Par le biais du financement de grands projets d’infrastructures, la Chine est devenue un acteur incontournable du financement du développement. Sous la bannière de l’initiative des « Nouvelles routes de la soie », elle finance la construction de ports, d’aéroports, de lignes de chemin de fer, de zones économiques spéciales dans de nombreux pays en Asie, en Afrique, en Europe et jusqu’en Amérique latine. En parallèle, la Chine cherche à structurer et à mieux faire connaitre sa politique d’aide extérieure. La publication de deux livres blancs sur l’aide étrangère chinoise en 2011 et 2014 et la création d’une agence dédiée à la coopération internationale pour le développement témoignent de cette ambition de clarifier son dispositif. Dans le paysage mondial des acteurs du développement, le positionnement de la Chine en tant que bailleur du développement reste pourtant difficile à saisir. L’impact des financements chinois fait l’objet de débats, y compris dans les cercles académiques. Entre politique d’aide au développement et financement du développement, l’action de la Chine interroge le référentiel des bailleurs sur le financement du développement.
Lors de cette conférence animée par Tara VARMA, Directrice du bureau parisien du European Council on Foreign Relations (ECFR),Marina Rudyak, chercheuse à l’Institut des études chinoises de l’université d’Heidelberg et fondatrice du blog « China Aid » spécialisé sur la politique d’aide chinoise, et Agatha Kratz, directrice associée de la société de conseil Rhodium Group et docteure en économie spécialiste des investissements chinois, présenteront leur analyse des financements chinois à l’étranger. Ces analyses nous permettront de mieux comprendre les enjeux de la politique de coopération chinoise pour le développement et de décrypter les principes d’action de ce nouvel acteur, potentiel vecteur de mutation du financement du développement.