Face à l’onde de choc de la crise liée au Covid-19, les pays africains sont différemment armés. Dans un contexte de transformation rapide du continent, les progrès économiques de la dernière décennie sont menacés alors que les pays se différencient par leurs vulnérabilités et leurs capacités à absorber le choc. Déjà amorcée fin 2020, la divergence des trajectoires des économies avancées et celles des pays émergents et en développement (PED) s’accentue davantage, ces derniers présentant tous les symptômes d’un Covid long.
Les perspectives de reprise vigoureuse dans les économies avancées (+5,6 % en 2021, d’après les dernières projections du FMI) devraient pourtant être une bonne nouvelle. La hausse soutenue des cours des matières premières depuis l’été 2020, comme le rebond du commerce international de biens, est porteuse d’amélioration pour l’environnement externe de nombreux PED exportateurs, même si la hausse du prix des denrées alimentaires est un élément de préoccupation dans les pays à faible revenu notamment.
Toutefois, le manque d’accès à la vaccination est une ombre portée sur l’ensemble des activités économiques vulnérables à la distanciation sociale. Les restrictions à la mobilité internationale devraient, de plus, avoir des effets durables sur les économies dépendantes du secteur du tourisme. A cela s’ajoutent des contraintes fortes sur la capacité des PED à adopter des politiques monétaires et budgétaires durablement contra-cycliques. Les banques centrales des pays émergents ont peu de marges de manœuvre pour accompagner une reprise qui tarde à se matérialiser.
Dans un contexte d’endettement élevé, la sortie de crise des PED est un chemin semé d’embûches, qui nécessitera le soutien renouvelé de la communauté internationale. Au vu des enjeux auxquels fait face l’économie mondiale et de l’interdépendance entre économies avancées et PED, l’extension des dispositifs existants comme l’innovation en matière de gouvernance internationale reste une priorité.
Ces analyses sont à retrouver dans le premier Panorama semestriel de la série MacroDev : Temps difficiles pour les pays en développement: le financement des besoins de l'Afrique en question, Éditions Agence française de développement, septembre 2021.
Programme
Introduction :
- Thomas Melonio, directeur exécutif Innovation, recherche et savoirs, AFD
- Présentation de la publication Panorama semestriel : Cécile Valadier, directrice ajointe, département Diagnostics économiques et politiques publiques, AFD
Première séquence : Couvrir les besoins de financement externe en Afrique
- Présentation par Meghann Puloc’h, économiste risque pays, AFD
- Grand témoin : à confirmer
Deuxième séquence : Financer les économies, trois cas pays
- Côte d’Ivoire : Emmanuelle Mansart Monat, économiste risque pays, AFD
- Tchad : Benoît Jonveaux, économiste risque pays, AFD
- Sri Lanka : Jules Porte, économiste risque pays, AFD
Chaque séquence s’achèvera par une série d’échanges au cours desquels les intervenants répondront à vos questions. Cet événement sera modéré par Sylvain Bellefontaine, économiste sénior à l’AFD.