L’Éthiopie connaît aujourd’hui un taux de croissance moyen annuel de sa population urbaine de 4 %. Le défi est à la mesure du phénomène de « rattrapage » aujourd’hui en marche : 30 % de la population éthiopienne devrait vivre dans les villes d’ici 2020, contre 18 % fin 2012. Cette tendance se trouve parfaitement incarnée par sa capitale, Addis-Abeba : alors que le recensement national de 2007 chiffrait sa population à 2,7 millions de personnes, celle-ci était estimée entre 3,2 et 4,2 millions fin 2012, tandis que les projections actuelles tablent sur 7 millions d’habitants d’ici 2022 et 13 millions d’ici 2030.
L’actuelle croissance urbaine fait peser de lourdes contraintes sur la mobilité urbaine à Addis-Abeba. La municipalité a en conséquence fait de la planification, de l’amélioration de l’offre et de la gestion des services des transports collectifs l’une de ses priorités et a sollicité le soutien de l’AFD. En effet, devant une urbanisation devenue galopante, le rôle des transports publics de masse devient stratégique : leur but n’est plus simplement de répondre à la demande en tentant de s’adapter à l’extension urbaine, mais de précéder cette dernière et de la structurer en amont, dans une approche intégrée et durable.
Deux prêts pour un montant total de 85 millions d’euros ont été accordés entre décembre 2014 et décembre 2015 pour la construction de la première ligne de bus à haut niveau de service (BHNS ou Bus Rapid Transit – BRT).
Sur le plan des infrastructures, ce projet prévoit la construction d’un corridor de bus de 16 km (dont 12 en site propre), incluant les échangeurs, les équipements de gestion de trafic ainsi que les abris-bus. Il devrait entrer en exploitation fin 2018. Sur le plan institutionnel, l’AFD poursuit l’appui déjà apporté à la future autorité unique de régulation des transports. Des mesures d’optimisation des plans d’exploitation des services de bus et d’intégration de l’offre artisanale (taxis et minibus) sont à l’étude (information en temps réel des usagers, extensions des stations etc.). Des actions de communication et de consultation des acteurs du secteur (transporteurs artisanaux, qui assurent aujourd’hui 80 % de l’offre de transport collectif) et du public sont prévues.
La ligne de bus aura une capacité de transport de 5 400 personnes par direction et par heure et touchera un bassin de population de plus de 400 000 personnes. Les impacts socio-économiques seront d’autant plus importants que le couloir envisagé se situe dans une zone densément peuplée, plutôt à faible revenu, et qui connaît un développement important.
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