En Cisjordanie, seulement 35 % de la population est raccordée à un réseau d’assainissement, qui ne débouche pas toujours vers une station d’épuration. La situation actuelle présente trois inconvénients majeurs pour les populations et l’Autorité palestinienne. D’une part, les rejets importants d’eaux usées non traitées vers le milieu naturel représentent un risque environnemental et sanitaire fort, entrainant par endroit la pollution et contamination des nappes souterraines et la fermeture de certains puits. D’autre part, ces eaux usées sont « perdues , elles ne sont pas valorisées en agriculture. Et enfin, les eaux usées qui s’écoulent vers la frontière et traitées par Israël sont facturées à l’Autorité palestinienne
à travers le système de net-lending (prélèvement à la source sur le reversement des taxes) sans aucune transparence sur les coûts appliqués.
La station d’épuration de Misilya, financée par l’AFD, a été mise en service en 2018. En 2019, en raison d’importantes infiltrations d’eau de pluie dans le réseau d’assainissement (augmentation du volume à traiter) et en raison de la faible infiltration des eaux usées traitées en sortie de station d’épuration, les eaux usées traitées se sont écoulées pendant tout l’hiver sur des champs agricoles plantés d’oliviers. Une situation critique pour les agriculteurs, qu’il a fallu résoudre au plus vite.
L’objectif du projet est donc de mettre en place un système de gestion pérenne et adapté des eaux usées traitées en sortie de station d’épuration. L’atteinte de cet objectif nécessite de concentrer les efforts simultanément :
- En amont de la station, pour assurer la protection du réseau d’assainissement contre les intrusions d’eau de pluie ;
- En aval de la station grâce à la mise en place d’un système de réutilisation des eaux usées traitées (infiltration et réutilisation agricole).
Ce complément de financement permettra de pérenniser le fonctionnement du système d’assainissement de Misilya bénéficiant à 3 000 personnes raccordées à ce jour. Il permettra également de mettre un volume d’eaux usées traitées additionnel de 22 000 m3 par an à disposition des agriculteurs de la zone permettant l’irrigation de 2,2 hectares et diminuant d’autant les prélèvements dans les nappes pour l’irrigation. Le volume d’eaux usées traitées réutilisées par les agriculteurs passera à 30 000 m3 au total (8 000 m3 déjà réutilisé en 2020).
Ce projet répond aux exigences d’adaptation au changement climatique en permettant la réutilisation des eaux usées traitées dans un contexte de fort stress hydrique au niveau régional.
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