Un partenariat avec BlackRock pour orienter les investissements vers une finance plus verte dans les pays en développement

publié le 22 janvier 2020
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Jordanie, panneaux solaires
Le Climate Finance Partnership (CFP), dont la création a été annoncée mercredi 22 janvier, se donne pour objectif d’orienter les capitaux vers des projets liés au climat dans les pays en développement. Ce fonds rassemble BlackRock, premier gestionnaire d'actifs mondial, l'Agence française de développement (AFD), le ministère allemand de l'Environnement mais aussi les fondations Hewlett et Grantham.

Le CFP a pour objectif d’investir entre 500 millions et 1 milliard de dollars en faveur de projets d’atténuation face au changement climatique dans les pays émergents. Les fonds seront investis dans des projets d’infrastructures climat en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et en Afrique : production d’énergie renouvelable, efficacité énergétique dans les secteurs résidentiels, commerciaux ou industriels, stockage d’énergie ou encore services de transport à faible émission. 

« Les défis liés au changement climatique exigent de mener des actions collectives d'envergure, précise Rémy Rioux, directeur général de l'AFD. Le groupe AFD est donc fier de s'associer, à travers sa filiale dédiée au secteur privé PROPARCO, à BlackRock, pour accélérer la mobilisation de fonds privés en faveur du climat. »

La structure juridique du partenariat 

Le CFP est structuré sous la forme d’un fonds d’investissement géré par BlackRock. Il y aura deux types d’investisseurs : un premier constitué des fondations et des bailleurs comme l’AFD et la KfW, et un second constitué par les investisseurs privés. Les décisions d’investissement seront déléguées à BlackRock qui suivra la politique d’investissement définie. 

Quel rôle pour l’AFD ?

La France consacrera 30 millions de dollars à ce partenariat, tout comme l’Allemagne. D’autres bailleurs et fondations, comme la fondation Hewlett et la fondation Grantham, contribueront également à cette tranche qui atteindra 100 millions de dollars. Le solde, 400 millions de dollars au moins, sera levé auprès d’investisseurs privés. Le groupe AFD a été identifié comme l’opérateur susceptible de mettre en œuvre ce partenariat pour la France.

L’AFD apportera sa compréhension des enjeux climat dans les pays émergents et son expertise dans ce domaine : expertise environnementale et sociale, outils de mesure d’impacts (bilan carbone) mais aussi taxonomie climat (l’éligibilité des projets sera définie au regard des Common Principles adoptés par les banques de développement multilatérales). 

Des normes exigeantes

Ce projet, comme tous les autres projets suivis par le groupe AFD, sera soumis aux mêmes normes environnementales, sociales et de gouvernance. Elles seront exigées de BlackRock comme de n’importe quel gestionnaire de fonds.

L’AFD, via sa filiale PROPARCO, participera au comité consultatif du fonds afin de participer à la surveillance de la bonne exécution de la politique d’investissement qui, sur les points les plus importants au regard des gouvernements, ne pourra être modifiée sans accord de la France et de l’Allemagne.

Pourquoi utiliser de la ressource publique ?

La blended finance, ou l’utilisation de ressources en subvention couplées à des ressources financières plus classiques, est aujourd’hui un mode de financement répandu pour permettre d’attirer les investisseurs privés qui ne viendraient pas spontanément vers certains pays ou certains investissements à impacts en raison des risques perçus : change, volatilité des environnements politiques et macro-économiques, faiblesse des rendements financiers, etc.

Pour les bailleurs publics, et notamment pour la France et l’AFD, il s’agit donc d’une opportunité pour mobiliser à grande échelle l’épargne privée et emmener le premier gestionnaire d’actif mondial sur des projets d’investissement en faveur du climat et en Afrique.