Quand des étudiants créent leurs propres journées mondiales en vidéo

Journée mondiale de « ce fruit plutôt rond et plus rouge », « de la lampe sexy », « du végétalisme », « de la rappeuse », « des métaux rares »… Les journées internationales inventées par les étudiants de l'école publique des Gobelins traduisent leurs sensibilités, leurs préoccupations. Si l’humour n’est jamais bien loin, les films réalisés témoignent avant tout d’une volonté d’expliquer, de partager les informations récoltées sur des sujets parfois complexes. Un vrai effort de pédagogie à destination du public – généralement de jeunes Français – est fait pour permettre d’y voir un peu plus clair sur des enjeux vastes. 

« J’ai trois petits frères et j’avais envie de leur expliquer, sans être relou, les limites du porno mainstream en leur parlant du porno féministe... » Juliette s’est saisie de cet exercice imposé pour mettre sur la table, à la maison, le sujet de l’industrie pornographique. En réfléchissant à son film, Arnaud, amateur de football, a découvert un chiffre effarant : 6 500 travailleurs étrangers morts au Qatar sur les chantiers de la coupe du monde de foot. « Je vais sûrement la regarder quand même, admet-il, mais ça me fait réfléchir. » Son film révèle, en une minute, l’envers de la carte postale. Pour Caroline Castaing, responsable de la cellule Éducation et sensibilisation de l’Agence française de développement, « la créativité est l’un des plus grands vecteurs de transmission qui existe. Nous avions envie que cette créativité irrigue nos grands enjeux. Le travail des élèves des Gobelins permet au public, par la création, de s’approprier ou de se reconnaître dans ces journées mondiales. Elles sont cruciales afin de sensibiliser le plus grand nombre à des sujets importants mais parfois lointains. »

Les films produits sont diffusés sur l’écosystème digital de sensibilisation Tilt, à raison d’une vidéo par semaine, et ce, jusqu’à la fin de l’année.