Gestion intégrée des écosystèmes terrestres et marins à Fuding

La Chine fait partie des 18 pays de méga biodiversité du monde, mais reste confrontée à un processus d’érosion rapide de ses écosystèmes.
Aussi, la biodiversité et la gestion des écosystèmes sont devenues des priorités des politiques publiques nationales ces dernières années. Le
domaine maritime reste malgré tout en retard et l’efficacité des aires marines protégées existantes est relativement limitée.

Situé dans la Province du Fujian, le territoire montagneux de Fuding (1 572 km²) recouvre un vaste amphithéâtre de bassins versants dont les rivières se jettent dans une baie tandis que plus de 150 îles et îlots sont répartis dans différents archipels au large des côtes. Le territoire est le berceau de la production du thé blanc en Chine et héberge une riche biodiversité animale et végétale dont plusieurs espèces sous statut de protection, ainsi que la mangrove naturelle la plus septentrionale au monde.

De multiples pressions anthropiques ont conduit à une forte pollution des eaux de la baie ainsi qu’à la destruction de plusieurs habitats naturels, dont la mangrove qui est aujourd’hui dans un état critique.

Le projet comporte trois composantes :

• Une première composante dédiée à la restauration et à la protection des écosystèmes terrestres, côtiers et marins du territoire de Fuding sur le long terme. Dans ce cadre, plusieurs activités d’ingénierie écologique seront menées, ainsi que l’extension et la consolidation du réseau d’aires protégées dédiées à ces écosystèmes, le renforcement des outils et moyens dédiés à leur suivi et à leur gestion effective.
• Une seconde composante qui visera à accompagner l’évolution des pratiques de théiculture et d’aquaculture du territoire vers une excellence environnementale, valorisée économiquement par la mise en place d’un système de labellisation et de promotion. Les populations de la municipalité et les touristes seront sensibilisés à la valeur des écosystèmes terrestres, côtiers et marins du territoire dont la mangrove, à travers la construction d’un écomusée conçu pour être aussi une vitrine de solutions ambitieuses en matière d’efficacité énergétique et de conception bioclimatique.
• Enfin, le projet soutiendra un volet très important de renforcement des capacités des parties prenantes et en par-ticulier des services en charge de la gestion des aires protégées du territoire. Il accompagnera la définition et la mise en place d’une démarche de « Contrat de baie » à la française, la diffusion de pratiques innovantes d’aqua-culture à faible impact environnemental ainsi que le renforcement des aires marines protégées de Fuding.

Le résultat visé par le projet est la restauration d’un hydrosystème sain et d’écosystèmes littoraux fonctionnels suivant une logique de solidarité terre-mer, permettant de rétablir l’ensemble des services écosystémiques rendus dont la fourniture durable de ressources alimentaires (pêche, aquaculture, thé blanc), l’extension des zones d’habitat naturel pour la faune sauvage et l’adaptation au changement climatique des populations.

Des activités partenariales et de production de connaissance sont aussi envisagés avec des acteurs institutionnels français, européens et internationaux engagés dans ces dynamiques, en complément de l’assistance technique in-ternationale. Ces activités de partenariat et de production de connaissances seront financées avec la Facilité Biodi-versité de l’Union Européenne en Chine (CBF)1, une subvention européenne dédiée au renforcement du dialogue sino-européen de politiques publiques sur la biodiversité et dont la gestion et la mise en oeuvre sont assurées par l’AFD.

Le projet contribuera ainsi au dialogue de politiques publiques entre la Chine, la France et l’Europe sur les sujets de biodiversité côtière et marine, des aires protégées et de l’ingénierie écologique, au travers d’actions de valorisation et de capitalisation au niveau national des innovations et meilleures pratiques apportées au niveau local dans le cadre du projet. Il aura vocation également à alimenter les réflexions relatives à plusieurs politiques publiques priori-taires au niveau national, en particulier celles dédiées aux enjeux de limitation des pollutions dues à l’aquaculture ainsi qu’aux objectifs de protection et d’extension des écosystèmes de mangroves.