L’UE et l’AFD ont signé le 30 novembre 2023 une convention de fonds européens de 10 millions d'euros, en vue d’appuyer le programme du CEPF (Critical Ecosystem Partnership Fund) dans l’océan Indien, qui finance la société civile dans le déploiement de solutions fondées sur la nature face au changement climatique et pour la préservation des écosystèmes les plus fragiles et les plus riches. Cette nouvelle convention a été signée entre l’Ambassadeur de l’UE à Maurice, Oskar Benedikt, et le Directeur du Département Trois Océans de l’AFD, Charles Trottmann, en présence du Secrétaire Général de la Commission de l’Océan Indien (COI), Vêlayoudom Marimoutou.
Avec ces fonds de l’UE, le CEPF, hébergé par l’ONG Conservation International, met en œuvre avec l’Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN) et ses partenaires locaux, un programme en faveur des organisations de la société civile (OSC) engagées pour la conservation de la nature par les solutions basées sur la nature dans le « hotspot» de Madagascar et des îles de l’océan Indien (Madagascar, Maurice, Seychelles, Comores). Ce programme a par ailleurs bénéficié en 2019 via l’AFD d’une contribution du Fonds vert pour le climat (GCF).
Des zones particulièrement menacées
Garantir la santé d’écosystèmes tels que les mangroves, les forêts ou les zones humides est au coeur de la résilience des îles et de Ieurs habitants. Tout particulièrement dans cette zone, point chaud de la biodiversité mondiale, les territoires sont extrêmement menacés par les activités humaines et économiques, et par les impacts du changement climatique. Les populations, les terres agricoles et les infrastructures sont généralement concentrées sur les zones côtières et donc fortement exposées (hausse du niveau de la mer, fréquence et gravité accrues des évènements climatiques extrêmes, etc.). De plus, les populations et les économies de ces îles dépendent des services écosystémiques (pêche, eau potable, protection contre les submersions...), également menacés par les activités humaines. La résilience et la capacité de ces écosystèmes à fournir les services essentiels à la population diminuent, tandis que Ieur biodiversité riche et unique est en déclin.
Renforcer la société civile
Au cours des prochaines années, les subventions du CEPF soutiendront les actions menées par des organisations de la société civile, des ONG, des organismes de recherche ou le secteur privé pour la conservation de la biodiversité et le renforcement de sa résilience au changement climatique. « La double crlse de la biodiversité et du changement climatique nous affecte tous, mais elle impacte tout particulièrement les populations plus vulnérables. Les conséquences sont catastrophiques, il faut agir maintenant. Notre action nous permettra de financer et renforcer les initiatives de la société civile pour conserver et restaurer les écosystèmes dans les hotspots de biodiversité de l’ouest de l’océan Indien. Alors que l’UE et ses Etats membres ont adopté des mesures ambitieuses pour parvenir à la neutralité climatique d’ici 2050 et pour arrêter la perte de biodiversitë, ce nouvel appui — que nous slgnons au moment même de la COP28 à Dubai”— confirme notre engagement continu en faveur des pays les plus vulnérables. » S.E.M. Oskar Benedikt, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice.
Pour Charles Trottmann, « la signature de cette convention en format Team Europe rappelle la confiance réciproque de nos deux institutions, notamment dans la mise en œuvre de projets en faveur d’une meilleure résilience des territoires et des populations. Cette coopération régionale sur la durée avec le CEPF, réunissant dans un même objectif des financeurs multilatéraux et bilatéraux que sont le Fonds vert pour le climat, l’UE et l’AFD ainsi que les organisations de la société civile œuvrant sur le terrain témoigne d’un engagement collectif concret en faveur d’un monde en commun ».
Ce projet permettra aux communautés locales et aux OSC de protéger, de gérer et de restaurer durablement les écosystèmes critiques, et de se mobiliser pour une meilleure intégration de la biodiversité et des services écosystémiques dans les politiques publiques (aux niveaux national et infranational) et dans les pratiques commerciales des entreprises du secteur privé. Enfin, cette contribution permettra de valoriser et de mettre en œuvre les engagements de l’Union européenne et de la France pris Iors des dernières COP sur le climat et de la signature de l’Accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité.
Articles les plus lus
L’intelligence artificielle, moteur des transformations africaines Formation Impulse : « Pour impulser un changement social collectif, il faut d'abord changer individuellement » Solidarité internationale des associations ultramarines : 16 projets accompagnés à travers le monde Afrique subsaharienne : accélérer l’électrification et soutenir les énergies renouvelablesà lire aussi
