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Pluriel, en perpétuelle mutation, le continent africain demeure pourtant, encore aujourd’hui, prisonnier de visions fondées sur un découpage régional largement artificiel, entre Afrique du Nord et Afrique subsaharienne, Afrique arabophone et francophone…
À rebours de ces schémas préconçus, « l’Atlas de l’Afrique AFD » (Armand Colin), en librairie ce 26 août, fait le choix d’une approche continentale, plus fidèle à la complexité et à la diversité d’un territoire aux multiples facettes.
Un atlas tourné vers les ODD
Plus d’une centaine de cartes, textes et graphiques composent ce panorama décliné en trois parties : « Prendre la pleine mesure de l’Afrique », pour comprendre et souligner les transformations majeures que l’Afrique est parvenue à opérer à vitesse accélérée ; « Un continent pluriel, des enjeux partagés », pour décrypter les dynamiques internes qui l’animent ; « L’Afrique qui s’invente : relever les grands défis de demain », pour regarder les défis qui s’annoncent et pour évoquer les réponses qui se préparent.
Cette dernière partie permet également de questionner les évolutions en cours au regard des Objectifs de développement durable (ODD), qu’il s’agisse du combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes ou celui pour la protection du climat et de la biodiversité.
Grands oubliés des ouvrages de référence, des sujets tels que le genre, la culture ou le sport – atouts décisifs pour le développement du continent – sont également valorisés, au même titre que d’autres problématiques plus classiques.
Montrer l’Afrique en train de se faire
L’atlas se nourrit enfin de nombreux exemples sans lesquels cette vision du continent resterait désincarnée. Il donne à voir des sociétés civiles africaines mobilisées dans tous les domaines : entrepreneuriat, numérique, infrastructures…
Comme le rappelle la préface de Vera Songwe, secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA), « Aujourd’hui, l’Afrique s’affirme dans le monde comme étant un partenaire privilégié qui dessine et offre de nouvelles voies d’émergence, en exploitant l’ensemble de ses atouts et potentialités dans toutes leurs diversités. »
Ce travail n’aurait pu aboutir sans l’expertise croisée des équipes de l'Agence française de développement, présentes sur le terrain depuis près de quatre-vingts ans, et celle de la CEA.
Voici quelques-unes des cartes inédites qui composent cet atlas :
- Les femmes, actrices économiques majeures du continent
À l'échelle du continent, le taux de participation au marché du travail des femmes s'élève à 55 %, soit un niveau supérieur à celui observé dans les pays les plus avancés (53 %) et à la moyenne mondiale (48 %).
- L'Afrique en voie de raccordement électrique
L'Afrique a enregistré des progrès majeurs en termes d'électrification. La part de la population ayant accès à l'électricité a bondi : entre 1990 et 2017, celle-ci est passée de 29 % à 53 %, permettant à près de 470 millions d'Africains supplémentaires de bénéficier de cette source d'énergie.
- L'emploi, enjeu clef pour la prospérité du continent
L'Afrique est la région qui enregistrera la plus forte hausse de sa population active. Selon les prévisions des Nations unies, d'ici à 2050, celle-ci représentera plus de 75 % de la croissance de la force de travail mondiale. La capacité des économies africaines à créer les emplois nécessaires et celle des nouveaux arrivants à s'intégrer au marché du travail constituent donc des enjeux majeurs.
Atlas de l'Afrique AFD, Pour un autre regard sur le continent africain, éditions Armand Colin, 25 euros.