Le texte suivant est conjointement publié par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
La corruption est un phénomène global, qui touche tous les espaces, tous les secteurs, tous les acteurs. Difficile à quantifier, le montant annuel des pots-de-vin et de l’argent détourné s’élèverait à 3 600 milliards de dollars (Md$), soit 5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial selon les estimations de la Banque mondiale et du Forum économique mondial.
La corruption constitue un frein majeur au développement. Détournement des richesses, découragement des investisseurs, confiscation des ressources naturelles, réduction des ressources de l’État, elle possède de multiples effets négatifs sur l’activité économique et la légitimité de l’État. Elle fausse la concurrence, favorise l’économie informelle et réduit le consentement à l’impôt.
La corruption perturbe l’allocation optimale des fonds et réduit l’efficacité des politiques publiques. En créant des obstacles à une distribution juste et efficace des biens et services, elle altère la capacité de l’État à offrir un service public de qualité, participant ainsi à l’accroissement des inégalités et à la diminution de la confiance des citoyens envers les institutions et les représentants de l’État.
Cette confiance est également mise à mal lorsque la corruption atteint les processus électoraux, délégitimant le processus démocratique. De manière générale, la corruption mine l’État de droit et représente un obstacle à la réalisation des droits humains.
La corruption favorise le développement de la criminalité, notamment la criminalité organisée, voire du terrorisme et des groupes armés lorsque les fonds détournés viennent alimenter leurs réseaux ou lorsque ces acteurs emploient la corruption pour poursuivre leurs objectifs. Elle est un facteur de crise et de fragilité et possède un impact négatif sur la sécurité et la stabilité aux niveaux national, régional et international.
C’est pourquoi la France fait de la lutte contre la corruption un axe central de son action au niveau international et lui dédie une stratégie.
Cette stratégie accompagnera la France dans ses efforts d’atteinte des Objectifs de développement durable, et notamment l’objectif 16 concernant la mise en place d’institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous. Rédigée par l’ensemble des institutions françaises concernées, elle permettra de guider les actions de coopération pour les années à venir.
Cette stratégie se décline en une série d’actions concrètes et selon un calendrier précis. Parmi celles-ci sont prévues :
- des actions visant à réduire les risques, avec notamment le renforcement de la formation des agents publics ;
- un accompagnement des institutions, de la police et de la justice ;
- une collaboration étroite avec la société civile, la France réaffirmant ainsi sa volonté de placer les citoyens au cœur de son action de coopération.
Pour en savoir plus : la stratégie anticorruption de la France dans son action de coopération (2021-2030)