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Visuel
Vingt ans après l’indépendance du pays et la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud n’a toujours pas réussi à s’affirmer comme une nation cohésive sur le plan social. Le projet de recherche proposé vise à formuler une approche pertinente en termes de cohésion sociale dans le cas de l’Afrique du Sud et à analyser le lien entre cohésion sociale et inégalités ethniques et raciales.
Contexte

Vingt ans après l’indépendance du pays et la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud n’a toujours pas réussi à s’affirmer comme une nation cohésive sur le plan social. Les Sud-Africains vivent encore séparément les uns des autres, tant sur le plan géographique que sur le plan social, excepté dans quelques groupes où les membres partagent des identités communes, telles que le ressenti d'appartenance, l’ethnie et la classe sociale.
En outre, les inégalités continuent à exacerber la tension entre riches et pauvres, groupes raciaux, métropoles urbaines et anciens bantoustans, ainsi qu’entre propriétaires des exploitations agricoles et employés. La croissance économique, dans la mesure où elle est avérée, n’a pas favorisé plus d’égalité et de cohésion en Afrique du Sud, composantes essentielles d’une croissance inclusive.

Chercheurs universitaires, décideurs politiques, leaders d’opinion et citoyens du pays ont longuement débattu des problèmes découlant du manque de cohésion de la société sud-africaine.
Toutefois, le terme cohésion sociale a été utilisé de manière vague dans la littérature académique et au sein du discours politique. En effet, sa signification et son interdépendance par rapport au développement économique n’ont pas été bien compris. Il n’existe pas à ce jour de concept clairement défini, et donc pas de définition de la cohésion sociale en tant que facteur pertinent de développement inclusif en Afrique du Sud. Sans définition et moyens de quantifier, il est difficile d’affirmer avec certitude si la cohésion sociale s’est améliorée. En outre, à défaut d’identifier quelques leviers essentiels (à savoir, les facteurs déterminants de la cohésion sociale), il s’avère compliqué de formuler des politiques susceptibles d’améliorer sensiblement la cohésion sociale et d’encourager le développement inclusif.

Objectifs

Dans ce contexte, le projet de recherche proposé vise à contribuer à l’amélioration de la cohésion sociale et du développement inclusif, deux des défis les plus fondamentaux auxquels l’Afrique du Sud est confrontée. Plus spécifiquement, les objectifs sont les suivants :

  1. Formuler une approche pertinente pour la cohésion sociale dans le cas de l’Afrique du Sud ;
  2. Élaborer et quantifier les indicateurs de la cohésion sociale ;
  3. Mener une analyse approfondie sur les inégalités ethniques et raciales en Afrique du Sud ;
  4. Faire la lumière sur les ramifications existantes entre la cohésion sociale et les inégalités, ainsi que leurs implications sur les politiques sociales.

Cette recherche combinera les vastes connaissances des meilleurs universitaires sud-africains en histoire, sociologie, politique et économie, avec l’expertise d’un chercheur universitaire japonais, ainsi que les connaissances en matière de pratiques mondiales et d’outils analytiques des chargés de recherche à l’AFD.

Méthode
Résultats

Les résultats préliminaires à partir des indicateurs de cohésion sociale suggèrent les conclusions suivantes :

  • Nous pouvons opérationnaliser une définition de la cohésion sociale et la quantifier à l’aide des données nationales disponibles.
  • On observe une très grande constance des tendances dans l’indice et ses composants sur une longue période au sein des quatre bases de données nationales.
  • La cohésion sociale en Afrique du Sud a augmenté entre 2008 et 2011, bien que la tendance soit moins nette par la suite et qu’une série chronologique plus étendue soit nécessaire.
  • Des niveaux de revenu par habitant et d’employabilité plus élevés sont positivement associés à un niveau de cohésion sociale plus élevé.
  • La pauvreté, le chômage, et la contestation de prestations de service ont une corrélation négative avec la cohésion sociale.
  • La politique et le niveau de compétence des municipalités sont étroitement associés à un niveau de cohésion sociale plus élevé.

Notre recherche indique que la cohésion sociale repose sur le dépassement des préjugés, de la méfiance interraciale et de l’attitude négative à l’égard de l’intégration. La manière dont les individus perçoivent (ou non) l’inégalité détermine la probabilité des interactions interraciales.

Les niveaux élevés en termes d’inégalité et la perception que cette inégalité ne s’est pas améliorée après l’apartheid constituent les principaux obstacles à la cohésion sociale en Afrique du Sud. Cet état de fait subsiste même lorsque les inégalités sont analysées parallèlement à d’autres influences cruciales telles que les facteurs raciaux, géographiques et éducatifs.

Ce travail empirique minutieux démontre qu'il n'existe pas de voie facile à suivre pour bâtir une société cohésive en Afrique du Sud. Deux conditions sont déterminantes pour parvenir à cet objectif. Il s'agit de : 

  • donner la priorité à un accord défini et contrôlé pour lutter contre la pauvreté, les inégalités et l’exclusion sociale ; et
  • l’exécuter d’une manière qui contribue activement et légitimement au droit d’expression et à l’agence des individus  et des communautés marginalisés.

Ces politiques audacieuses s'attaquant aux problèmes socio-économiques sont des exigences minimales. En effet, elles doivent être renforcées par des comportements et pratiques au quotidien démontrant une société réellement résolue à surmonter les préjugés, la méfiance interraciale et les attitudes négatives.

Pour construire, contrôler et améliorer la cohésion sociale, nous devons commencer par opérationnaliser une définition commune de la cohésion sociale prenant en compte cinq aspects (inclusion, appartenance, relation sociale, participation et légitimité).

 

Papier de recherche

 

Policy Briefs

 

 

Enseignements
15/08/2016
Date de début du projet
31/12/2017
Date de fin du projet
16 mois
Durée du programme
South Africa
Localisation
220 000
EUR
Montant du financement
Achevé, en cours d'évaluation
État

Contact : Anda David, chargée de recherche (davida@afd.fr)