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Au-delà de la « dichotomanie »
Publié le
L’invention des catégories de « pays développés » et « pays en
développement » au milieu du XXe siècle a figé une représentation binaire du
monde qui a connu un retentissement extraordinaire. À tel point qu’elle
constitue jusqu’à aujourd’hui la grammaire de la cartographie de
l’ensemble des institutions internationales et des politiques globales : la
mondialisation s’est écrite dans la langue du développement.
Cette bipartition du monde possède une double nature : elle
sépare les pays selon le niveau de leurs indicateurs économiques et
sociaux, mais elle constitue aussi un partage des nations selon des
identités partagées, forgées par l’histoire moderne, selon un axe dominants/
dominés.
Or, depuis le début du XXIe siècle, la bipartition du monde en
deux blocs économiques homogènes et séparés est de plus en plus
démentie par les faits. La distribution mondiale des revenus à deux
bosses, selon un profil en « chameau », a laissé place à une configuration
gaussienne en « dromadaire ». Quels que soient les indicateurs choisis,
le monde reste fortement inégalitaire, mais il est aussi devenu plus
compact, mettant en évidence un « entre-deux » du développement
d’une ampleur considérable.
Il est donc temps de dépasser la dichotomie du développement pour
dessiner de nouveaux mondes pour les politiques globales.
Infos pratiques
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Auteurs
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Jean-David Naudet, Thomas MELONIO, Rémy RIOUX
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Numéro
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18
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Numéro de page
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48
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ISSN
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2680-5448
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Collection
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Policy Papers
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Autres langues