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Capitale régionale Cameroun
Le suivi et l'évaluation à l'AFD évoluent radicalement pour devenir un véritable outil d'aide à la décision. Grâce à des approches nouvelles et innovantes en matière de collecte et d'analyse des données, l'AFD renforce le suivi de ses activités pour une plus grande transparence et une meilleure efficacité, tant au niveau de l'élaboration des politiques que sur le terrain.
 
Rapport Évaluations 2023
Notre activité en chiffres et en images
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Nathalie Le Denmat a été directrice du département Évaluation et apprentissage de l’AFD de juillet 2017 à août 2023.

L’AFD travaille sur une nouvelle politique de suivi et d’évaluation. Quelles sont ses grandes ambitions ?

Nathalie Le Denmat : Le fil conducteur de notre réflexion est de faire en sorte que le suivi et l’évaluation soient les plus utiles possible, aux décisions opérationnelles comme aux décisions stratégiques. En offrant des données et des analyses pertinentes aux acteurs du développement, l’évaluation permet de maximiser l’efficacité des projets que nous soutenons et in fine de répondre au plus près des besoins des populations.

Une autre de nos ambitions consiste à nous situer davantage « du côté des autres ». Il est fondamental que les maîtrises d’ouvrage soient également « embarquées » dans les évaluations pour que celles-ci leur permettent d’ajuster au mieux leurs interventions.

Enfin, un enjeu fort consiste notamment à renforcer la chaîne de redevabilité du groupe AFD, de l’instruction jusqu’à l’évaluation en passant par le suivi. Les évaluations nous montrent que nos projets sont pertinents et agiles, adaptés globalement aux besoins des populations, mais nous devons renforcer notre capacité à rendre compte de leur performance. L’optimisation de ce continuum permettra, nous l’espérons, de relever ce défi.


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Comment allez-vous décliner opérationnellement ces nouveaux principes stratégiques ?

Le cadre stratégique de suivi et d’évaluation que nous construisons définit des valeurs et formule des ambitions communes aux trois entités du groupe AFD – l’AFD, Proparco ainsi qu’Expertise France, qui nous a rejoints en janvier 2022 – tout en respectant leurs spécificités.

Nous avons ainsi identifié les axes de progrès, dont les activités seront mises en œuvre graduellement et déclinées sous la forme de feuilles de route adaptées aux pratiques de chaque entité.

Comment l’évaluation peut-elle mieux éclairer la prise de décision à l’AFD ?

Pour que l’évaluation joue pleinement son rôle d’aide à la décision, nous devons renforcer l’appropriation de ses conclusions et nous assurer que les recommandations soient prises en compte à tous les niveaux, des opérationnels sur le terrain jusqu’aux administrateurs, voire diffuser plus largement nos conclusions aux parlementaires.


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C’est pourquoi nous nous orientons vers une gouvernance qui intègre des personnalités très diverses : administrateurs, représentants des services de l’État, personnalités qualifiées, acteurs des pays émergents et en développement… Nous mettons également en place des actions concrètes pour améliorer le suivi des préconisations issues de l’évaluation, par exemple en systématisant les réponses des opérationnels et des maîtrises d’ouvrage aux recommandations.

Comment l’AFD travaille-t-elle à diffuser la culture de l’évaluation auprès de ses partenaires dans les pays émergents et en développement ?

L’AFD mise sur l’implication de ses partenaires. Nous leur proposons systématiquement de co-construire les évaluations en participant à l’élaboration des questions évaluatives et des modalités d’évaluation. Néanmoins, il reste de part et d’autre une marge de progression en termes d’appropriation de la culture d’évaluation. Et nous avons aussi de très belles expériences de collaborations réussies, pouvant aller jusqu’à impulser un dialogue de politiques publiques.


Données satellitaires : une révolution ?

Les données géospatiales représentent un outil prometteur pour le suivi et l’évaluation des projets. Rendements agricoles, extension urbaine, gestion de la ressource en eau… Elles peuvent compléter les données de terrain sur de nombreux sujets. L’AFD les a utilisées pour la première fois en 2018 pour évaluer les effets des modes de gestion de la forêt sur la déforestation dans le bassin du Congo. Depuis, elle a noué un partenariat avec le Centre national d’études spatiales (Cnes) pour explorer la pertinence d’étendre l’utilisation de cet outil à tous les stades d’un projet, dès sa conception et son suivi par les maîtrises d’ouvrage locales. Ces expériences pilotes s’avèrent positives, et une nouvelle impulsion est donnée actuellement à ce partenariat.


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