L'AFD soutient l'inclusion financière numérique, en particulier pour les femmes, sur le continent africain

La facilité ADFI a été cofondée par la Banque africaine de développement (BAD) et les trois contributeurs initiaux que sont l'AFD, le ministère des Finances du gouvernement luxembourgeois et la Fondation Bill et Melinda Gates, rejoints par la suite par le ministère de l'Économie et des Finances du gouvernement français. Son objectif est de faire en sorte que 332 millions d'Africains supplémentaires, dont 60 % de femmes, aient accès à l'économie formelle d'ici 2030.     

En février 2021, le conseil d'administration de la BAD a approuvé une série de six subventions de ce véhicule de financement, au profit du Centre africain de ressources sur la cybersécurité (ACRC), d'EthSwitch Share Company, de M-Kopa Kenya Limited, de Pula Advisors Limited - Kenya, de Sinitic Africa et de l'Agence monétaire ouest-africaine.

• Une subvention de 2 millions de dollars US au profit de l'African Cybersecurity Resource Center (ACRC), visant à lutter contre la cybercriminalité sur le continent africain tout en renforçant la résilience des écosystèmes financiers numériques, face à l’augmentation des transactions digitales, notamment via des téléphones portables qui posent de nouveaux défis en matière de sécurité. Basé à Dakar, avec des bureaux sous-régionaux en Afrique de l'Ouest et de l'Est, ce centre permettra la création d'une plate-forme partagée pour surveiller les cyber-attaques visant les fournisseurs de services financiers et les particuliers, le renforcement de leur cybersécurité par des services de conseil sur mesure, et la promotion de la formation à la cybersécurité afin de répondre à la demande africaine d'expertise. Le financement visera, entre autres, 20 à 25 millions de femmes sur une période de cinq ans. 
• Une subvention de 2,33 millions de dollars USD à EthSwitch Share Company est consacrée à la modernisation de l'infrastructure de paiement au travers du soutien à la prise en charge de nouveau cas d’usage autour des paiements numériques par le switch national de paiement éthiopien. Menée par la Banque nationale d'Éthiopie. En se concentrant sur la mise en place d'une infrastructure de paiement numérique simple, sûre, efficace et abordable pour le marché éthiopien, le système de paiement facilitera l'utilisation de services financiers numériques favorisant l'inclusion numérique, tels que les prestations sociales, les pensions, le commerce électronique, les systèmes de transport et les factures de services publics. Il sera mis en œuvre sur une période de trois ans.
• Une subvention de 300 000 dollars permettra à la société kenyane M-Kopa, une plateforme de financement offrant aux clients sous-bancarisés l'accès à des produits et services tels que la télévision et l'internet, de mener une étude de recherche pour améliorer l'accès des femmes aux services financiers numériques et à des programmes d’éducation financière au travers de smartphones. L'étude sera menée auprès de 250 femmes et 250 hommes dans les comtés de Kisumu, Eldoret et Machakos afin de comparer la manière dont les hommes et les femmes accèdent aux services financiers numériques. Les résultats serviront à concevoir une application pilote pour smartphone permettant d'octroyer des prêts de faibles montants adaptés aux femmes qui dirigent de petites entreprises. En cas de succès, le projet pourrait être étendu à l'ensemble du pays.
• Une subvention d'1 million de dollars a été accordée à la société d'agro-financement Pula Advisors Limited, au Kenya, une société qui se consacre à fournir une assurance agricole aux petits agriculteurs pour gérer les risques climatiques, les chocs météorologiques et les épidémies de parasites et de maladies. Le financement permettra à Pula Advisors de développer des produits de micro-assurance numériques pour les agricultrices du Kenya, du Nigeria et de la Zambie et, à terme, d'augmenter jusqu'à 30 % les revenus des exploitations agricoles gérées par des femmes.
• Une subvention de 1,024 million de dollars a été accordée à Sinitic Africa pour développer un système de gestion des plaintes pour les usagers des systèmes financiers, basé sur l'intelligence artificielle à l'usage des banques nationales du Ghana et du Rwanda et de la Commission de protection des consommateurs de Zambie. Le système permettra de soumettre les plaintes par écrit ou en audio, ce qui permettra aux clients qui ne savent ni lire ni écrire d'y accéder, et sera disponible dans les principales langues locales de la zone. Il vise à améliorer la base de données et les actions relatives aux plaintes des clients adressées aux prestataires de services financiers, à améliorer l'inclusion des groupes marginalisés et à améliorer les politiques de protection des consommateurs. Le système Sinitic sera adapté dans les langues suivantes : Kinyarwanda, swahili, français et anglais au Rwanda ; anglais et nyanja/chewa en Zambie ; et anglais et twi au Ghana. 
• Une dernière subvention de 320 000 dollars financera l'inclusion du genre par l'Agence monétaire de l'Afrique de l'Ouest (AMAO) dans les principaux cadres réglementaires des services financiers numériques de la CEDEAO. Cela permettra à l'AMAO d'analyser l'écart entre les sexes dans ses stratégies et ses opérations. Le projet couvrira tous les membres de la CEDEAO : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Cap Vert, Ghana, Guinée, Gambie, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Il vise à accroître la participation des femmes de 35 % dans les opérations des marchés financiers numériques dans la région qui présente une plus grande disparité entre les sexes que les autres parties du continent.