Le Liban subit actuellement une crise multifactorielle, politique et socio-économique, exacerbée par la pandémie de la Covid-19. La ville de Tripoli est particulièrement touchée par cette crise, avec grande majorité des ménages qui vivent sous le seuil de pauvreté, et dont la plupart ont une consommation alimentaire faible ou limitée. L’accès de la population aux services de base s’est par ailleurs fortement détérioré et en particulier, l’accès aux services de santé.
La forte détérioration des conditions de vie a conduit à une augmentation du niveau de violence, avec, depuis octobre 2019, une succession de manifestations et des affrontements répétés dans la ville. Ces tensions ont engendré un nombre important de blessés, qui sont venus submerger les hôpitaux de la ville déjà soumis à de fortes pressions du fait de la crise socio-économique. L’hôpital gouvernemental de Tripoli (HGT) a admis plus de 40 % des blessés. Au nombre accru d’urgences traumatiques et chirurgicales, se sont ajoutées des urgences médicales et obstétricales, en forte croissance du fait d’un accès réduit aux services de santé primaires et aux soins préventifs pour les populations vulnérables de la région.
L’importante présence de réfugiés syriens aux besoins accrus en soins de santé dans le nord du pays exacerbe la pression sur le système de santé. Le manque de ressources surcharge les structures de santé existantes, limitant ainsi l’accès aux soins de base pour les résidents les plus vulnérables du Liban. Cette concurrence dans l’accès aux services de base est l’une des tensions principales entre Syriens et Libanais.
Deuxième hôpital public du pays, l’HGT est le principal hôpital pour les populations vulnérables qui n’ont pas accès au secteur privé. Son taux d’occupation est de 90 % à 100 %. En raison de la crise et d’un budget limité, il subit une hémorragie de son personnel, et une détérioration de ses infrastructures et de ses équipements.
Le projet sera mis en oeuvre dans le cadre d’un partenariat entre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’HGT. Il vise à soutenir la qualité et l’équité de l’offre dispensée, dans un contexte marqué par d’importantes fractures sociales et inégalités, en particulier de genre.
Pour ce faire, le projet financera la remise à niveau des infrastructures de l’hôpital, avec des interventions notamment au niveau du service d’urgence et des unités néonatale et pédiatrique de soins intensifs. Il renforcera également la disponibilité de matériel médical, à travers la fourniture d’équipements, de consommables et de médicaments, ainsi que les capacités du personnel.
Le projet bénéficiera à la population du gouvernorat du Liban-Nord: 638 000 Libanais (dont 244 000 résidents de Tripoli), à 233 000 réfugiés syriens, et environ 50 000 réfugiés palestiniens. Il permettra également la formation de 200 personnels soignants et administratifs.
Une attention particulière sera portée aux vulnérabilités de genre, notamment à l’égalité femmes-hommes dans l’accueil des patients, la gestion du personnel de l’hôpital, et dans le lien avec les autres structures de santé.
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