stratégies de préservation des forêts d’ici 2020.

Outre l’annonce de sa Facilité biodiversité, l’AFD fera le point sur plusieurs de ses engagements pris au One Planet Summit de Paris en 2017 : financement pour l’adaptation des pays vulnérables au changement climatique, Facilité 2050… De nouveaux partenaires doivent également rejoindre des initiatives déjà lancées lors des précédents sommets One Planet.

 

chiffre 5 Certains objectifs du One Planet Summit sont déjà atteints

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© Paul Kabre / AFD

 

Des dizaines d’initiatives concrètes ont été lancées lors du One Planet Summit de décembre 2017 à Paris. La plupart sont toujours en cours, mais, pour certaines d’entre elles, les objectifs sont déjà atteints, voire dépassés.

C’est notamment le cas de l’un des engagements phares pris par l’AFD en décembre 2017 : consacrer 1,5 milliard d’euros par an pour financer l’adaptation des pays vulnérables au dérèglement climatique à compter de 2020.

Non seulement cet objectif a été atteint en 2018, avec deux ans d’avance, mais il a aussi été dépassé : l’an dernier, l’AFD a consacré 1,6 milliard d’euros en faveur de l’adaptation (dont 750 millions d’euros pour le continent africain), en augmentation de 50 % par rapport à 2017. Une dynamique qui sera poursuivie dans les prochaines années.

 

chiffre 6 Nairobi accueille un autre événement phare au même moment

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© Ninara / Flickr

 

En parallèle du One Planet Summit, la capitale kenyane accueillera du 11 au 15 mars un autre événement phare pour la préservation du climat et de la biodiversité : l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (ANUE).

Ce forum mondial réunira des chefs d’États, des ministres, des défenseurs de l’environnement, des ONG et des chefs d’entreprise autour du thème des « solutions innovantes pour relever les défis environnementaux et garantir la consommation et la production durables ».

Des résolutions sont notamment attendues sur l’intégration de la diversité biologique et la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets, la gestion des données, la promotion de modes de vie durables et l’utilisation rationnelle des ressources, indique le Programme des Nations unies pour l’environnement.

 

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