Née le 12 juin 1922 à Paris, Anise Postel-Vinay intègre, en 1940, à seulement 18 ans, l’Intelligence Service, et fournit des renseignements militaires au sein du réseau Gloria SMH (His Majesty Service), ce qui lui vaut d’être arrêtée deux ans plus tard par la Gestapo et déportée au camp de concentration de Ravensbrück, au nord de Berlin.
C’est dans ces conditions tragiques que se noue l’amitié de toute une vie, celle qui l’unit à une autre grande dame de la Résistance, l’ethnologue Germaine Tillion, dite « Kouri », disparue en 2008. Elle se lie également avec Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du Général.
Libérée le 23 avril 1945 par la Croix-Rouge suédoise, Anise Postel-Vinay a à cœur, dès la Libération, d’entretenir la mémoire de ceux qui ne sont pas revenus. Avec Germaine Tillion, elle publie trois ouvrages consacrés à Ravensbrück, le premier dès 1946, le second en 1973 et le dernier en 1988. Elle s’engage également au sein d’associations d’anciens déportés et apporte sa voix aux témoignages lors du procès de Nuremberg.
En 1946, elle épouse André Postel-Vinay. Lui-même ancien résistant et directeur général de l’AFD de février 1944 à janvier 1973, il incarne pour toujours les valeurs d’engagement, de solidarité et de résistance de l’Agence française de développement, alors Caisse centrale de la France d’Outre-mer.
Jusqu’à la fin, Anise Postel-Vinay a tenu à entretenir la mémoire de ceux qui n’en ont pas, comme en témoigne Vivre, le magnifique livre qu'elle écrit avec Laure Adler, publié en avril 2015. Quelques mois plus tard, lors de l’hommage de la nation rendu au Panthéon à Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay, le président François Hollande avait salué dans son discours une « femme sublime, sœur de souffrance et d’espérance » de ses deux amies rencontrées dans l’enfer de Ravensbrück.
L’AFD adresse ses condoléances très respectueuses à sa famille.